Après la confirmation en appel du démontage d'une antenne-relais de Bouygues Telecom, c'est une affaire similaire qui touche désormais l'opérateur SFR, sommé par décision de justice de démanteler un site dans un vignoble de Châteauneuf-du-Pape.

L'antenne, située à 135 mètres de l'habitation d'exploitants agricoles, devra être démontée en raison de son aspect inesthétique et du principe de précaution par rapport à un hypothétique danger pour la santé. L'association Robins des Toits, qui relate l'affaire, se félicite de cette nouvelle décision, portée par la précédente et prévoit de nombreux autres démantèlements.

La décision du 4 février contre Bouygues Telecom a en effet servi d'assise pour motiver la décision du tribunal de grande instance de Carpentras, alors même que celle-ci n'est fondée que sur la crainte d'un éventuel effet sur la santé, mais pas de sa preuve.


Les mêmes motifs invoqués
Selon le jugement, dont l' AFP a pris connaissance, le tribunal indique qu' " il n'existe manifestement pas de consensus sur cette question sensible et délicate de santé publique " et qu' " il existe un questionnement tout à fait sérieux portant sur le danger potentiel présenté par ce type d'installation, risque qui peut être qualifié de tout à fait envisageable, voire probable. "

D'où la reconnaissance d'une " crainte légitime " chez les plaignants, qui s'ajoute à l' "impact visuel " de l'antenne, cause de " trouble anormal du voisinage ". Une fois encore, on pourra s'étonner du fondement extrêmement faible et fort peu rationnel motivant cette décision.

Concernant l'absence de consensus, on pourrait rétorquer que l' OMS et le Ministère de la Santé ont pourtant des positions rappelant l'absence de danger en l'état actuel des connaissances, que l'étude Interphone, portant sur un nombre record d'individus, s'annonce de plus en plus comme étant incapable de trancher et que bien des contre-études signalant l'existence d'un danger comportent des biais de méthodologie ou sont difficilement reproductibles.

Le Grenelle de la Téléphonie mobile voulu par Nathalie Kosciusko-Morizet doit permettre de renforcer l'information aux consommateurs et s'achemine vers une protection accrue des enfants contre les risques éventuels des radiofréquences sur leurs organismes en cours de développement.

Cette fois, les associations militantes pourront faire pleinement entendre leur voix et leurs revendications. Concernant la décision à Carpentras, l'opérateur SFR a déjà annoncé son intention de faire appel.

Source : AFP