Bernard Cazeneuve a ainsi présenté hier son projet de loi antiterroriste qui prévoit de faire appel aux opérateurs et fournisseurs d'accès à Internet pour bloquer les sites Web appelant au jihad ou plus globalement utilisé à titre de diffusion de propagande terroriste.

Bernard Cazeneuve  C'est lors d'un entretien sur France Info que Bernard Cazeneuve a rappelé comment Internet devenait aujourd'hui un des outils privilégiés des grands groupes terroristes : " il faut mesurer ce qu'il se passe sur Internet. Nous avons des groupes qui s'organisent à travers la diffusion de vidéos et de photos sur les réseaux sociaux pour recruter. Le recrutement se fait essentiellement voire exclusivement sur Internet. Je souhaite que nous bloquions ces sites."

Cela passera par l'action directe des fournisseurs d'accès à Internet, mais aussi des géants du Web " Il faut qu'ils soient sensibilisés à ces questions." Mais la lutte contre le terrorisme ne sera réellement efficace que si l'Europe travaille en collaboration avec les États-Unis : " C'est la raison pour laquelle le coordinateur en charge de ces questions de l'UE Gilles de Kerchove et la commissaire Cecilia Malmström ont rencontré les opérateurs et tous les ministres de l'Intérieur. Nous allons essayer d'engager une action de sensibilisation des opérateurs avec les États-Unis."

Finalement, l'implication des FAI dans le projet de loi se rapproche de celui déjà mis en place par la loi Loppsi 2 qui permet aux autorités de forcer un FAI à bloquer un site s'il est en rapport direct avec des actes cybercriminels ( fraude ou même partage de fichiers illégaux). " Internet est un grand espace de liberté, mais ce n'est pas pour cela qu'il doit servir à engager des actions terroristes, à inciter à la haine ou au meurtre. La liberté et la responsabilité sont deux notions qui s'articulent ensemble."

Malheureusement, comme c'est déjà le cas pour les sites bloqués par la loi Loppsi 2, les sites en question trouvent rapidement de quoi contourner les blocages, ou arrivent à se déplacer. S'engage alors un véritable jeu du chat et de la souris dans lequel personne ne finit vraiment par l'emporter. Mais selon l'État, la traque si elle ne se révèle pas totalement efficace, a au moins le mérite de perturber les activités des sites concernés et de les ralentir dans leurs actions.

Source : France info