Deux start-ups américaines mettent sur pied un projet de relais pour téléphonie mobiles au moyen de ballons.

L'idée est si lumineuse, et simple à la fois, qu'on peut s'étonner que personne ne l'ait eu avant, mais Extend America et Space Data, deux jeunes pousses américaines, mettent la dernière main au lancement d'une série de stations-relais pour la téléphonie mobile au moyen de ballons gonflés à l'hélium. Loin de vouloir supplanter les stations terrestres, dont les prix s'échelonnent de 10.000 à 1 million de dollars US, ces petites stations d'appoint auront pour vocation de limiter les zones d'ombres des réseaux de téléphonie mobile, notamment dans les zones rurales et en bordure de mer.

D'un poids d'à peine 6 kg, ces relais auront bien sûr une puissance inférieure à celle de leurs équivalents terrestres, mais leur position en altitude (environ 20 km) leur permettra de balayer une zone plus large (de 80 à 800 kilométres, selon la topographie locale), tout en restant trop haute pour gêner le trafic aérien. A la base, cependant, les propositions d'Extend America et de Space Data seraient plutôt concurrentes, même si elles ne s'adressent pas à la même clientèle : la seconde nommée collabore essentiellement avec l'armée américaine et de grandes compagnies pétrolière, tandis que la première se concentre sur les télécommunications grand public.

Quelques écueils techniques subsistent, comme les performances en cas de mauvaise météo, ou la maintenance, mais l'un des plus gros défi est simplement de faire décoller ces stations d'altitude : au fur et à mesure de leur ascension, le diamètre du ballon est multiplié par six, du fait de la baisse de pression atmosphérique, d'où la nécessité d'employer des matériaux résistants à la fois aux très basses températures et à des contraintes mécaniques importantes. Une fois en position, ces ballons seront soumis à des vents parfois violents, et pourraient donc se déplacer légèrement. Afin de protéger le matériel embarqué, les stations aériennes seront dotées de parachutes, au cas où le ballon viendrait à crever ou perdre de la pression, mais le problème numéro un est celui de l'autonomie des batteries qui les équipent : elle ne tiennent que dix heures au maximum, obligeant à de constantes manoeuvres d'atterrisssage et de redécollage, qui grèvent la rentabilité du système. Selon les premières estimations, il en coûterait de 100.000 à 300.000 dollars US par an à un opérateur pour employer ce système, alors que chaque ballon ne vaut lui-même que 50 dollars US !

De nombreuses applications dans les pays émergents sont évidemment possibles, et pourraient contribuer à abaisser les coûts de ces stations-ballons, mais nos deux jeunes pousses ont encore du pain sur la planche avant de voir leur idée se généraliser.


Source : TechNewsWorld