Le futur c’est loin

Annoncé dans le cadre de l’E3 2016, Farpoint a tout de suite cherché à titiller notre curiosité puisqu’il s’accompagne d’un nouveau périphérique : le PlayStation VR Aim Controller dont nous reparlerons plus tard. Ce nouveau titre exploitant le casque de réalité virtuelle de la PS4 a pour objectif de satisfaire les possesseurs de ce matériel qui ne bénéficient pas encore d’un large éventail de jeux compatibles. Le FPS vise à proposer un gameplay nerveux et précis dans un contexte de science-fiction. En effet, le titre débute sur une catastrophe suite à l’étude d’une anomalie autour de Jupiter. L’équipe de scientifiques se voit soudainement aspirée dans un trou de vers qui la propulse sur une planète inconnue et plutôt dangereuse. Nous débutons l’aventure dans un environnement quasi-désertique. Seul. L’objectif sera de retrouver les scientifiques et s’enfuir de ce lieu afin de revenir sur la bonne vieille Terre.

La progression se montre plutôt classique : de l’action entrecoupée de cut-scenes qui présentent des bribes d’informations à base de journaux de bord réalisés par les scientifiques visiblement rescapés. Si l’histoire se veut relativement intéressante à suivre, force est de constater que la mise en scène n’est pas toujours très marquante. En conséquence, la plupart des joueurs trouveront que le scénario n’est finalement qu’un prétexte à démolir des hordes d’ennemis. Et pourtant, malgré une durée de vie maigrichonne ( entre 5 et 7 heures ), certaines phases se concentrent clairement sur le développement de l’histoire, nous laissant spectateur pendant plusieurs minutes, à visionner des journaux vidéo. Ce rythme plutôt décousu pourra décevoir les amateurs de shooters qui comptent enchaîner les frags en VR.

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La particularité de Farpoint se tient dans le PSVR Aim Controller. Ce dernier a pour objectif d’assurer davantage d’immersion in-game puisqu’il simule la prise en main d’une arme à feu à deux mains. Si le matériel tout de plastique vêtu n’est visuellement pas des plus attrayants, force est de constater que le résultat est optimal en jeu : nous avons vraiment l’impression de tenir une bonne pétoire une fois le casque de réalité virtuelle vissé sur notre tête. Le positionnement des gâchettes et des sticks est bien pensée, assurant un certain confort de jeu. Les vibrations aidant, les armes bénéficient d'un meilleur ressenti, notamment le fusil à pompe ou encore le sniper avec une impression de puisance. De plus, l’ensemble se veut relativement léger, permettant de jouer plusieurs heures sans surdose de fatigue. Par ailleurs, nous n’avons jamais constaté de perte de synchronisation ou de forts décalages à l’usage, confirmant l’efficacité du périphérique.

En parallèle, la prise en main du jeu à la DualShock 4 se veut bien plus pénible puisqu’il convient de déplacer la manette dans la zone de détection pour viser. De surcroît, le titre ne propose pas vraiment d’options de paramétrage dans cette configuration. Vous l’aurez compris, le jeu n’a clairement pas été prévu avec une manette et nous conseillons donc d’utiliser le nouveau contrôleur pour profiter de son intérêt. Espérons toutefois que d’autres softs en réalité virtuelle l’utiliseront, dans l’optique de rentabiliser cet achat.

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Rambo in space

Largué sur une planète hostile, nous débuterons l’aventure avec un simple fusil d’assaut, mais nous mettrons rapidement la main sur un fusil à pompe, puis un fusil de précision ( sans réelle lunette de visée, hélas ! ), ou encore un fusil plasma. Il n'est possible de porter que deux armes à chaque fois et il suffira de passer le Aim Controller au-dessus de notre épaule pour passer de l’une à l’autre. Si le fusil d’assaut ne se recharge pas mais peut surchauffer pour limiter les salves, les autres pétoires nécessiteront de surveiller constamment nos réserves pour ne pas tomber à sec. Pas d’inquiétude toutefois car les munitions sont illimitées, tout du moins pour le tir principal de chaque arme. Une fonction alternative est disponible pour chaque équipement. Que ce soit le lance-roquettes pour le fusil d’assaut ou le lance-grenades pour le fusil à pompe, il conviendra de récupérer des munitions placées à des endroits stratégiques des niveaux pour refaire le plein et faire face à quelques ennemis parfois forts résistants.

L’arsenal se veut globalement varié et permet de diversifier les usages : le fusil à pompe pour les adversaires à proximité, le fusil de précision pour atteindre les ennemis lointains, etc. Le titre d’Impulse Gear est par ailleurs composé de manière à nous confronter à des vagues d’ennemis dont leur arrivée est scriptée à la manière d’un FPS « à l’ancienne ». C’est d’ailleurs sur ce point que le soft atteint ses limites : s’il n’était pas jouable en réalité virtuelle, il s’agirait d’un FPS vieillot, largement dépassé par la concurrence. En effet, la progression n’est absolument pas libre et se compose de couloirs et de zones plus élargies qui laissent supposer davantage d’ennemis à occire. Passés les premiers instants de jeu et la surprise de la précision de détection du casque et du contrôleur, nous faisons face à une progression linéaire et sans grande saveur en termes de level design. Et pourtant, nous passons des lieux désertiques et ses aliens dignes d’un Starship Troopers à des environnements plus accidentés – propices à se couvrir pour se protéger des lasers des robots – jusqu’à des décors intérieurs, mais rien y fait : l’ensemble manque de profondeur, de charme, d’immersion globale.

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Clairement, le soft ne brille pas sur ces points, mais assure le show avec sa prise en main et mise sur l’immersion à l’aide du PlayStation VR. Le stress sera palpable dès le début de l’aventure, ne serait-ce par les petits « crabes » qui nous sauteront à la figure, à la manière des crabes de tête d’Half-Life. En conséquence, quelques minutes suffiront à accumuler quelques gouttes de sueurs sous le casque, nous laissant les mains moites à l’idée de nous faire piéger par des monstres aux multiples pattes. Farpoint se veut également physique, puisqu’il demande à se tenir debout et braquer notre arme face à notre PlayStation Camera. Il est certes possible d’y jouer assis mais la prise en main se voudra plus inadéquate, notamment au niveau des rotations que nous devons effectuer en parallèle de la poussée du stick de déplacement pour changer de direction.

C’est désormais une habitude quand il s’agit de jeux en réalité virtuelle : quid du fameux « motion sickness », à savoir les nausées ressenties in-game ? En dépit des déplacements parfois très rapides que nous devons effectuer pour esquiver / attaquer les ennemis, les sensations désagréables ne sont pas aussi importantes que dans d’autres softs tels que Here They Lie ou encore DriveClub VR. Votre serviteur, largement touché par la cinétose, n’a pas été trop dérangé après des sessions d’environs deux heures de jeu. Toutefois, certains déplacements occasionnent une légère impression de perte d’équilibre, surtout dans le dernier tiers de l’aventure. En somme, le jeu semble bien étudié pour éviter les malaises, mais promet quelques poussées de chaleur.

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L’indispensable du PlayStation VR ?

Si Farpoint assure au niveau de sa prise en main, qu’en est-il de sa réalisation ? Sur le plan visuel, le soft d’Impulse Gear se montre plutôt convaincant, notamment au niveau des environnements. En effet, les panoramas se révèlent souvent bien détaillés, assurant quelques effets de particules et de lumière ( mention spéciale aux effets nocturnes ) de qualité et un ciel toujours finement travaillé. Au niveau de la modélisation des personnages et ennemis, le rendu est honorable, quand bien même certains détails sont d’une autre époque : le maniement de certains objets par les protagonistes lors des cut-scenes notamment. En somme, l’ensemble demeure honnête, en dépit de la perte de définition au travers du PSVR, occasionnant des imprécision, un certain crénelage et des textures baveuses. Dommage que cet effet de grille nécessite une adaptation oculaire pour s’y acclimater.

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En termes de réalisation sonore, Farpoint assure une ambiance de qualité au moyen de bruitages accentuant notre sentiment d’isolement dans un environnement dangereux. Les doublages sont également satisfaisants pour cette version française, assurant un certain attachement aux deux protagonistes principaux que nous suivons dans cette aventure.

Farpoint - PlayStation VR

Le FPS d'Impulse Gear utilisant le PSVR de Sony.

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En marge de la campagne solo et de sa durée de vie relativement faible ( entre 5 et 7 heures ), il est possible de s’adonner à quelques arènes en coopération en ligne. Ce mode de jeu se révèle au final plus sympathique que la trame principale, puisqu’il permet de se jeter sans attendre dans l’action. Un mode défi est également de la partie, nous incitant à progresser tout en essuyant des hordes d’ennemis. Fort malheureusement, l’ensemble demeure malgré tout oubliable, tant et si bien que la rejouabilité n’est clairement pas le point fort du soft. En bref, Farpoint se destine à être un jeu pop-corn, en attendant un shooter plus abouti pour le casque VR de Sony.

+ Les plus

  • Immersion convaincante
  • Très précis avec le PSVR Aim Controller
  • Graphismes globalement réussis
  • Mode coopératif

- Les moins

  • Progression linéaire
  • Plutôt court
  • Pas vraiment jouable à la manette
  • L'histoire manque de consistance
  • Le prix du pack jeu + accessoire