C'est en 2005 que le groupe américain eBay, spécialiste des enchères en ligne, s'est offert la société Skype, acteur de la téléphonie IP, pour 3,1 milliards de dollars. A ce moment, l'intégration de cette technologie aux services du groupe américain est vue comme un moyen de toucher plus largement le public et l'espoir de tirer des revenus de l'utilisation de l'application par une communauté de 50 millions d'abonnés semble offrir suffisamment d'opportunités pour décider d'une acquisition qui met d'autre part ce filon à l'abri de la concurrence.

En 2009, Skype compte désormais 400 millions d'utilisateurs et a généré 145 millions de dollars de chiffre d'affaires au dernier trimestre 2008 grâce à la tarification à bas coût des appels VoIP vers fixe et mobile et inversement.

Le succès d'estime est bien présent, comme l'a montré la ruée lors du lancement d'une application Skype sur iPhone, téléchargée 1 million de fois en quelques jours et 2 millions de fois au bout d'une semaine. Sa version Blackberry, à paraître en mai, pourrait également connaître un beau succès.


Skype : retour aux sources ?

Cependant, eBay ne semble pas avoir réussi l'intégration espérée dans ses activités. Il y a peu, ses représentants reconnaissaient que le service était peu lié aux branches e-commerce du groupe. son CEO, John J. Donahoe, ne cache d'ailleurs pas son intention de revendre Skype à court terme.

Selon les analystes, son prix de vente pourrait tourner autour de 1,7 milliard de dollars. S'il y avait des acquéreurs pour Skype en 2005, dont Google, le paysage a changé depuis et des alternatives existent pour les services de VoIP.

Cependant, les deux fondateurs de Skype, Niklas Zennstrom et Janus Friis, pourraient tenter de récupérer la société. Selon le New York Times, ils auraient approché plusieurs fonds d'investissement en vue de réunir 1 milliard de dollars pour faire une offre à plus de 2 milliards de dollars.

EBay pourrait être tentée de leur céder Skype d'autant plus facilement qu'un litige concernant la propriété intellectuelle de Skype oppose le groupe américain aux deux fondateurs, pour un brevet qui se trouve être au coeur de la technologie Skype.

Bien que la plainte suive son cours, cette situation incertaine pourrait décourager un éventuel repreneur, laissant le champ libre pour les deux fondateurs. Affaire à suivre.

Source : New York Times