Le jeune fondeur européen ST-Ericsson, créé en 2009 après le rapprochement des activités mobiles de STMicroelectronics et NXP, sur lesquelles s'est greffée ensuite celle d' Ericsson, n'a toujours pas trouvé la voie de la rentabilité, malgré les bonnes fées penchées sur son berceau.

La crise économique mondiale de 2008-2009, les revirements stratégiques de son principal client Nokia, un temps de latence pour proposer des composants et plates-formes pouvant rivaliser avec ceux des grands fondeurs ( Qualcomm, Texas Instruments, Nvidia, etc ) et les nouvelles incertitudes économiques, forçant à réduire la voilure, ont été autant de freins à l'essor de l'activité du fondeur.

Didier Lamouche, directeur des opérations de STMicroelectronics, qui co-gère ST-Ericsson, tempête également depuis plusieurs trimestres contre un euro trop fort par rapport au dollar, ce qui pénalise ses exportations et réduit sa compétitivité.

Le fondeur n'a pas caché ses difficultés et les perspectives faibles du second semestre 2011, tout en confirmant qu'il pourra proposer ses nouvelles plates-formes matérielles sur les futurs smartphones de Nokia sous Windows Phone, ne laissant plus son grand rival Qualcomm seul sur ce créneau.

Et pour mener à bien cette nouvelle phase tournée vers l'exploitation de la plate-forme NovaThor ( Nova étant le processeur d'applications et Thor la partie modem ), ST-Ericsson change de PDG. Jusqu'à présent, c'était Gilles Delfassy, ancien de Texas Instruments, qui était aux commandes.


Didier Lamouche aux commandes

C'est Didier Lamouche, numéro deux de STMicroelectronics et membre du conseil d'administration de ST-Ericsson, qui va désormais assurer le poste de PDG à partir du 1er décembre 2011 et prendre en charge la nouvelle stratégie consistant à implanter les plates-formes NovaThor dans les smartphones et tablettes des divers acteurs du marché et créer du volume pour améliorer enfin la rentabilité du fondeur ( qui pèse sur les résultats de STMicroelectronics ).

C'est donc une nouvelle phase qui s'ouvre pour le fondeur européen, après trois années d'adaptation au marché. Les enjeux sont difficiles car plusieurs fondeurs, dont Qualcomm et Nvidia, ont maintenant une emprise importante sur le marché des plates-formes pour produits mobiles.

Mais les accords entre fabricants et fondeurs sont cycliques et ST-Ericsson peut tenter de s'insérer dans l'un de ces cycles qui lui garantirait trois à cinq de présence chez les fabricants. L'obtention d'un accord avec son grand partenaire Nokia et une premier produit chez HTC ( certes réservé à la Chine ) sont de premiers pas en ce sens.