Un conflit militaire de plus

Si beaucoup de joueurs se tournent volontiers vers des licences telles que Call of Duty, Medal of Honor ou encore Halo lorsqu'il s'agit de choisir un FPS, de nouvelles licences apparaissent régulièrement sur le marché. S'inspirant du succès intemporel de Counter-Strike, Zombie Studios a développé Blacklight  : Tango Down, un jeu de tir quasi-exclusivement orienté multijoueur. Après une sortie simultanée sur PC et Xbox 360, les développeurs commercialisent leur soft sur le PlayStation Network à un prix relativement abordable.

Évidemment, il vaut mieux posséder un accès à Internet pour profiter de ce FPS, étant donné que les possibilités solo s'avèrent très restreintes. Bien que le jeu invite directement à se lancer dans une partie en ligne, sachez qu'il existe un mini-scénario, malheureusement pas mis en évidence à un quelconque moment du jeu  : pas d'intro, pas de scripts. Bref, il faudra passer par le menu d'options pour prendre bonne note du contexte conflictuel du jeu. Nous apprenons ainsi que Blacklight est une unité clandestine qui comprend les meilleurs soldats du monde. Cette unité a été chargée d'enquêter sur la disparition du colonel Klein et de son équipe d'agents appartenant à l'organisation Blacklight. La cause de cette disparition se centralise autour de l'Order, un groupe rebelle composé d'anciens membres des Forces Spéciales américaines et de milices locales.

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Bref, le scénario est propice à d'incessantes fusillades dans un milieu résolument futuriste. Aussi, les équipements des deux factions sont composés de matériels de haute technologie. Chaque militaire est équipé d'une visière de réalité augmentée permettant de détecter les forces alliées et adverses à proximité, via un aperçu visuel à l'écran. En sus de distinguer un allié d'un ennemi, la visière permet d'identifier les objectifs à proximité, notamment les stations médicales et de ravitaillement. Cette fonctionnalité n'offre ni plus ni moins que ce que l'on voit dans la plupart des jeux, à savoir de timides indications visuelles. Nous aurions toutefois apprécié des possibilités plus originales, au vu de l'ambiance propice à l'utilisation de nombreux gadgets technologiques. En contrepartie, les développeurs ont mis l'accent sur les possibilités liées aux armes.



Depuis le menu principal, vous pouvez mettre en place des paquetages, à savoir des configurations d'armement, afin d'être prêt au lancement d'une partie. Cette phase de préparation est véritablement bien pensée, afin de minimiser le temps passé dans les menus au cours d'un match. Chaque paquetage est composé d'une arme principale, une arme secondaire, un choix de grenades et une armure. Fort malheureusement, les sélections s'avèrent restrictives  : cinq armes principales – fusil d'assaut, SMG, sniper, fusil à pompe et LMG. En sus d'être peu diversifiées, ces armes s'avèrent mal calibrées. En effet, le fusil d'assaut est très certainement la meilleure arme à sélectionner  puisqu'elle vise aussi bien qu'un sniper et dispose d'une bonne puissance de tir. Comme la configuration des niveaux attire la plupart du temps les combats de proximité, le fusil sniper demeure largement dispensable. Le shotgun, en contrepartie, se révèle plus qu'efficace en raison de son extrême puissance (un tir pour un frag). L'équipement secondaire, très peu utilisé, ne se contente que de quelques pistolets et revolvers. Les grenades, au nombre de deux, présentent toutefois une subtilité  : la grenade classique provoque l'arrêt et le redémarrage des visières, tandis que la digi-grenade crée des interférences et dérèglent le HUD, limitant le champ de vision dans un brouillard de pixels.

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Petite guerre entre amis

L'utilité de configurer ses paquetages ne s'arrête pas à la conception d'assortiments d'armes, puisque chaque équipement peut être customisé à sa guise. Aussi, les armes principales pourront être démontées pour sélectionner la lunette adéquate, le chargeur, la bouche, le canon et la crosse. Chaque élément d'arme sera à débloquer au fil de vos parties, ce qui pousse à enchaîner les matchs. De plus, la puissance de tir, la vitesse et la résistance de vos armes se modifieront en conséquence. L'aspect customisation s'enrichit également de différents camouflages à appliquer sur votre arme principale et vos armures de combat. Enfin, les amulettes se présentent sous la forme de petits objets qui s'attaquent au canon de votre arme, améliorant sensiblement ses caractéristiques. De nombreux modèles sont à débloquer au fil de votre progression dans le jeu. Bref, la customisation des armes devient ainsi intéressante, au-delà du rendu purement esthétique.



Au lancement d'une partie, vous avez la possibilité de sélectionner plusieurs modes de jeu, la plupart étant relativement classiques. Nous retrouvons évidemment les célèbres deathmatch et deathmatch par équipe, les deux modes les plus fréquentés par les joueurs. Indissociables de tout FPS qui se respectent, ces règles permettent simplement de s'adonner à la course aux frags. Le mode Retrieval s'apparente totalement au célèbre capture the flag. Pour l'occasion, le drapeau est remplacé par un cylindre – comportant des informations sensibles à chaque faction – que chaque équipe possède dans sa base. L'objectif est de dérober le cylindre ennemi et de le ramener à son QG. Le mode domination est également présent, consistant à capturer plusieurs zones des niveaux, dans l'optique de marquer des points. Comme tout FPS utilisant ce concept, il suffira de rester quelques secondes dans le rayon du point de contrôle pour en prendre possession. En parallèle, il est possible d'effectuer la capture en effectuant un piratage. Cette manœuvre vous expose davantage aux tirs ennemis mais empêche en contrepartie au point de contrôle de tomber aux mains du camp adverse pendant un certain laps de temps.

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À l'instar de Counter-Strike, Backlight  : Tango Down propose un mode de jeu qui se focalise autour d'une bombe à placer par une équipe, tandis que la seconde aura pour objectif de la désamorcer. Toutefois, les règles s'avèrent modifiées puisque la bombe n'est attribuée à aucune team au début de la partie. Placée au centre de la carte, la charge sera à récupérer au plus vite avant de la placer dans la base ennemie. L'escouade adverse devra alors tout tenter pour désamorcer la bombe avant l'explosion, afin de la poser ensuite dans le camp opposé. Il s'agit très certainement du mode le plus intéressant du jeu, de part ses règles bien construites et le fun procuré. Les deux derniers modes, last man standing et last team standing reprend stricto sensu les caractéristiques des règles du deathmatch, à la différence qu'une seule vie est attribuée à chaque joueur, empêchant toute possibilité de respawn.



En dépit d'un manque d'originalité générale, les modes multijoueur du soft s'avèrent nombreux, ce qui n'est pas pour nous déplaire, d'autant plus qu'une bonne douzaine de maps sont disponibles et qu'un gain d'expérience façon Modern Warfare / Bad Company 2 est présent. Seulement, le problème intervient au niveau de la mauvaise gestion du jeu en ligne. Nous nous retrouvons en effet en face d'une configuration peu confortable pour le joueur, en raison de lags plus ou moins sporadiques. De plus, si l'hôte de la partie se déconnecte en cours de match, cela provoque l'arrêt brutal de l'action, ramenant tous les joueurs restants en salle d'attente. Il aurait été plus judicieux d'attribuer automatiquement  un nouvel hôte. Dans le même esprit, aucun rééquilibrage des équipes ne s'effectue lorsque des joueurs quittent le jeu en cours d'affrontement, ce qui peut se révéler très pénalisant. Alors que de nombreux jeux disposent de solution pour offrir des parties fluides et continuelles, Blacklight en est resté à une structure complètement obsolète.

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Dynamique mais trop générique

En sus des modes multijoueur précédemment décortiqués, il existe une partie destinée à la coopération. Baptisée Black Ops, cette dernière permet de jouer en solo et jusqu'à quatre en ligne. Pour le coup, les ennemis sont dirigés par l'intelligence artificielle qui, en sus d'être peu fameuse, est extrêmement féroce. En bref, les quatre cartes de ce mode nécessitent de rester planqué derrière des abris de fortune en tentant d'accumuler les headshots dans les vagues d'ennemis totalement scriptées. À ce sujet d'ailleurs, deux types d'adversaires se frotteront à vous  : les membres de l'Order équipés d'armes à feu – qui ne tentent pas d'approches frontales – et des kamikazes qui se jettent sur vous avec des couteaux et autres panneaux de signalisation, tout en poussant des cris surhumains. Étrange. Comme la progression se découpe en segments de niveaux ponctués de phases de piratage basées sur des mini-jeux dignes du jeu de société Simon, l'expérience sera fade et ce, même à plusieurs.


Au niveau de la prise en main générale, les habitués des FPS sur consoles risquent d'être relativement étonnés, tant Blacklight  : Tango Down est nerveux. Si ce qualificatif est dans de nombreux cas bénéfique à l'intérêt du soft, il se révèle pour le coup très déstabilisant. En effet, la sensibilité générale et la vitesse des déplacements est tellement élevée qu'il devient difficile de jouer dans de bonnes conditions avec une manette. On sent clairement que le titre de Zombie Studios est étudié pour être pratiqué à la souris, un ajustement sur ce point aurait été largement bienvenu. En conséquence, les parties tournent rapidement au combat au corps-à-corps, finissant bien souvent en coups de crosse. De plus, les niveaux étant structurés sans grande originalité et souvent trop étriqués, il devient difficile d'attaquer à distance. Bref, le gameplay du jeu sur console est assez mauvais.

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En terme de réalisation graphique, Blacklight  : Tango Down utilise le célèbre Unreal Engine 3, pour un rendu final assez bancal. Si le jeu se veut très fluide et propose des modélisations d'armes correctes, force est de constater que les environnements se montrent très souvent décevants, notamment au niveau de certaines textures très pauvres. Et pourtant, les environnements ne manquent pas de petits détails ici et là, mais le rendu final est bien au-dessous de ce que l'on peut faire avec le moteur d'Epic Games. Soulignons également que le jeu est fortement tourné vers l'aspect futuriste. Aussi, ne comptez pas trop sur la violence à outrance  : les impacts des balles sur vos ennemis sont à peine perceptibles (des étincelles bleutées), tandis que les soldats qui perdent la vie disparaissent immédiatement dans un cryptage holographique. Cela contribue à un aspect vraiment trop générique, sans réel caractère. L'interface est d'ailleurs dans le même esprit futuriste et bourré de portions de code ça et là, rendant la lisibilité peu confortable.



En dépit de ses ambitions intéressantes et son petit prix, Blacklight  : Tango Down déçoit dès les premières minutes et ce, en raison de l'inévitable comparaison avec les ténors sur lesquels Zombie Studios s'est appuyé dans son développement. On ressent clairement les influences des derniers Call of Duty , mais aussi de l'intemporel Counter-Strike, pour un rendu final manquant clairement de caractère et mal adapté à la prise en main sur console. Pourtant, le jeu est assez riche en modes de jeu et intéressant au niveau de la customisation des armes et du gain d'expérience au fil des parties. La gestion complètement obsolète des parties en rebutera plus d'un, ce qui est vraiment pénalisant pour une production quasi-exclusivement centralisée sur le jeu en ligne. Le jeu est donc à réserver aux amateurs de FPS qui cherchent un titre correct à se mettre sous la dent à un tarif très abordable. Les autres préféreront se tourner vers des softs plus riches en possibilités.

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+ Les plus

  • Plusieurs modes de jeu
  • La customisation des armes
  • Rendu graphique correct
  • Le prix

- Les moins

  • Manque de caractère
  • Gameplay trop nerveux sur console
  • Mode Black Ops décevant
  • Niveaux peu originaux, trop restreints
  • Gestion des parties en ligne calamiteuse
  • Bruitages assourdissants