Seulement ce n'est pas un film, et c'est loin d'être de la science-fiction, car comme nous le prouve l'exposition Roboexotica qui se tient à Vienne depuis 1999, les robots barmans ont un sérieux avenir devant eux. Et les barmans humains vont peut-être avoir du souci à se faire.


Roboexotica


Shaken, not stirred.
Le robot dont nous vous parlons se nomme Chapok, et est l'invention de Mr David Calkins, qui enseigne la robotique à l'université d'Etat de San Francisco.  " Les gens interagissent, ils parlent à mon robot " s'exclame un Calkins tout sourire. " C'est fantastisque, exactement ce que j'espérais! ".

Chapok est l'un des 30 robots exposés cette année à Vienne, dans une exposition dédiée à la robotique moins fonctionelle et plus sociale.

Les robots sont priés de démontrer leurs talents dans des catégories aussi diverses que la fabrication de cocktails, le service de boissons et de snacks, la conversation typique de bar et fumer des cigarettes et des cigares.

" C'est vraiment une question d'intuition, d'ambiance et de personnalité qui est insufflée au robot " explique Magnus Wurzer, qui évite de justesse la paire de cerises de cocktail que se lancent deux robots au travers du hall d'exposition.
" Les robots sont toujours vus comme des machines devant être efficaces et uniquement productives mais je suis convaincu qu'ils devraient aussi pouvoir être envisagés sous l'angle de machines cultivées et urbaines ".

En 1999, Wurzer, un artiste de 36 ans, particulièrement fana de robots, a aidé à créer cette manifestation unique en son genre : la convention des robots de cocktail ou Roboexotica à Vienne.

Ce rassemblement n'est pas dédié à l'avancement de la robotique comme on en entend souvent parler. Ils essaient au contraire de faire évoluer la façon dont on envisage, dont on pense aux robots. Ils essaient avant tout de créer des robots qui possèdent une personnalité et un charme particulier, unique.


Des motivations purement humaines
Chapok, qui ressemble en fait étrangement à l'homme en fer-blanc du Magicien d'Oz, est un des robots favoris de l'expo de cette année. Relié aux bouteilles à partir desquelles il élabore ses cocktails, Chapok est aussi connecté à un ordinateur qui lui fournit un ensemble de situations de dialogues typiques de bars, d'où la subtilité semble être absente.

On l'a ainsi entendu dire lors de la soirée des phrases telles que " Hé chérie, t'as déjà été avec un robot ' " pour les femmes et des " Tu veux un quoi ' Prends une boisson d'homme, tapette ! " pour ses clients masculins, qui ont tous réagis.

Les personnes présentes répondent à ces phrases soit par l'étonnement soit par la rigolade et Calkins pense que c'est une réussite car  " Une des principales raisons d'aller dans un bar est d'établir une communication avec autrui, de tenter une relation ".

" Et si vous avez un robot qui vous parle mais qui vous insulte en plus, là vous pouvez être sûr qu'il ne sera pas oublié de sitôt ".

Un autre favori de l'exposition est fièrement exhibé par son créateur, Mr Robert Martin, qui démontre les talents de Robomoji, un robot de la taille d'une petite étagère, qui sert à mixer les mojitos. 

" J'adore travailler sur mon robot, je lui ai déjà consacré 4 ans et chaque année amène son lot d'améliorations " nous explique cet ingénieur allemand de 32 ans qui ajoute que " L'année prochaine, je rajouterais certainement une fonction de mixeur perfectionnée et je lui ferais aussi mettre une paille dans chaque boisson ".


Bref, les robots ne sont pas que des machines utiles uniquement à la production d'objets, mais peuvent gagner à être vus et pensés comme des êtres avec un comportement humain et dont la finalité un peu plus festive devrait avoir de beaux jours devant elle.