Chine internet Hongfujin Precision, filiale du groupe taïwanais Foxconn, a indiqué qu'il avait donc réduit ce montant réclamé aux journalistes chinois " pour éviter de compliquer cette affaire en raison de la grande attention du public vis-à-vis des personnes incriminées par cette plainte ".

En d'autres termes, les médias parlent beaucoup de cette affaire obligeant Foxconn à ne pas trop se faire remarquer ; le groupe réclamait initialement 2,88 millions d'euros de dommages et intérêts aux journalistes qu'il accuse de diffamation ( voir notre actualité ).

Foxconn a également retiré sa demande à la cour de justice de geler les fonds personnels des accusés Weng Bao et Wang You, c'est dire à quel point exercer son métier de journaliste est difficile en Chine. Reporters Sans Frontières avait par ailleurs envoyé une lettre à Steve Jobs lui demandant de faire pression sur la société taïwanaise pour retirer cette plainte, ce qui n'aura pas manqué d'être relayé par la presse en ligne et d'être abondamment commenté.

" Le droit à l'information du public est en danger face à la puissance des entreprises, facilitée par des procédures légales tortueuses qui sont autant de tentatives pour étouffer la liberté de la presse " a indiqué le Shanghaï Daily dans son édition de jeudi.


Une situation compliquée
De con côté, Apple tente en coulisses depuis mercredi de régler cette affaire. Hongfujin Precision, par ailleurs fournisseur de grosses entreprises comme Sony, Intel ou Dell, a publié un communiqué indiquant que les compensations qu'il recevrait serait données à des oeuvres caritatives.

" Dans toute cette histoire, ce que la compagnie a demandé, c'est simplement le droit de protéger sa réputation, de préserver la dignité chinoise. (...) Chacune de nos réclamations repose sur une action symbolique plus qu'autre chose " a indiqué Hongfujin.

Le fabricant d'iPod Nano et sa maison-mère Foxconn accusent les deux journalistes d'avoir rapporté le fait que certains ouvriers travaillaient quinze heures par jour dans des conditions très difficiles pour un salaire très bas, ce qu'ils contestent et nient en bloc. Le China Business News, qui emploie les deux journalistes, n'exclut pas de porter plainte à son tour maintenant que Weng Bao et Wang You ont les preuves de ce qu'ils avancent.