Malgré son rôle de fournisseur d'écrans pour Apple, et après avoir reçu 4,5 milliards de dollars d'investissement pour adapter son site de production de Kameyama à la fabrication d'écrans IGZO ( Indium Gallium Zinc Oxyde ) plutôt que d'écrans pour téléviseurs et ordinateurs (moins rentables), le groupe Sharp n'est toujours pas sorti de sa mauvaise passe.

D'après Reuters, la société est en quête de nouveaux clients pour écouler sa production d'écrans IGZO pour tablettes et en a fait un objectif stratégique alors que les ventes ne sont pas aussi élevées qu'espéré. Classiquement, il faut que le site de production tourne à un régime suffisant pour couvrir les frais de son fonctionnement et commencer à dégager des bénéfices, sans quoi il se transforme rapidement en boulet pour l'activité du groupe.

Or, après une première années en perte et une année en cours qui prend le même chemin, Sharp veut autant que possible éviter d'avoir à annoncer une réduction de ses objectifs financiers. Le groupe japonais tente bien de s'associer avec Foxconn ( du groupe chinois Hon Hai Precision Industry ) pour trouver de nouveaux débouchés pour ses écrans mais les discussions autour d'une prise de participation semblent avoir calé.

Les écrans IGZO offrent de hautes résolutions pour une consommation d'énergie modérée et ils pourraient se retrouver dans la future tablette iPad Mini qu'Apple est censée annoncer d'ici le mois d'octobre. Mais Sharp s'est trouvé pris au piège d'une migration plus lente que prévu de l'industrie mobile vers cette technologie d'écran.

Or, pendant ce temps, le groupe japonais doit rassurer les créanciers sur sa capacité à honorer les échéances de sa dette à l'aide d'un plan de relance. Celui-ci devrait être a priori suffisant pour ne pas avoir besoin de s'adosser à un partenaire en dehors des projets en cours ( avec Foxconn, donc, et s'ils arrivent à terme ) ni de réduire ses prévisions financières (ce qui casserait de nouveau la confiance des investisseurs dans sa relance ). Pour l'instant.

Source : Reuters