Le service SnapChat a pris le contre-pied d'Instagram : plutôt que de publier des photos d'un instantané de moins en moins naturel, il propose de partager entre amis des clichés (essentiellement pris avec un mobile) dont la durée d'existence n'est que de quelques instants et qui ne sont pas stockés sur des serveurs.

Ces échanges permettent une nouvelle forme d'expression toujours plus immédiate dans laquelle les participants ne sont pas tenus de "prendre la pose" avec l'arrière-pensée que ces photos resteront éternellement sur Internet. En éliminant la contrainte temporelle des photos, les échanges sont plus sincères. C'est du moins la ligne de base du service.

Snapchat Android 01  Très apprécié des ados, le service SnapChat connaît une forte progression du nombre d'utilisateurs et séduit les investisseurs. Après une levée de fonds de 60 millions de dollars qui valorisait l'entreprise à 800 millions de dollars, All Things Digital signale que SnapChat est en discussion avec un gros investisseur asiatique qui pourrait conduire à accroître sa valeur jusqu'à 3,5 milliards de dollars.

L'investisseur mystère n'est pas connu (il s'agit peut-être du groupe Tencent qui détient des services de messagerie en Chine) et ce dernier ne craint pas de soutenir une startup née en 2011 qui ne génère à peu près aucun revenu mais qui pourrait tout de même être la prochaine pépite des sociétés du Web, après Facebook ou Twitter, qui va entrer en bourse, une fois la phase de maturité atteinte.

En avril 2013, SnapChat annonçait qu'il s'échangeait 150 millions de clichés éphémères chaque jour via son service. Ce chiffre serait depuis passé à 350 millions en moins de six mois. Ce succès rapide attire les convoitises et il se murmure que Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, aurait proposé de racheter SnapChat pour 1 milliard de dollars, comme il avait déjà racheté Instagram.

N'ayant pas obtenu satisfaction, il aurait tenté de proposer un service équivalent, Poke, qui n'a jamais vraiment pris. Mais SnapChat va tout de même devoir trouver le moyen de monétiser son offre, quitte à sortir un peu de son domaine du cliché éphémère.