Rddv victoire Les récentes manifestations anti DADVSI et DRM conjuguées, au demeurant peu suivies, n'y auront rien changé et l'inflexible Sénat vient d'adopter en première lecture, dans la nuit de mercredi, le texte du projet de loi par 164 voix contre 128 ( 35 abstentions ).

Le contenu du texte a été quelque peu remanié par rapport à son état " initial " lors du vote de l' Assemblée Nationale en mars dernier, des modifications qui ne nécessitent cependant pas une deuxième lecture par cette dernière.


Les sanctions confirmées
Sur le volet répressif, les peines encourues par les désormais contrevenants à la loi DADVSI sont bel et bien maintenues. Ainsi, tout internaute coupable d'avoir téléchargé illégalement une oeuvre cinématographique ou musicale régie par un droit d'auteur, se verra infliger une contravention de 38 euros qui sera majorée de 112 euros ( s'établissant à 150 € ) dans le cas où il aura mis ce fichier à disposition en le partageant via Internet.

Les éditeurs commercialisant des solutions Peer to Peer qui encouragent délibérément le piratage ou ceux qui hébergent ce type de logiciels dont l'utilisation délictueuse est clairement avérée, seront passibles de 3 ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende ( des peines qui avant la DADVSI étaient susceptibles d'intéresser les internautes ).


L'interopérabilité
Ce voeu pieu qui constituait peut-être l'un des seuls motifs de satisfaction de la DADVSI pour le commun des internautes, a pris du plomb dans l'aile. Dans le texte voté par l' Assemblée Nationale, un article prévoyait que les Digital Rights Managment soient enlevés dans le cas où ils entravaient par exemple, la lecture d'un fichier avec un logiciel tiers.

Oui mais voilà, le Sénat a mis son nez la dedans et dorénavant, cette interopérabilité ne sera plus imposée mais négociée en étant soumise à l'examen d'une Autorité administrative des mesures techniques et de protection. Cette Autorité Administrative Indépendante en concertation avec les acteurs du marché concernés, décidera du bien fondé ou non des DRM mais beaucoup de députés estiment qu'elle se rangera dans bien des cas, du côté des professionnels à l'instar d' Apple et de Microsoft.


RDDV se montre satisfait
Si cette adoption du projet de loi par le Sénat ( même avec des changements ) fait un heureux, c'est bien son instigateur en la personne de notre ministre actuel de la Culture et de la communication, en l'occurrence Renaud Donnedieu de Vabres et ce dernier de littéralement déclarer sa flamme au Sénat : " Il ne fallait pas attendre pour préserver nos créateurs. Vous avez fait oeuvre utile, la technologie galopante doit être une chance pour les auteurs. ( ... ) Mon cri du coeur sera ce soir : Vive l'offre nouvelle ! ".


Ultime épreuve
Le parcours du combattant avant promulgation, n'est pas encore achevé pour la loi DADVSI qui doit encore se plier à quelques " formalités ". Ayant été déclaré en urgence, le projet de loi va être soumis à une commission mixte paritaire composée de 7 sénateurs et 7 députés afin d'être débattu pour arriver à un consensus " convenu " entre les deux assemblées.

La DADVSI, c'est vraiment pour bientôt.

Source : AP