Assez durement touché par l'arrivée de Free Mobile début 2012, ce qui a entraîné la succession de plusieurs dirigeants à sa tête, l'opérateur SFR a dû se réorganiser et s'adapter à la nouvelle donne du marché.

Cette révision du fonctionnement de l'opérateur se fait en parallèle des objectifs propres de sa maison-mère, le groupe Vivendi, qui cherche à se recentrer sur son pôle média, en cédant ses participations dans des opérateurs télécoms et faisant de SFR une entité indépendante cotée en bourse.

Le projet est en phase de maturation et pas complètement finalisé (Vivendi pourrait finalement garder SFR sous son contrôle) mais l'affaiblissement du deuxième opérateur français a fait émerger des rumeurs sur un possible rapprochement avec un autre acteur.

Plusieurs noms ont circulé et le câblo-opérateur Numericable a été vu comme un possible partenaire sur lequel SFR pourrait s'adosser dans un contexte de consolidation du secteur telecom. Numericable vient d'entrer avec succès en bourse et pourrait faire un bon candidat pour une telle opération de rapprochement.

En théorie, du moins. Jean-Yves Charlier, PDG de SFR, a en effet des signes plutôt opposés en affirmant que l'opérateur " n'a pas besoin de s'adosser à d'autres acteurs en France" pour assurer sa croissance et en affirmant qu'un rapprochement avec Numericable n'est pas à l'ordre du jour.

" Nous avons déjà deux engagements de mutualisation dans la fibre et le mobile, avec Orange et Bouygues. Avec ces accords, avec nos 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires et notre parc de clients, SFR est un grand opérateur qui a les moyens de sa stratégie sur le moyen et le long terme, sur le mobile et le fixe", a-t-il indiqué à l'AFP.

Un rapprochement entre deux acteurs du secteur telecom, hors mutualisation des infrastructures, ne serait de toute façon pas forcément bien vu des autorités de régulation, pour des synergies qui mettraient du temps à s'exprimer. Jean-Yves Charlier appelle d'ailleurs à un cadre réglementaire plus favorable et soutenant les opérateurs investissant massivement dans leur réseau.

Sur ce point, il redit d'ailleurs une nouvelle fois que SFR maintient ses objectifs d'investissement à hauteur de 1,6 milliard d'euros annuellement dans ses réseaux malgré le recul de son chiffre d'affaires.

Source : AFP