La destruction par la Russie l'an dernier d'un vieux satellite à l'aide d'un missile tiré depuis la Terre a créé plusieurs ondes de choc. Elle a démontré qu'il était possible de détruire un réseau de satellites depuis la Terre avec des armes dites ASAT mais aussi que les tests menés pouvaient avoir de lourdes conséquences en multipliant les débris dans l'espace proche.

L'équipage de la Station spatiale internationale (ISS) avait ainsi dû se mettre à l'abri préventivement, le temps d'analyser la dynamique du nuage de débris créé. Face à ces problématiques, les Etats-Unis, par la voix de la vice-présidente Kamala Harris, ont appelé à cesser les essais d'armes ASAT et invitent les différents pays disposant d'une telle technologie de faire de même.

Outre les Etats-Unis, la Russie, la Chine et l'Inde ont montré des capacités de destruction de satellite par des tests menés ces quinze dernières années. La vice-présidente met en avant la volonté d'instaurer une nouvelle "norme de comportement responsable dans l'espace" mais le regain des tensions géopolitiques internationales n'est pas étranger à cette prise de position.

terre-espace-reseau-communications

Les pays testant des armes ASAT n'ont détruit jusqu'à présent que leurs propres satellites, concrétisant des démonstrations techniques, mais le message est clair pour le reste du monde : cela pourrait aussi concerner les satellites de pays belligérants. Et ce type de dispositif peut aussi en principe neutraliser des missiles ballistiques.

Si la plupart des débris générés brûlent dans l'atmosphère au bout de quelques jours / semaines, les plus grands fragments peuvent rester des années en orbite et compliquer le suivi des débris ainsi que les manoeuvres de lancement et positionnement d'autres satellites.

Les Etats-Unis, qui ne se sont pas privés pour mener leurs propres tests (le dernier remonte à 2008), essaient donc maintenant d'éviter une prolifération des essais ASAT dans un contexte tendu de nouvelle guerre froide.

Source : CNBC