Taxe Dans sa lettre de mission à destination du nouveau secrétaire d'Etat à l'économie numérique évoquée dans nos colonnes, François Fillon a glissé une phrase perçue comme assassine par les ayants droit : " Les modalités de décision en matière de rémunération pour copie privée méritent d'être examinées afin de disposer d'une procédure objective et transparente ". Il n'en fallait pas plus pour que les premiers concernés sortent de leurs gonds sentant une menace planer sur les décisions de la Commission d'Albis.

La réaction prend la forme d'une association baptisée de façon sans équivoque : La Culture avec la copie privée. Elle regroupe pas moins de 55 organisations parmi lesquelles les incontournables sociétés de gestion des droits d'auteur avec l'Adami, la Sacd, la Sacem, la Spedidam ou encore la Sppf pour les plus connues. Objectif affiché, sensibiliser le grand public sur la question de la copie privée et défendre son principe. Pour ce faire, les arguments ne manquent pas et sur le site Web spécialement créé, on peut lire que chaque achat d'un lecteur MP3, DVD vierge ou clé USB par exemple, est une contribution à la " vitalité artistique ", à savoir la rémunération des créateurs (75 % des sommes collectées), le financement de plus de 4 000 manifestations culturelles.


Fillon a mis le feu aux poudres
Pour cette association, la réduction de la redevance voire sa suppression serait une " véritable catastrophe ", et c'est bien cette peur insufflée par Fillon qui est le moteur cette dernière : " La lettre de mission du Premier ministre à M. Eric Besson menace lourdement la pérennité de la copie privée avec la rémunération qui y est attachée. (...) Nos membres regrettent une remise en cause aussi injuste qu'infondée de la transparence et de l'objectivité des décisions prises par la Commission pour copie privée dont la présidence est assurée par un membre de la Cour des comptes nommé par l'Etat. "

L'association dit maintenant attendre des garanties du gouvernement, notamment pour que " le développement de l'économie numérique ne se fasse pas, contre les créateurs, contre les consommateurs, ni même contre la diversité culturelle. "