It's time to kick ass

Nous sommes nombreux à avoir fait nos premières armes sur un FPS avec un jeu signé id Software. Qu'il s'agisse de Wolfenstein 3D, Doom ou encore Quake, le studio fondé par des développeurs aujourd'hui reconnus ( notamment John Carmack et John Romero ) a marqué les années 90 d'une pierre blanche, pour les possesseurs de PC. Si les membres initiaux du studio de développement ont tous quitté le bateau pour de nouveaux horizons, id Software demeure et nous sert aujourd'hui un quatrième Doom qui se révèle bien décidé à nous en mettre plein les yeux, tout en nous proposant un défouloir comme à la grande époque. Après un troisième volet décrié en raison de son manque de pêche ( rattrapé ensuite par un add-on véritablement jouissif ), le défi était de taille pour redorer le blason initial de la franchise et de miser sur un gameplay aussi incisif qu'en 1993.

Exploitant un moteur graphique id Tech 6 flambant neuf, ce nouveau Doom a suscité quelques frayeurs dans le cadre d'une bêta ouverte pré-sortie, affichant un mode multijoueur finalement pas aussi vif qu'espéré. Cela semblait plutôt mal parti pour le dernier né de l'une des références du shooter 3D, laissant tous les espoirs reposer sur une campagne solo que l'on espérait de qualité. Autant le dire tout de suite, id Software a clairement réussi à nous proposer un mode solo de qualité, quand bien même quelques défauts sont toutefois à noter. Quoi qu'il en soit, il est fort dommage que Bethesda Softworks ( l'éditeur du titre ) n'ait pas suffisamment communiqué sur cet aspect du jeu en amont de son lancement, car il regroupe une large partie de ses qualités.

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A contrario de son aîné, Doom ne propose pas un scénario ficelé de dialogues pompeux et récurrents : les fans savent que « c'est la merde » car Mars est en passe d'être colonisé par des démons venus des enfers. En partant de ce constat, il conviendra de faire le ménage à domicile, mais aussi directement chez l'ennemi, puisque quelques petits voyages en Enfer sont prévus au fil de la progression. Nous débutons la campagne dans le corps d'un marine sur une table d'opération et il suffira de quelques secondes pour attraper une première arme et coller quelques plombs bien placés dans la caboche des premiers ennemis du jeu. Sans perdre de temps, l'armure emblématique de la série est délivrée et notre soldat est bien décidé à se lancer dans un assaut général en faisant fi des explications données via un terminal. Cette introduction annonce la couleur et fait plaisir aux fans, en confirmant que ce Doom-la ne fera pas dans la dentelle, ni dans le jeu d'acteur. C'est bien, c'est tout-à-fait ce qu'on lui demande.

Aussi, rares sont les cut-scenes dans lesquelles nous sommes spectateur. Les dialogues étant relativement inintéressants, c'est surtout l'occasion de se préparer mentalement aux affrontements à venir. En effet, peu de répit nous est accordé au fil de la campagne solo, tant le rythme se veut élevé. Les monstres apparaissent par vagues et il conviendra de rester toujours mobile. Les plus anciens gamers y verront là un gameplay à l'ancienne, loin des gunfights avec couverture. Ici, le « strafe » est de rigueur, tout en canardant les affreux à grands coups de super shotgun et autre lance-roquettes. Qui plus est, la rapidité est bien présente, assurant de ce fait un dynamisme relativement convaincant et ce, malgré quelques petites gênes que nous allons étudier.

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Hurt me plenty

Bien éloigné de Doom 3, ce nouveau Doom cherche davantage à se calquer sur les deux premiers opus de la franchise. Aussi, il est surtout question de gameplay, le titre nous laissant presque toujours acteur de ce qui se passe à l'écran. La progression s'effectue à grands coups d'armes, dont certaines bien connues des fans de longue date. On y retrouve l'incontournable super shotgun, mais aussi le lance-roquettes, le fusil plasma et le BFG 9000 toujours aussi destructeur. Le feeling des armes se veut correct, quand bien même le pistolet de base manque clairement de pêche, au même titre que le fusil à pompe classique. Également, le lance-roquette déçoit légèrement en raison de dégâts finalement assez faibles et ce, malgré les explosions engendrées. L'ajout d'armes telles que le canon de Gauss se révèlent toutefois assez intéressantes, au même titre que la possibilité d'améliorer notre équipement.

En effet, il sera possible de glaner des points de compétences au fil des kills que nous effectuons, nous permettant de débloquer des habiletés supplémentaires pour nos pétoires. Cela offre une certaine diversité dans l'usage des armes, ainsi qu'un gain en matière de puissance. Il est également possible d'améliorer l'armure de notre marine, afin de gagner en dextérité, en résistance ou encore au niveau des pouvoirs. Ces derniers se pilotent au moyen de runes qui seront à débloquer au fil du jeu, offrant des avantages supplémentaires. Pour en obtenir, il convient de trouver des stèles dans les niveaux du jeu, donnant accès à des défis. Malgré des temps de chargement assez longs pour y participer, ces challenges – souvent basés sur le timing – permettent de débloquer des pouvoirs qui pourront être équipés en tant que compétences passives. Cet ajout se révèle assez intéressant, surtout que cela donne l'occasion d'explorer les différents environnements du jeu, soulignant un level design plutôt bien pensé par id Software.

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Le titre propose des niveaux globalement bien construits et généralement très généreux en matière de verticalité. Vu qu'il est possible de sauter – voire même un double saut une fois que vous posséderez des bottes adaptées – les environnements affichent régulièrement des phases de plate-forme qui ponctuent les gunfights. C'est notamment l'occasion de trouver des secrets très nombreux et généreux ( des textures des niveaux de Doom premier du nom sont cachées ), entre la recherche d'une clé jaune ou bleue pour progresser jusqu'à l'objectif suivant. Car oui, le titre joue la carte old school jusqu'au bout avec la nécessité de trouver des clés d'accès de couleur, à l'instar des premiers volets de la franchise.

Au niveau du bestiaire, nous retrouvons la quasi-intégralité des monstres de Doom et Doom 2, affichant un design amplement modifié. Ces démons se révèlent bien plus rapides que par le passé et nécessitent d'être constamment en mouvement pour ne pas être déchiqueté. En cas de corps-à-corps, la tronçonneuse est un choix de premier ordre – si vous avez suffisamment de carburant – mais un ajout de gameplay a été implanté pour assurer un côté viscéral : les glory-kills. Ces derniers permettent d'effectuer une ultime action frontale à un adversaire à l'article de la mort, de sorte à assurer le spectacle en terme d'hémoglobine. Outre l'aspect purement visuel, l'intérêt est présent in-game car ces attaques permettent de récupérer davantage de santé et, parfois, des munitions supplémentaires. Toutefois, ces attaques se révèlent rapidement très répétitives et tendent à casser le rythme des combats. Vous l'aurez également compris, Doom ne propose pas de récupération de santé / d'amure automatique. Les trousses de soin seront présentes dans les niveaux afin de faire grimper notre barre de vie. Les bonus de l'époque telles que les sphères d'invincibilité ou encore berserk sont également présentes.


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Jamais sans mon BFG

Sur le plan technique, Doom s'en sort très bien avec un moteur graphique id Tech 6 plutôt performant. En sus de présenter de nombreux effets visuels avancés, la technologie maison du studio assure un rendu à 60 images par seconde et ce, avec une excellente constance. Les rares ralentissements ressentis se sont finalement révélés très peu handicapants. Aussi, il est important de souligner le soin apporté à l'optimisation graphique, quand bien même les temps de chargement se révèlent parfois relativement longs. Toutefois, nous retrouvons le même défaut de l'id Tech 5, à savoir la gestion des textures en streaming qui ont tendance à décaler l'affichage de certains éléments du décor, suite à un chargement. Rien de bien grave, toutefois.

La partie sonore s'en sort légèrement moins bien et ce, malgré les efforts fournis par le studio pour proposer des morceaux musicaux largement orientés métal et intentionnellement bien « crades » pour coller à l'ambiance du jeu. Toutefois, le résultat est en demi-teinte et ce, en raison d'une double-pédale bien trop présente et insistante, ainsi que l'ajout d'effets électroniques supplémentaires qui se révèlent superflus et confèrent un aspect brouillon à l'ensemble. Les bruitages se veulent corrects mais n'ont clairement pas profité d'un traitement de faveur. Aussi, le fait de jouer à Doom avec un casque n'apporte clairement pas de valeur ajoutée en terme d'immersion. Dommage.

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Outre la campagne solo, Doom propose également une partie dédiée au multijoueur qui a fait couler beaucoup d'encre en amont de la sortie du jeu. Proposant pas moins de huit modes de jeu et une douzaine de maps, le mode en ligne de Doom permet même d'incarner un démon particulièrement puissant pour mettre la fessée aux autres joueurs. Malgré quelques bonnes idées, le résultat n'est pas forcément mémorable et ce, en raison d'un système global ultra-classique avec quelques défauts tels que le retour au lobby à chaque fin de match qui occasionne des temps de chargement additionnels. On se retrouve avec un cruel manque de rapidité face à quelques cadors du genre tels qu'Unreal Tournament ( pour ne citer que lui ) et présente finalement assez peu d'intérêt dans le gain d'XP et dans la personnalisation de notre personnage.

DOOM

Un FPS d'anthologie

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Enfin, une fonctionnalité attendue par les joueur se révèle être le Snapmap. Derrière ce nom se cache la solution de création de cartes intégrée au jeu. L'outil offre de nombreuses options dans une vaste bibliothèque d'éléments pour concevoir notre niveau aux petits oignons, avant de le partager en ligne avec les autres joueurs et ce, que nous jouons sur PC ou sur consoles de salon. Attention toutefois, il ne s'agit pas d'un outil de modding à part entière car il n'est pas possible de modifier les propriétés des items, ni même modifier les textures. En bref, il s'agit ici d'un système de qualité, bien huilé et proposant un système de tutoriels bien pensé sur des cas concrets. En somme, le Snapmap se révèle être un véritable avantage pour ce Doom, permettant d'agrémenter sa durée de vie en s'essayant aux cartes de la communauté de joueurs ou en contribuant de notre côté.

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+ Les plus

  • Nerveux, rapide, efficace
  • Graphiquement réussi et optimisé
  • Retour d'armes emblématiques
  • Campagne solo convaincante
  • L'éditeur Snapmap

- Les moins

  • Mode multijoueur un peu décevant
  • Les glory-kills amusants mais cassent le rythme de jeu
  • Qualité sonore aléatoire
  • Temps de chargement globalement longs