MàJ : Reuters annonce que les autorités américaines vont officiellement communiquer dans la journée sur la responsabilité de la Corée du Nord dans l'attaque informatique contre Sony Pictures. La Chine pourrait également être impliquée mais de manière indirecte.

MàJ 2 : le FBI parvient à la conclusion que la Corée du Nord est responsable de l'attaque informatique mais ne fait pas allusion à la Chine.

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Article publié le 18 décembre

Il aura suffi d'un message très menaçant posté sur Pastebin pour que Sony Pictures rende les armes et cède à l'étonnante revendication des Guardians of Peace. La sortie en salles du film " The Interview " le 25 décembre aux USA est annulée. Pour le moment, le studio de cinéma et de télévision n'a pas prévu une autre forme de distribution comme cela aurait par exemple pu être le cas en vidéo à la demande.

Le groupe Guardians of Peace, qui est supposé être derrière le piratage informatique massif de Sony Pictures le mois dernier, a publié en début de semaine un message faisant allusion au 11 septembre 2011 et des menaces d'attentats dans les cinémas qui diffuseraient le film " The Interview ". Un " destin amer " pour ceux qui iraient voir ce film.

Le département de la Sécurité intérieure des États-Unis avait estimé peu crédible une telle menace. Néanmoins, Sony a donné le choix aux exploitants de salles de diffuser ou non la comédie portant sur un plan fomenté par la CIA afin d'assassiner le dirigeant de la Corée du Nord Kim Jong-un.

" À la lumière de la décision de la majorité de nos exposants de ne pas projeter le film The Interview, nous avons décidé de ne pas le sortir en salles le 25 décembre. Nous respectons et comprenons la décision de nos partenaires, et bien évidemment, nous partageons entièrement leur intérêt primordial pour la sécurité des employés et des spectateurs "

, écrit Sony Pictures dans un communiqué.

Le studio déclare avoir été la victime d'un acte criminel sans précédent, rappelant le vol de propriété intellectuelle, d'emails privés et autres données sensibles lors de l'attaque informatique. " Tout ceci apparemment pour contrecarrer la sortie d'un film qu'ils n'ont pas aimé ", ajoute Sony Pictures la mort dans l'âme.


Un soutien de la Corée du Nord

Ce film avait aussi fortement déplu à la Corée du Nord qui avait menacé de " représailles impitoyables ". Néanmoins, le régime de Pyongyang avait nié une quelconque implication dans le piratage informatique. Les Guardians of Peace avaient eux été qualifiés de partisans de la Corée du Nord.

Sony-Pictures-GOP L'étau semble toutefois devoir se resserrer autour de la Corée du Nord. Plusieurs experts en sécurité informatique avaient déjà évoqué des similitudes avec un code attaque utilisé l'année dernière contre la Corée du Sud, et notamment contre des banques. Selon le New York Times, les autorités américaines ont conclu que la Corée du Nord a joué un rôle central dans l'attaque contre Sony Pictures.

Il y aurait débat à Washington pour décider d'accuser publiquement ou non la Corée du Nord d'une attaque cyberterroriste. Outre le contexte diplomatique tendu, les autorités américaines devraient alors expliquer comment elles sont parvenues à une telle conclusion, ce qui peut supposer d'avouer une intrusion dans les réseaux informatiques de la Corée du Nord.

Pour la cyberattaque ayant visé Sony Pictures et qui aurait été lancée depuis la Chine, divers centres de commande et de contrôle à travers le monde ont été utilisés dont un en Thaïlande. Localisé en Bolivie, un serveur avait été impliqué il y a deux ans dans des attaques contre la Corée du Sud. Cela laisse supposer l'œuvre d'un même groupe. Les enquêteurs cherchent également à vérifier la possibilité d'une aide fournie en interne aux attaquants pour pénétrer le réseau de Sony.

Les pistes se brouillent parfois en raison de motivations obscures des Guardians of Peace. On était toutefois bien loin de penser que cette affaire de piratage informatique prendrait une telle ampleur.