La NASA n'a visiblement pas jugé son SLS (Space Launch System) paré et annulé à trois reprises le compte à rebours qui devait permettre de réaliser le premier test de compte à rebours en conditions réelles.

Conçu comme LE lanceur qui permettra aux hommes de retourner sur la Lune, puis sur Mars et vers l'espace lointain, le monstre de la NASA nécessitera ainsi encore un peu de travail avant de réaliser son baptême de l'air.

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La fusée de 98 mètres de haut a rencontré plusieurs soucis techniques mineurs, mais qui, au cumul ont entrainé l'annulation du compte à rebours avant même la limite de la simulation.

Le SLS devait réaliser un test WDR (Wet Dress Rehearsal), un compte à rebours en conditions réelles, comme si la fusée allait réellement décoller, avec toutes les phases d'alimentation, de mise en condition et checkups... Ce test doit s'arrêter naturellement à 9 secondes avant le décollage effectif. Or, sur les 3 tentatives, la fusée n'est pas parvenue jusqu'à ces 9 secondes validant le test.

La fusée a ainsi connu plusieurs problèmes de fuites et de messages d'erreurs. Des conduites d'hélium sur le site de lancement ont été repérées, tout comme des fuites d'hydrogène des caissons d'alimentation, une vanne défectueuse a été repérée sur le deuxième étage... Une foule d'avaries qui heureusement sont détectées au fil de ces simulations plutôt que lors d'un lancement réel avec une capsule habitée.

Face à ces trois échecs, le lanceur a donc été repositionné sous son VAB (bâtiment d'assemblage) le temps de réaliser les ajustements et réglages nécessaires. Malheureusement, la procédure prend du temps : il faut plus de 24h pour déplacer la fusée dans son bâtiment.

Le calendrier de la NASA s'en retrouve lourdement modifié : il faudra reprendre les tests WDR le plus rapidement possible. Notons que lors de l'essai le plus long, la fusée n'a été remplie qu'à 49% d'oxygène et 5% d'hydrogène, il restait de nombreuses étapes avant de valider le test.

Le lancement réel prévu en juin pourrait ainsi être compromis et les échecs pourraient entrainer une défiance du Sénat américain avec la perte de financements critiques pour l'ensemble de la mission Artémis qui vise à renvoyer des femmes et hommes sur la Lune d'ici cette fin d'année.