Après l'officialisation des deux prétendants au rachat de l'opérateur SFR début mars et au terme d'une semaine où chacun d'eux aura fait valoir ses arguments et recueilli des soutiens, c'est le groupe Vivendi, détenteur de SFR qui devra choisir la proposition répondant le mieux à ses attentes.

Les membres de son conseil doivent se réunir vendredi prochain pour faire le choix entre une formation Numericable - SFR mettant l'accent sur les déploiements fibre et un ensemble Bouygues - SFR qui constituerait un grand opérateur mobile dans un marché français ramené à trois acteurs aux forces équilibrées.

Vivendi logo  Si Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, s'est déclaré en faveur de la proposition de Bouygues, les autres ministres concernés ont affiché une certaine neutralité, c'est le conseil de Vivendi qui doit faire son choix en fonction de ses intérêts propres et de ceux de ses actionnaires.

Le groupe serait toujours pressé de sortir du secteur télécom, ce qui peut se faire plus ou moins vite selon le candidat choisi et les négociations annexes entre Bouygues et Free, et c'est un aspect qui reste malgré tout non négligeable et qui est à l'avantage de Numericable.

Par ailleurs, la possibilité existe toujours que Vivendi finisse par ne choisir personne et s'en tienne à son projet de séparation de SFR avant une introduction en bourse d'ici l'été, rappelle Reuters, ce qui resterait la façon la plus rapide de sortir du secteur.

Les deux prétendants ont jusqu'à ce soir pour modifier éventuellement leur offre. Le fonds Altice, actionnaire de Numericable, a déjà indiqué qu'il ne changera pas les termes de sa proposition dont il rappelle qu'elle a été soigneusement préparée depuis longtemps.

Le choix est loin d'être simple et les dirigeants de Vivendi ne veulent pas faire d'erreur. L'épisode du rachat des parts de Vodafone dans SFR pour prendre le contrôle total de l'opérateur quelques mois avant l'arrivée de Free Mobile qui a mis une grosse pression par les prix sur le marché télécom français, pesant lourdement sur les résultats de SFR et par extension sur ceux de Vivendi, est encore frais dans les mémoires...

Source : Reuters