À la demande de la Chambre Internationale de Commerce, le cabinet de conseil TERA Consultants a réalisé une étude portant sur les effets du piratage numérique en termes d'économie et d'emploi pour les industries créatives de l'UE. Cette étude porte essentiellement sur les conséquences du téléchargement illégal pour les industries les plus touchées : cinéma, télévision, musique, logiciel. Elle a été réalisée sur la base de données statistiques issues des pays membres de l'UE, la Commission européenne et l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.

D'après le cabinet de conseil parisien, en 2008, les industries créatives de l'UE ont enregistré un manque à gagner de 9,9 milliards d'euros et la destruction de 186 400 emplois. Pour le cas de la France, les chiffres annoncés sont respectivement de 1,7 milliard d'euros et 31 400 emplois.

Dans " l'hypothèse de l'absence de mesures visant à remédier au piratage ", deux scénarios sont établis dans le cadre d'une projection à l'horizon 2015. Si le piratage numérique croît à un rythme similaire au trafic lié au partage de fichiers : 32 milliards d'euros de perte de chiffre d'affaires et plus de 610 000 pertes d'emplois. Si la croissance du téléchargement illégal suit les tendances du trafic IP des particuliers en Europe : 56 milliards d'euros et plus de 1,2 million d'emplois.

Parmi les quelques réactions suite à la publication de cette étude, le président de l'IFPI ( International Federation of the Phonographic Industry ) a fait valoir un " indicateur important de la portée et de l'impact du problème du piratage pour l'Europe. […] L'Union Européenne doit rapidement créer un cadre légal afin de répondre aux violations de propriété intellectuelle ".

Une annonce de chiffres qui rappelle les méthodes parfois décriées de la Business Software Alliance pour les conséquences du piratage uniquement logiciel.