Depuis le début de l'année ( et l'arrivée de Free Mobile ), l'Arcep, régulateur des télécommunications en France, est soumise à des critiques régulières sur ses méthodes de contrôle des réseaux ( elle a vérifié deux fois la couverture de Free en quelques mois ), sa gestion de l'attribution de la quatrième licence 4G ( aux conditions jugées trop favorables au nouvel entrant par les acteurs en place ) ou désormais l'orientation de ses régulations, que le nouveau gouvernement semble trouver pas assez tourné vers la préservation de l'emploi dans le secteur.

Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a même évoqué l'hypothèse d'une redéfinition des missions du régulateur qui agit en tant qu'autorité indépendante. A l'occasion des Assises du Très Haut Débit, à Paris, Jean-Ludovic Silicani, président de l'Arcep, a contré les attaques : " on ne peut pas accuser les régulateurs européens des télécommunications d'être obsédés par la concurrence ", a-t-il indiqué, mettant en avant le fait que les régulations ont permis l'investissement dans les réseaux, ce qui en retour a permis la création de nombreux emplois, et qui plus est essentiellement localisés.


La diversité des opérateurs évite les monopoles
Arcep logo new  Contrant les critiques sur un trop grand nombre d'opérateurs en Europe et sur les effets de la régulation, qui aboutiraient à l'affaiblissement des acteurs avec le risque de les voir rachetés à prix cassé par des opérateurs étrangers, Jean-Ludovic Silicani évoque le contre-exemple des Etats-Unis et des effets de la consolidation du marché des télécoms qui y a détruit " 400 000 emplois " en dix ans pendant que quelques acteurs ont pris un poids considérable, sans pour autant proposer des prix si attractifs pour les consommateurs.

Sans doute agacé par les attaques martelées des opérateurs, il a appelé les acteurs à prendre un peu de hauteur et d'arrêter de faire semblant de ne pas comprendre, ou de détourner l'attention par des arguments fallacieux, le risque de formation de monopoles fonctionnant non pas sur l'innovation mais sur la rente.

La pique s'adresse à Stéphane Richard, PDG de France Télécom - Orange, qui a à plusieurs reprises critiqué les vingt dernières années de régulation, estimant qu'elles n'avaient servi à rien sinon à entraver la croissance des opérateurs.

Source : Les Echos