S'expliquant une nouvelle fois sur la stratégie du fabricant Research in Motion ( RIM ) et le choix de BlackBerry 10, Thorsten Heins, CEO de la société, doit répondre de certaines similitudes entre sa situation d'attente avant l'arrivée de BlackBerry 10 et celle de Nokia quand il a été décidé de passer à Windows Phone.

Dans les deux cas, les fabricants se sont retrouvés dans une situation d'attente, n'ayant pas de terminaux à proposer durant plusieurs trimestres, alors que le marché progresse très rapidement sans eux et que leur visibilité s'affaiblit.

Mais là où Stephen Elop, CEO de Nokia, évoquait une plate-forme en feu en parlant de Symbian à son arrivée, point d'incendie chez RIM qui s'en tient à sa plate-forme BlackBerry, actuellement en version 7.x et d'ici le début de l'année prochaine sous la forme de l'évolution BlackBerry 10.

Interrogé par le journal The Telegraph, Thorsten Heins défend toujours sa position et réfute l'idée de la spirale infernale qui colle désormais à la peau du fabricant. Si BlackBerry 7 reste d'actualité, la prochaine plate-forme BlackBerry 10 doit amorcer un nouveau virage dans l'informatique mobile et préparer les années à venir, d'où le soin pour la peaufiner et le nouveau report à début 2013.

Avec ses 80 millions de clients et sa réputation de plate-forme sécurisée, Thorsten Heins affirme que les jeux ne sont pas faits et qu'au-delà de la plate-forme en préparation, il y a le souci de tout ce qui pourra s'y greffer par la suite.


Android, une alternative finalement rejetée
Et comme Stephen Elop il y a un an et demi, Thorsten Heins avoue que le choix de basculer vers Android s'est sérieusement posé chez RIM. Le CEO indique que la plate-forme a été évaluée en profondeur mais a été repoussée pour les même raisons que celles avancées par le patron de Nokia en son temps : pas assez de possibilités de différenciation alors que RIM a les ressources pour soutenir sa plate-forme BlackBerry et l'orienter dans la direction voulue.

Par ailleurs, il a rappelé le succès des BlackBerry sur les marchés émergents, quelque oublié alors que les parts de marché s'effritent sur les marchés établis du fait de l'absence de smartphones BlackBerry 4G et de prise en compte suffisante de la tendance du BYOD ( Bring Your Own Device ) en entreprise.

Dans le même temps, l'idée d'une ouverture de BlackBerry à d'autres partenaires reste dans l'air et des discussions sont en cours mais la priorité reste au développement de BlackBerry 10 pour le moment. La fourniture de licence pourrait être décidée par la suite.

Mais entre la poursuite de la croissance d'Android et d'iOS et l'arrivée de Windows Phone 8, y a-t-il encore de la place pour que BlackBerry 10 réponde aux énormes attentes de RIM ?

Source : The Telegraph