Mi-novembre dernier, la Russie a procédé à un tir de missile antisatellite dans le cadre d'un essai. Il a détruit un satellite inactif en orbite depuis 1982. Ce satellite Tselina-D ou Kosmos 1408 avait été lancé du temps de l'Union soviétique pour du renseignement électromagnétique.
Les États-Unis avaient dénoncé un acte dangereux et irresponsable avec des débris susceptibles de rester en orbite pendant dix ans qui vont menacer des satellites, et augmenter le risque pour les occupants de la Station spatiale internationale (ISS) par exemple.
La communauté internationale a largement condamné l'essai russe. La ministre française des Armées avait notamment évoqué des " saccageurs de l'espace. " Le tir a refait parler de lui avec un satellite chinois.
Une probabilité de collision élevée
La semaine dernière, les débris spatiaux russes sont passés à proximité d'un satellite scientifique chinois Tsinghua. D'après le Global Times, qui cite un expert des débris spatiaux, la distance la plus proche entre le satellite chinois et les débris russes a été de 14,5 mètres, avec une vitesse relative de 5,27 km/s.
?According to National Space Debris Monitor Center (空间碎片监测与应用中心), at UTC 02:49:29 Jan 18, 2022, space debris No.49863 from Russian Cosmos 1408 LEO anti-sat weapon test has an close encounter (14.5m!) with Tsinghua Science Satellite (No.46026). https://t.co/9MjqJkVx3G pic.twitter.com/mGV5LAnIxO
— CNSA Watcher (@CNSAWatcher) January 20, 2022
L'astronome Jonathan McDowell du centre d'astrophysique d'Harvard et Smithsonian a émis de grosses réserves sur le niveau de précision d'une telle distance. Toutefois, il a confirmé que les débris russes sont bel et bien passés près du satellite chinois le 18 janvier.
The debris object was in a 464 x 507 km x 82.5 deg orbit, Tsinghua sat was in a 477 x 499 km x 97.4 deg orbit. Both sats were headed northbound and relative velocity was 5.3 km/s
— Jonathan McDowell (@planet4589) January 21, 2022
L'Agence spatiale chinoise dispose d'un Centre de surveillance des débris spatiaux. À l'avenir, un nouveau risque de collision n'est pas exclu. L'objectif sera de pouvoir effectuer des manœuvres d'évitement en avertissant les satellites suffisamment à l'avance.