L'éditeur de jeux Rovio s'est fait mondialement connaître grâce au succès démarré sur iPhone et étendu à de multiples supports (pas seulement mobiles) de ses oiseaux en colère, les Angry Birds. Le titre a connu des évolutions et s'est développé en franchise, les personnages du jeu en question apparaissant sur de nombreux objets de merchandising.

Sous ces différentes formes, le jeu a été téléchargé plus de 2 milliards de fois et a constitué à lui seul un énorme moteur de croissance pour son éditeur, éclipsant les autres titres de son catalogue. Et comme d'autres entreprises du secteur, ce dernier a tenté de renouveler l'exploit en lançant d'autres titres à thématique forte, sans parvenir à approcher l'intensité du succès des Angry Birds.

Angry Birds Trilogy - vignette.  Face aux attentes créées par son titre, Rovio s'est fixé un objectif particulier : passer d'éditeur de jeux mobiles au statut de société créatrice de contenus multimédias capable d'être présente sur de nombreux secteurs du divertissement, dont celui du cinéma via un film dédié à l'univers des personnages d'Angry Birds, à paraître d'ici 2016.

Mais comme pour d'autres éditeurs, le danger d'une trop grande concentration de la croissance sur un seul titre est que le public se lasse et passe à d'autres jeux, qui ne manquent pas sur les portails de téléchargement.

Par ailleurs, Angry Birds est essentiellement resté sur l'ancien modèle d'achat direct du jeu, quand de très nombreux titres mobiles ont pris le train du freemium qui permet d'installer gratuitement une version bridée ou complète d'un jeu et de se rattraper sur les achats in-app pour débloquer des fonctions ou obtenir des biens virtuels.


Une croissance difficile à maintenir dans le temps avec une seule franchise
Le Financial Times note ainsi que, très occupé par sa transformation en société productrice de contenus multimédia et de divertissement, l'éditeur Rovio a vu sa croissance connaître un coup d'arrêt en 2013 : son chfiffre d'affaires a atteint 156 millions d'euros l'an dernier, contre 152 millions d'euros un an auparavant, tandis que le bénéfice net a chuté à 27 millions d'euros, contre 56 millions d'euros en 2012.

Pour l'expliquer, Rovio met en avant les efforts produits pour sa transformation, considérant que 2013 est l'année de fondation de sa nouvelle activité, avec de gros investissements dans l'industrie du divertissement, tout en reconnaissant avoir pris un peu de retard sur le modèle freemium, ce que tente de corriger le lancement d'Angry Birds Go.

A noter que malgré les pressions des investisseurs, l'éditeur Rovio n'a pas cédé aux sirènes de l'introduction en bourse, contrairement à d'autres éditeurs, comme King.com, créateur de Candy Crush Saga, qui s'est précipité sur les marchés boursiers. Dans les deux cas, il faudra coûte que coûte maintenir l'intérêt pour leur jeu respectif pour tenir sur la durée...ou trouver une nouvelle poule aux oeufs d'or.

Source : Financial Times