Volkswagen est finalement prêt à allouer 15,3 milliards de dollars afin de dédommager l'ensemble des usagers du marché nord-américain concerné par le "dieselgate". Sur ce montant, 10 milliards de dollars serviront à effectuer des réparations ou permettre le rachat de 500 000 véhicules concernés par le problème aux USA.

Le groupe a également accepté de participer à hauteur de 2,7 milliards de dollars au fonds géré par l'Agence fédérale de protection de l'environnement tout en investissant 2 milliards de dollars dans les technologies de lutte contre la pollution. Enfin, la note se termine avec le versement de 603 millions de dollars à 44 États américains au moins.

Volkswagen E-Bugster 1

Volkswagen avait annoncé en avril avoir provisionné 18 milliards de dollars pour couvrir ce scandale. Le marché américain est globalement peu enclin à accepter les erreurs des constructeurs automobiles : en 2014, Toyota reversait ainsi 1,4 milliard de dollars pour certains de ses modèles présentant des défauts d'accélération soudaine.

Reste que Volkswagen va véritablement casser sa tirelire pour les USA, alors même que ce marché ne constitue pas la majorité de ses ventes. On se souviendra qu'en France, aucune indemnisation n'est envisagée, et que VW s'est simplement engagé à effectuer une remise aux normes gratuitement auprès des moteurs concernés.

Les 500 000 véhicules américains concernés ne représentent qu'une paille dans les 11 millions de voitures vendues à travers le monde et concernés par le logiciel permettant de masquer les émissions d'oxyde d'azote.

Pourtant, la facture américaine pourrait ne pas en rester là, notamment parce que l'accord négocié ne concerne que le volet civil, et que Volkswagen pourrait faire l'objet de poursuites pénales.

Notons également que le dossier présenté ne concerne pas le moteur Diesel 3 litres qui équipe 85 000 véhicules aux USA, dont certains modèles Porsche. Des négociations spécifiques sont engagées sur ce dossier... La facture pourrait donc encore grimper pour VW.

La situation est particulièrement délicate pour le constructeur, qui admet au grand jour l'étendue de sa culpabilité et démontre sa capacité à rembourser les clients... Mais uniquement sur le marché américain. Un traitement de faveur spécifique qui risque de très mal passer auprès des clients du reste du monde, qui pourraient se constituer en actions de groupe pour tenter de profiter également d'indemnisations financières.