Avant-propos

La saga Final Fantasy, née en 1987 a fait un bout de chemin et ce, sur de multiples supports. Hironobu Sakaguchi avait créé une ultime licence qui a connu un succès qui traversa les âges, de part une immersion de jeu rarement égalée pour l'époque. D'abord, sur Famicom, puis sur Super Famicom, PSone et enfin sur PlayStation 2, de nombreux joueurs de plusieurs générations ont pu s'essayer à ces épisodes hors du commun. Le succès égalait presque celui de Dragon Quest d'Enix, licence fortement ancrée dans les moeurs japonaises. Final Fantasy, toujours innovant dans son style de jeu et de sa technicité, a su conquérir de nombreux coeurs et ce, tout autour de la planète.

En Europe, nous n'avions pas eu l'honneur de jouer à un nouveau volet depuis 2002, lors de la sortie de Final Fantasy X. Final Fantasy X-2 est sorti chez nous en 2004 mais le titre relève plus d'un spin-of que d'un titre à part entière, de la même veine de Dirge of Cerberus : Final Fantasy VII qui est sorti l'année dernière.

Nous n'avions pas eu l'occasion de s'essayer à Final Fantasy XI sur PlayStation 2, l'opus n'étant sorti sur nos terres qu'au format PC. Nous remarquions tout de même la tournure MMORPG que prenait la série. Les premières informations parvenues de Final Fantasy XII nous mettait en avant une réalisation similaire au onzième épisode, dans un contexte bien plus MMO que ses prédécesseurs. C'est alors que près de quatre ans plus tard, l'épisode est commercialisé au Japon. Le succès fut immédiat, malgré un changement radical par rapport à l'idée de la série originale. C'est le 22 février dernier que le titre sortit enfin sous nos latitudes.

Un règne révolu

Final Fantasy XII se déroule dans un univers bien connu des aficionados de la série. En effet, nous évoluons dans le monde d'Ivalice, contrées bien connues de Final Fantasy Tactics et de Vagrant Story. Les similitudes avec ces titres sont d'ailleurs flagrantes sur plusieurs niveaux mais nous y reviendrons plus tard.

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Ce monde lie habilement les coutumes Heroic Fantasy avec un univers très axé science-fiction, digne des productions de George Lucas. Au premier abord, le mariage peut sembler surprenant voire rebutant, mais sachez que la cohabitation s'avère parfaite et on se prête aisément au jeu. Le début de l'épisode nous plonge en plein coeur du royaume de Dalmasca, lors d'un évènement spécial : le mariage de la reine Ashe avec le prince Rasler. Ce dernier, après son union royale, a du remplir son devoir de chevalier impérial : sauver son royaume de la menace de l'empire voisin : Archadia. Les troupes se mirent à assaillir l'ennemi, aussi nombreux que puissants. L'armée de Dalmasca fut décimée, le prince Rasler et le roi compris.

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L'empire occupa donc entièrement le royaume de Dalmasca ainsi que la ville de Rabanastre où nous retrouvons l'un des héros de l'épisode : Vaan. Ce dernier, accompagné de son amie Penelo, vivent de petits travaux et autres vols à l'étalage afin de tenter de vivre correctement. Notre héros, les rêves plein la tête, décide de faire un coup de tabac en dérobant le trésor impérial du temple de Rabanastre. Cependant, il ne sait pas encore qu'un certain pirate de l'air Balthier et sa collègue Fran sont eux aussi désireux d'obtenir ce grand butin. Cependant, les évènements qu'ils vont vivre vont les impliquer dans divers conflits avec le puissant empire, prêt à tout pour avoir la mainmise sur le Royaume.

Petite balade entre amis

Contrairement à ses ainés, Final Fantasy XII propose une liberté d'action nettement plus aboutie. Ainsi, libre à vous de vous balader où bon vous semble dans les diverses cartes qui jalonnent les royaumes ou encore les villes, aussi gigantesques soient-elles. On se retrouve donc en face d'un principe de RPG à l'ancienne, où le scénario laisse surtout place à l'action du joueur. Les scènes cinématiques et autres séances de dialogues assez importantes au début du jeu afin de mettre en place la trame, se veulent en second plan en ce qui concerne la suite des évènements. A partir de là, le joueur est maitre de ses déplacements, vaquant à ses préférences en terme de combat ou d'explorations diverses et variées menant souvent vers des quêtes secondaires.

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Les cartes et autres donjons sont souvent très impressionnants en terme de grandeur et de configuration. Il faut donc se dire que quand on y pénètre, on ne sait pas toujours dans combien de temps on pourra en ressortir ! D'où l'intérêt de bien se préparer avant de partir dans un périple de plusieurs heures. Pour aller plus vite, les chocobos peuvent être loués dans les villes afin d'accélérer considérablement le pas et d'éviter efficacement les ennemis.

En ce qui concerne les villes, elles s'avèrent suffisamment bien réalisées pour paraitre pleine de vie aux yeux du joueur. En effet, les races qui y habitent cohabitent de manière prospère et chacun vaque à ses occupations. On se retrouve donc en face d'une vraie agitation et non de PNJ qui restent bêtement attendre que vous veniez lui parler. Un plan est souvent nécessaire pour se retrouver dans les méandres des rues souvent bondées. En discutant avec les divers autochtones, vous apprendrez parfois divers éléments intéressants du scénario, ainsi que les préambules de certaines mini-quêtes qu'il sera possible d'effectuer.

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Lorsque vous vous rendez dans la taverne de la ville, un tableau est accessible, vous dévoilant les monstres recherchés et mis à prix par divers habitants d'Ivalice. Si vous acceptez le contrat, vous devrez chasser cet ennemi unique, l'éliminer, puis revenir parler au client pour qu'il vous remette votre butin dûment gagné ! Après vous être familiarisé avec le procédé, une guilde est disponible à Rabanastre, vous proposant divers autres contrats en exclusivité par rapport au grand public. Vous aurez ainsi l'opportunité de remporter divers objets de valeur tout en gagnant de l'expérience !


Accumulez les Permis !
Plusieurs types de magasins sillonnent les ruelles des diverses villes de l'épisode. Ainsi vous y retrouverez les magasins d'armes, de protections, de magie, d'objets et de techniques Gambits. Une différence est à présent notable par rapport aux anciens épisodes au niveau de l'équipement. Ici, point de matérias, ni de sphérier à la Final Fantasy X. Il s'agit ici de Permis qui vous permettront d'acquérir telle ou telle arme ou tel ou tel équipement.

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Ces permis sont disponibles monnayant des Points de Permis (PP) qu'il est possible de gagner en combat. A partir de là, un menu rempli de cases mystère apparait. D'emblée, vous avez quelques permis débloqués, afin de s'équiper au minimum. Ensuite, il faudra acquérir ceux aux alentours, de façon bien stratégique. En effet, il faut bien veiller à spécialiser vos personnages selon les capacités qu'ils peuvent fournir. Par exemple, ne spécialisez pas Basch en magie alors que Penelo ou Ashe sont plus prédisposées à cette capacité. Ainsi, une dimension stratégique nait et permet au joueur de juger avec efficacité les atouts des personnages en main.

Un système semi-temps réel '

Plusieurs éléments risquent de dérouter plus d'un joueur, habitué au concept de la série originale, à savoir des combats aléatoires au tour par tour, à la façon d'un RPG classique. Or, dans le cas présent, l'innovation est au rendez-vous ! Le procédé s'avère tout de même pompeusement repris sur l'épisode précédent, à savoir Final Fantasy XI, qui se basait sur le MMORPG. On se retrouve donc devant un douzième épisode typé MMO, tout en ayant les bases d'un RPG classique. Les fans de la série seront ravis... ou pas !

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Les déplacements sur les différentes cartes du jeu se feront en vue à la troisième personne, permettant de bouger la caméra selon ses désirs. Contrairement aux autres épisodes de la saga, les combats ne seront plus aléatoires. Chaque ennemi sera visible et libre à vous de l'affronter ou au contraire de l'esquiver habilement. Le combat se déroule dans le cadre ou vous commencez à charger l'ennemi ou s'il vous a pris en chasse. Les actions se font en semi-temps réel, c'est à dire que vous pourrez aisément vous déplacer dans la zone mais vous devrez attendre que votre jauge d'ATB soit pleine avant d'accomplir une action. Peu pratique par moments, ce procédé s'avère tout de même assez déroutant, surtout au départ.


Gambits ' Késako '
Bien entendu, vous ne serez pas seul à combattre des hordes de monstres fourbes et sans pitié. Vous pourrez accueillir jusqu'à deux alliés, plus un invité éventuel qui viendra se greffer à votre équipe le temps d'une brève partie du scénario. Contrairement aux autres membres, l'invité agira de lui-même. Afin de gérer convenablement votre équipe, un système de Gambits est ajouté au menu.

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Par ce procédé, vous ne serez pas obligé de passer votre temps dans les sous-menus en combat puisqu'il vous proposera d'associer diverses actions à vos partenaires, à effectuer dans des conditions que vous aurez établi au préalable. Par exemple, vous pouvez associer l'action Soin à un allié quand un membre de l'équipe tombe en dessous de 50% de sa barre de HP, ou encore associer un sort de Feu à un ennemi qui a encore 100% de ses HP, etc. Ainsi, vous n'aurez pas constamment à donner des ordres à vos partenaires et vous pourrez agir de votre propre chef. Cependant, les actions des Gambits ne sont pas toutes entre vos mains d'emblée. Vous devrez veiller à vous les procurer dans les magasins prévus à cet effet, monnayant quelques Gils. Il ne faut surtout pas mettre de côté cet élément car les ennemis rencontrés sont parfois très coriaces, et si vous n'avez pas organisé votre équipe, le fiasco sera inévitable !

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Les combats permettent également à un certain moment du jeu à effectuer des impulsions. Ces dernières sont équivalentes aux limites que nous connaissons tous. Dans le cas présent, il s'agit d'une attaque spéciale dans laquelle il sera possible de la combiner avec celle d'un ou de plusieurs alliés, selon leur disponibilité en MP. Ces attaques s'avèrent lourdement efficaces, surtout face aux boss, qui mordront bien vite la poussière ! Bien entendu, cette attaque est à utiliser avec sagesse car elle vide totalement la jauge de MP de l'utilisateur !

Des similitudes qui ne trompent pas

Comme je vous le disais en amont, Final Fantasy XII dispose de plusieurs références dans son fonctionnement. Ainsi, le monde d'Ivalice imaginé par Yasumi Matsuno que l'on a pu voir dans Final Fantasy Tactics et dans l'excellent Vagrant Story. Pour commencer, le designer n'est autre que Akihiko Yoshida, qui s'est occupé des épisodes cités précédemment, mais aussi de Final Fantasy III sur DS ou encore le prochain Final Fantasy Tactics : The Lion War sur PSP.

C'est notamment au niveau du Character Design que l'on remarque tout de suite le coup de crayon, avec de nombreuses similitudes avec Vagrant Story. Vossler en est un exemple parfait, lourdement inspiré du héros du titre de la PSone, Ashley. Certains membres du bestiaire sont également identiques comme les chauve-souris, les squelettes ou encore les loups. Certains donjons ressemblent également aux décors fermés que nous avions arpenté tout au long de Vagrant Story.

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La PS2 dans ses derniers retranchements
Square Enix sait à chaque fois étonner au niveau de la qualité graphique des titres de la saga. A chaque épisode, la technicité s'améliore, rendant l'épisode plus attrayant que jamais. Le dixième épisode proposait déjà une qualité graphique indéniable par rapport aux épisodes antérieurs sur PSone.

Final Fantasy XII atteint là des sommets au niveau de la puissance graphique que l'on a du mal à imaginer pour la petite PlayStation 2 ! Cependant, on sent que la console exploite difficilement ses dernières possibilité au vu des temps de chargement parfois très longs. Néanmoins, on pardonne ce petit détail tant les graphismes fourmillent de détails ! Il suffit de contempler les différents recoins des villes (et surtout des magasins !) pour s'en assurer. De plus, une option est accessible dès le début du jeu, permettant de limiter sensiblement le scintillement de l'image, réduisant ainsi l'aliasing.

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Une poésie sonore...
Le compositeur des thèmes qui accompagnent le jeu n'est autre que Hitoshi Sakimoto, à qui l'on doit les bandes originales de nombreuses licences telles que Tactics Ogre, Final Fantasy Tactics, Stella Deus, Vagrant Story ou encore Breath of Fire V : Dragon Quarter. Les thèmes de ce douzième opus sont tout simplement... magnifiques !

Les oeuvres collent parfaitement avec l'ambiance dégagée du soft, des situations et autres évènements. Tantôt enjoués, tantôt épiques, tantôt énigmatiques, les morceaux reflètent l'art de ce compositeur hors du commun ! On constate même un petit clin d'oeil au thème principal de Chrono Trigger dans la composition de la carte de Dalmasca Est !

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Un changement radical bien mené

Final Fantasy XII se révèle un excellent opus, qui ne fait pas honte à la série. Justement, le renouvèlement du style de jeu est tout à son honneur, prouvant ainsi que Square Enix ne se repose pas sur ses lauriers en continuant sur des bases qui ont fait le succès de la série. FFXII est un pari osé, et qui attirera forcément la polémique auprès des millions de joueurs du monde entier. L'aspect MMORPG ne plait pas forcément, mais dans le cas présent, les atouts initiaux d'un bon Final Fantasy sont tout de même présents et n'entachent en rien la qualité générale du jeu. Moi même, je suis totalement hermétique aux MMO et pour le coup, je me suis entièrement laissé bercé par ce nouvel épisode.

L'autre point à adopter pour conclure est la psychologie des personnages, plutôt discrète pour le coup. Dans les autres épisodes, nous étions habitués à prendre conscience des caractères bien trempés et originaux des protagonistes. Or dans ce volet, l'effet parait manquant, voire fade. Néanmoins, divers clin d'oeil bien placés permettent d'imaginer nos héros de la façon dont on les perçoit et cela donne de nouveaux horizons, chacun à sa manière.

Final Fantasy XII est un titre à ne pas manquer si l'on est amateur de RPG, tant l'originalité et la passion sont au rendez-vous. Il est assez rare d'avoir l'opportunité d'être maitre de ses actions dans un soft et cet opus en fait irrémédiablement partie et ce, de façon réellement efficace. Final Fantasy prend une nouvelle dimension, saurez-vous vous y adapter '

+ Les plus

  • L'innovation en terme de gameplay.
  • La réalisation graphique.
  • La liberté d'action.
  • La vie à l'intérieur des villes.
  • La bande sonore irréprochable.
  • L'aspect stratégique des gambits et des permis.
  • Les chasses aux monstres.

- Les moins

  • L'aspect pompé sur le MMORPG.
  • Le temps de prise en main des combats.
  • Le scénario en second plan.
  • Les personnages moins charismatiques que les autres opus.