Le groupe Bouygues s'est-il fourvoyé en essayant de réduire autant que possible la participation du groupe Vivendi dans la structure formée par la fusion entre SFR et l'un des candidats au rachat ? Ce serait peut-être la raison pour laquelle il avait indiqué laisser le choix entre ses deux offres qui jouaient l'équilibre entre offre en numéraire et participation au capital de la nouvelle entité.

Vivendi logo  Une annonce intervenue tardivement et qui suggère que la possibilité que Vivendi conserve finalement une présence dans le secteur télécom a éventuellement été négligée.

Dans l'entretien accordé ce lundi au journal Les Echos, Jean-René Fourtou, président du conseil de surveillance de Vivendi, affirme clairement que la convergence fixe-mobile constitue un créneau porteur qui intéresse le groupe et que les 20% de participation dans la structure SFR-Numericable qui sera mise en place constituent une marque de confiance dans cette stratégie.

C'est ce que croit relever le site Challenges.fr en évoquant une erreur d'interprétation de la stratégie de Vivendi par le groupe Bouygues qui a orienté ses propositions dans la perspective d'une sortie de Vivendi du secteur télécom.

Il est vrai que Vivendi s'est longtemps interrogé sur ses perspectives et ses axes stratégiques, avec plusieurs revirements entre télécoms et média, à mesure que la cession de ses filiales télécom étaient plus ou moins bien engagées.

On notera que si le groupe évoquait un virage complet vers l'activité média, il a pourtant conservé sa filiale télécom brésilienne GVT. Il sera maintenant aussi présent dans l'ensemble SFR-Numericable à hauteur de 20% du capital, ce qui le maintient arrimé au secteur télécom, malgré les critiques sur une trop grande diversification du groupe qui ont malmené son cours en bourse.

A voir aussi quelle a été l'influence de Vincent Bolloré, qui doit remplacer Jean-René Fourtou à la présidence du conseil de surveillance, dans le choix de Numericable plutôt que Bouygues, et pour quelles raisons.

Source : Challenges.fr