Le morceau était-il trop gros ? Le groupe Vivendi annonce l'arrêt des discussions avec l'opérateur koweitien Zain en vue de prendre le contrôle de sa branche Afrique, représentant une quinzaine de pays et une occasion de contrer la progression de France Télécom sur le continent africain.

Cela fait plusieurs semaines que des rumeurs de négociations entre les deux sociétés reviennent régulièrement dans l'actualité, confirmées le 9 juillet par Vivendi, avec des hauts des bas, le président de Zain indiquant être en discussions avec plusieurs grands groupes.

Vivendi semblait malgré tout le plus sérieux candidat mais il semble que son offre informelle de 10 à 11 milliards de dollars n'ait pas répondu aux attentes des dirigeants de Zain, qui ne souhaitent pas descendre en-dessous de 12 milliards de dollars.

Selon le Financial Times, Vivendi envisageait de prendre une participation de 51% à 65% dans Zain. Or, ce lundi, la situation a changé, si l'on en croit les deux lignes du communiqué :

" Vivendi annonce qu'il interrompt aujourd'hui les discussions engagées il y a quelques semaines avec le groupe koweitien Zain pour l'acquisition d'une participation majoritaire dans ses activités de télécommunications en Afrique.

Vivendi a appliqué à cet investissement potentiel dans les pays émergents ses critères habituels de rentabilité et de discipline financière, dans le meilleur intérêt de ses actionnaires. "


Les investisseurs rassurés
En réponse, les investisseurs ont réagi favorablement, le titre grimpant de plus de 4% à la suite de cette annonce. C'est qu'une telle opération s'annonce risquée et entraînerait un lourd endettement, modifiant même le coeur d'activité du groupe.

Sa marge de manoeuvre étant réduite, au vu de ses objectifs de rentabilité, la direction a visiblement préféré interrompre les discussions, malgré un désir d'expansion sur les marchés émergents exprimé depuis plusieurs années.

Si le dialogue a encore une chance de reprendre, les contraintes semblent être difficiles à mettre de côté. A voir maintenant si Zain a un autre interlocuteur à faire valoir ou si l'opérateur va s'acheminer vers une vente à la découpe, marché par marché, ce qui pourrait faire revenir dans la course France Télécom, avide de progresser sur le dynamique marché africain.