Lors du Festival de Cannes, le groupe Canal + qui se présente comme l'un des investisseurs privilégiés du cinéma n'a pas manqué l'occasion de dire tout le bien qu'il pense de l'arrivée de l'américain Netflix dans l'hexagone : " Une concurrence déséquilibrée est en train de s'établir en termes fiscal, en termes d'obligations, en termes de masse et d'investissements" d'après Rodolphe Belmer.

Netflix  Face à un acteur qui ne jouera pas le jeu des investissements dans les productions locales et profitera du marché français sans se plier, ou partiellement, à la loi de l'exception culturelle, Canal + indique qu'il devient capital pour les sociétés qui jouent le jeu de pouvoir bénéficier d'un atout pour lutter contre les tricheurs.

Et selon le groupe, cet atout pourrait se présenter comme une priorité donnée aux services de Canal + sur les réseaux des opérateurs et des distributeurs d'accès au contenu. En d'autres termes : Canal + souhaite que ses abonnés profitant du service sur une box à Internet disposent de plus de bande passante pour profiter du service en question. Le trafic de la chaine cryptée serait alors prioritaire sur Internet, en violation totale du principe de neutralité du Net, comme le fait déjà Netflix avec plusieurs opérateurs américains.

C'est finalement une question qui revient sans cesse, en parallèle du financement des interconnexions demandé par les opérateurs auprès des diffuseurs de contenus saturant régulièrement les réseaux lors des pics de trafic.

Si Canal + envisage aujourd'hui de payer un dédommagement auprès des FAI pour obtenir cette priorité sur les réseaux, le groupe en appelle plutôt à l'inscription de ce qui est présenté comme une simple mesure protectionniste dans le cadre législatif. Une idée similaire avait été inscrite il y a un an dans le rapport de Pierre Lescure : " Pour les services culturels en ligne les plus vertueux, une priorité dans la gestion des débits pourrait être envisagée, sous le contrôle de l'Arcep, et dans le respect des règles qui seront adoptées concernant la neutralité du net."

Source : BFMTV