Un smartphone marqué par le boycott américain

Huawei a voulu frapper fort avec son P40 Pro, son smartphone haut de gamme sorti dans un contexte toujours aussi complexe pour la marque, frappée par un boycott américain la privant des services de Google.

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C'est toujours dans un contexte assez particulier que Huawei a dévoilé et commercialisé son P40 Pro il y a quelques mois et, si nous n'avions pas proposé de test jusqu'à présent, c'est justement parcequ'il était important de partager un avis honnête sur le terminal.

Honnête parce que, quiconque souhaite aujourd'hui acheter un smartphone haut de gamme à plus de 700 euros doit savoir ce qui l'attend réellement en termes de prestations. Mais dans le cas de Huawei, il s'agit aussi et surtout d'aborder l'ergonomie, alors même que le P40 ne profite pas des services mobiles de Google.

Alors, peut-on réellement se passer des services de Google sur un smartphone haut de gamme ? La réponse dans notre test.

Un design soigné pour un smartphone véritablement impressionnant

Commençons par les bases en faisant un petit tour du propriétaire de ce magnifique P40 Pro qui nous a été confié par Huawei et que vous pourrez acheter sur le site officiel à 899,99 € (avec actuellement des cadeaux offerts jusqu'au 30 septembre 2020 comme la montre Huawei Watch GT 2e)

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Pour rappel, la marque a légèrement changé d'optique cette année au niveau des coloris de son terminal, qui troque les effets tape à l'oeil avec peinture iridescente pour une finition bien plus sobre, mais pas moins impressionnante. Nous avons entre les mains la version "Frost Silver" qui opte ainsi pour un gris froid aux teintes légèrement changeantes avec une coque en verre dépoli pour un effet mat satiné. Le tout flatte la rétine et se veut très agréable au toucher. Le cerclage en inox brillant lui donne juste ce qu'il faut de clinquant et l'écran est très largement mis en valeur.

On retrouve un double bouton pour le réglage du volume sur la tranche droite, ainsi qu'un bouton d'allumage agrémenté d'un trait rouge, moins prononcé que sur le précédent Mate 30.

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Au dos, le module photo dépasse d'un bon millimètre et il se veut assez imposant. De forme rectangulaire, il embarque pas moins de 4 capteurs et un double flash. Heureusement, cette surépaisseur est rapidement rattrapée pas la coque en silicone (transparente) livrée. Notons que cette surépaisseur est bien moins marquée que sur certains autres smartphones haut de gamme, et rend ce P40 Pro agréable à l'usage, avec ou sans coque de protection.

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Toujours côté design et ergonomie, l'écran s'affiche sur les bordures incurvées sur les 4 tranches. Les coins sont très doux et la prise en main est véritablement excellente et sans accroc. À l'allumage, on repère un poinçon étiré en façade, il embarque deux capteurs dédiés aux selfies et reconnaissance faciale avancée.

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Ici une coque de luxe signée Quentin Obadia

Les dimensions de l'appareil sont de 158x72x9 mm pour 209 grammes sur la balance. Le terminal est livré avec une coque en silicone transparente, un câble USB-C, une paire d'écouteurs filaires USB-C ainsi qu'un chargeur SuperCharge 40W.

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L'écran est de type OLED de 6,58 pouces et est l'un des meilleurs du marché : il propose une définition de 1200x2640 pixels, soit 441 pixels par pouce. Le ratio de 20:9 et le taux d'occupation en font l'un des smartphones les plus impressionnants du moment. En outre, il dispose d'un taux de rafraichissement de 90 Hz pour une fluidité d'affichage optimale. La luminosité est très forte, le smartphone est parfaitement lisible même en plein soleil, d'autant que la dalle protectrice propose un revêtement oléophobe d'une qualité rare : nous n'avions jamais eu entre les mains un smartphone aussi résistant aux traces de doigts.

Des performances dans le haut du panier

En interne, Huawei a, comme toujours, vu les choses en grand.

On retrouve ainsi un SoC Kirin 990 qui embarque 2 coeurs à 2,86 GHz, 2 coeurs à 2,36 GHz et 4 coeurs à 1,95 Ghz, associé à 8 Go de RAM, un GPU Mali-G76 MP16 et dans notre cas, 256 Go de stockage.

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Le tout permet au P40 Pro de se hisser parmi les smartphones les plus performants avec un score qui flirte avec les 480 000 points sur AnTuTu 8, 8800 points sous PCMark 2.0 ou même jusqu'à 1800 Mo/s en lecture séquentielle et 400 Mo/s en écriture... À aucun moment le P40 Pro ne pourra être pris en défaut, qu'il s'agisse de jouer ou réaliser de la vidéo en ultra HD... Par ailleurs, le Kirin 990 est particulièrement salué pour sa gestion de la consommation électrique et un refroidissement exceptionnel.

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À ce titre, la batterie de 4200 mAh est particulièrement bien gérée. Huawei a optimisé à la fois son Soc et EMUI 10 pour atteindre une autonomie impressionnante, et ce, malgré la mode 90 Hz de l'écran OLED. On peut ainsi largement finir une journée de sollicitation extrême et envisager 4 ou 5 jours d'autonomie en usage modeste. Ajoutons à cela la présence de la recharge sans fil (inversée) et un chargeur 40W qui permet de recharger le smartphone en moins d'une heure (56 minutes dans nos tests, de 1% à 100%)

Huawei en fait désormais un nouveau cheval de bataille, le P40 Pro est compatible 5G. Pas de déclinaison spécifique du smartphone en vue chez le fabricant, tous les P40 sont automatiquement équipés d'un modem 5G. Malheureusement, le P40 Pro ne prend pas en charge les ondes millimétriques qui seront attribuées prochainement en France... Reste qu'en 4G la réception est parfaite, avec des débits qui flirtent parfois avec les limites théoriques.

La marque insiste également sur la présence et la gestion du Wi-Fi 6 dans le smartphone, de deux emplacements nanoSIM (ou NanoSim + nano carte mémoire) + compatibilité eSIM. Le smartphone profite à nouveau d'un module de correction du bruit ambiant pour des appels téléphoniques clairs y compris dans les environnements sonores perturbés.

Le roi incontesté de la photo

Sans grande surprise, Huawei a de nouveau fait de sa gamme P la référence de la photographie sur smartphone Android...

Le P40 Pro s'équipe ainsi d'un quadruple module photo avec un capteur principal de 50 mégapixels à f/1,9. Ce capteur est particulièrement imposant, il s'agit tout simplement d'un des plus gros capteurs embarqués dans un smartphone à ce jour avec 1/1,28 pouce (devant on trouve le Nokia 808 de 2012 et le Lumix CM1 de 2014 de avec respectivement 1/1.2 et 1/1). Il capte ainsi beaucoup plus de lumière et excelle dans les détails, le piqué et également en conditions de basse luminosité.

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Il est appuyé par un capteur ultra grand-angle de 40 mégapixels à f/1,8, d'un téléobjectif x5 de 12 mégapixels à f/3,4 et d'un capteur TOF pour la profondeur de champ.

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On note que, par défaut, le P40 Pro capture des images de 12 mégapixels. Il faudra se rendre dans le mode avancé pour sélectionner la prise de cliché plein format et exploiter ainsi le mode 50 mégapixels. Aucun zoom n'est alors possible, ni même correction de luminosité.

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L'association des différents capteurs en fait un smartphone ultra polyvalent, d'autant que chaque capteur fait des merveilles à sa propre échelle...

Le capteur ultra grand-angle permet de dégager la vue, mais moins que sur Honor 20 Pro par exemple. Huawei a fait le choix d'une focale de 18 mm, ce qui offre un recul moins important, mais le capteur compense avec une ouverture à f/1,9 qui permet de capter plus de lumière, plus vite et donc d'obtenir des clichés de meilleure qualité, y compris en basse luminosité ou dans les scènes complexes.

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Le téléobjectif périscopique qui a fait la renommée de Huawei propose un zoom optique x5. On ne note aucune déformation particulière dans les angles, ce qui se présente généralement comme un véritable challenge dans ce type d'exercice. Par ailleurs, on profite d'un zoom hybride X10 particulièrement convaincant et d'un zoom numérique x50 qui se montrera utile pour visualiser des sujets de loin, mais pas totalement exploitable pour autant en photographie sans perdre des détails.

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Le module photo épaulé par un processeur dédié à l'IA qui permet d'adapter en temps réel et automatiquement les réglages de l'appareil en fonction du sujet ou de l'éloignement et niveau de zoom. On aurait aimé récupérer un peu la main à ce niveau : il est parfois complexe de déclencher le mode "gros plan" correspondant au mode macro simulé pour atteindre suffisamment de détails.

De nuit, les rendus sont particulièrement bluffants : les couleurs ressortent particulièrement bien et les clichés ne souffrent pas de trop de bruit. On en arrive même à se surprendre à voir plus de choses et détails sur l'écran du P40 Pro que l'on en voit en vrai de ses propres yeux. La marque a de nouveau fait un joli effort sur ce point et c'est particulièrement appréciable.

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Notons d'ailleurs que le mode standard de photo (auto) permet d'adapter les clichés pour une prise de vue de nuit, et que le "Mode Nuit" est pour sa part différent. Les deux offrent des résultats bien différents, le mode nuit entrainant une exposition longue qui fait davantage ressortir les couleurs et va chercher la lumière dans toutes les zones de l'image, tandis que le mode auto va proposer un éclairage plus diffus et localisé au niveau des sources lumineuses sans trop insister sur le reste de l'image.

Huawei parfait le tout avec quelques options particulièrement bien pensées... Notamment le mode "image dynamique".

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Dans ce mode de prise de vue, le P40 Pro réalise une série de clichés avant que l'utilisateur n'appuie sur le déclencheur et après. Par la suite, il est possible de faire intervenir les algorithmes du smartphone pour opérer quelques retouches.

On peut ainsi sélectionner quel cliché est idéal, pour avoir plusieurs personnes avec les yeux ouverts au même moment par exemple. Mais Huawei va plus loin en proposant une option permettant de supprimer un passant indésirable d'un cliché. Toujours dans les retouches, on peut s'essayer au mode "anti reflet" qui gomme une grande partie des reflets.

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En vidéo, le P40 Pro est également parfaitement à l'aise en toute circonstance : il est possible de filmer en ultra grand-angle sans perdre en qualité comme ce pouvait être le cas avant. On note que la vidéo propose également de la 4K à 60 images par seconde, avec le module principal comme en mode selfie, ce qui est assez rare pour être précisé.

Le P40 Pro se maintient à la place de leader de la photo sur smartphone depuis sa sortie chez DXOMark qui lui a attribué la note de 128 points pour son capteur principal et 103 points en selfie.

3 mois sans google, ça donne quoi ?

Nous avons vu que sur le papier, le Huawei P40 Pro est un véritable monstre à quasiment tous les niveaux : nous sommes face à un véritable smartphone haut de gamme et pourtant, il est une ombre au tableau sur laquelle il est impossible de faire l'impasse.

Depuis le placement sur la liste noire de Huawei par les USA, la marque n'a plus la possibilité de collaborer avec certaines sociétés américaines, et notamment Google. Cela impliquait la révocation de la licence Android de la marque l'année dernière, juste avant le lancement du Honor 20.

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Les choses n'ont pas beaucoup changé et Huawei a donc été contraint de lancer son P40 Pro sans les Services Mobiles de Google (GMS). La marque peut bel et bien continuer de proposer et d'exploiter Android, qui est avant tout open source, mais elle ne peut plus faire certifier ses appareils par Google pour l'intégration des services de la marque.

Concrètement, le P40 Pro s'équipe donc d'un Android 10 amputé de l'ensemble des services de Google comme Google Play, Gmail, Chrome, Maps, mais aussi et surtout pas de Play Store en vue...
Dans les faits la situation est en place depuis la lancement du Mate 30 Pro, mais avec le lancement du P40 Pro, Huawei a mieux encaissé la chose et propose enfin des solutions concrètes de remplacement.

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Ainsi, ne pas disposer des applications de Google par défaut dans le P40 Pro ne veut pas dire qu'on ne peut pas en profiter malgré tout. Pour faciliter les choses, Huawei a mis en place plusieurs solutions, à commencer par un navigateur qui permet de créer des raccourcis vers les webapps de Google.

Il suffit d'aller sur le service concerné (Gmail, Drive, Maps) puis d'aller dans les options du navigateur et de cliquer sur "ajouter à l'écran d'accueil" pour qu'une icone apparaisse automatiquement sur le smartphone. On ne dispose pas de l'application mobile, mais d'un lien direct vers l'application Web qui permet de compenser.

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Pour mieux expliquer cette option, Huawei a mis en place une hotline pour les détenteurs de P40 et divers forums expliquant les manipulations et ce qu'il est possible de faire.

Vous n'êtes sans doute pas non plus passé à côté des vastes campagnes de publicité menées sur diverses chaines de télévision pour mettre en avant AppGallery, le marché applicatif de Huawei qui s'est étoffé de milliers d'applications ces derniers mois, regroupant la majorité des applications les plus utilisées dans chaque pays.

Malheureusement, on n'y retrouve toujours pas les applications de Google ou quelques applications américaines, comme Facebook par exemple... La plateforme a toutefois quelques parades : lorsque des applications sont proposées directement par les services (c'est notamment le cas de Facebook) sous la forme d'APK, un lien renvoie automatiquement vers la source.

Mais au-delà d'AppGallery, c'est surtout Petal Search qui se présente comme la solution la plus pertinente du moment.

Il s'agit d'un portail qui regroupe différents moteurs de recherche et sources pour accéder aux applications de son choix. Par exemple, j'ai un temps utilisé l'application d'APKPure pour trouver certaines applications. Petal Search a pour avantage de regrouper plusieurs moteurs de ce type comme AppGallery, APkPure, les sites Internet ou d'autres plateformes... Le service est comparable à TrouvApp avec beaucoup plus de sources disponibles.

Les résultats de recherche aboutissent quasiment systématiquement au téléchargement d'une application au format APK, ce qui peut rassurer. Malheureusement tout n'est pas si simple pour autant.

Ainsi, il y a plusieurs limites à la manipulation, qui s'expliquent par le fait qu'aujourd'hui, en situation de monopole, Google dicte les normes à suivre pour la publication d'une application. Certains services nécessitent un accès à certaines fonctionnalités du smartphone ou kits développés par Google, et qui font partie des services mobiles de Google.

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Prenons deux exemples concrets : Netflix et un Pokémon Go.

Pour Netflix, on pourra trouver l'application sur Petal Search et l'installer sans problème... Malheureusement, pour profiter du contenu, il faut que le smartphone soit certifié avec le DRM Widevine L1. Or cette certification est implantée par Google au sein des services mobiles... De fait, sans le DRM, Netflix refuse tout simplement de s'ouvrir.

Pour Pokémon Go, on assiste à un double problème : l'absence de module Google Play pour l'identification du joueur via son compte Google, et l'absence d'AR Kit. Même issue : le jeu refuse de se lancer.

On peut également tomber sur des cas qui nous font comprendre la situation de monopole de Google. Ainsi, certains jeux proposent des fonctions uniquement en ligne qui ne font appel qu'à Google Play pour l'identification du joueur. Une foule d'applications ne dispose ainsi pas de son propre mode d'identification. La situation est évidente : les éditeurs et développeurs ne veulent d'une part pas s'encombrer de serveurs d'identifications, et les joueurs ne veulent de toute évidence pas avoir à créer de compte de jeu pour chaque application... Ainsi, sans services mobiles Google sur le P40, il n'est pas possible d'accéder à ces applications, que vous les ayez payés ou pas par le passé, si elles ne disposent pas d'un autre mode d'identification que celui de Google, alors il faudra les abandonner. Cette situation pose un sérieux problème dans la gestion des licences, et met en évidence la nécessité d'un peu plus de concurrence au sein même d'Android.

EDIT : Entre le temps ou j'ai rédigé ces lignes et la publication de l'article, Huawei a évolué dans le bon sens sur ce point précis avec l'arrivée de GameCenter, un équivalent de Google Play qui permet de synchroniser les données et comptes des joueurs au sein des jeux : plus besoin de créer d'identifiants séparément, il suffit de se connecter via GameCenter qui s'inscrit directement au sein des Huawei Mobile Services. Pour l'instant, tous les jeux ne sont pas concernés et Huawei espère séduire les développeurs et éditeurs et les faire adopter son module en masse, il faudra sans doute quelques mois pour voir si la bascule s'opère et si la solution se présente comme un véritable équivalent à ce que propose Google.


Mais finalement, peut-on s'en sortir sans Google ?

Avant de répondre à cette question, je me dois de partager avec vous quelques informations me concernant, afin que chacun puisse se faire une idée par lui même.
Je ne me considère pas comme "addict" des services de Google, je les utilise principalement pour une question de facilité et je n'ai pas d'affinité particulière avec Google plus qu'un autre éditeur.

En tant que journaliste high-tech, je suis évidemment un technopile averti, et je suis plutôt connecté. Je ne suis pas spécialement du genre à partager chaque jour ma vie sur les réseaux sociaux même si je les parcours énormément, et quand je le fais, travaillant à domicile, c'est de toute façon plus agréable me concernant de le faire depuis mon poste de travail.

C'est également là un point particulier de ma situation : travaillant à domicile, j'ai de toute façon accès aux services de Google depuis mon navigateur Web et je peux donc me détacher assez simplement des outils de Google sur mon smartphone pour m'y reporter depuis mon PC. En cela, je ne suis donc sans doute pas le profil idéal pour partager un avis suffisamment tranché et concret par rapport à un quelconque sevrage de Google sur mobile, toujours est-il que je vais vous partager mon expérience.

Les premiers jours sont clairement perturbants : si l'on jongle vite avec les raccourcis proposés par le navigateur de recherche, on se sent vite "limité" par ce que propose GalleryApp et c'est une fois l'application Trouvapp, puis Petal Search utilisées que l'on a l'impression de "respirer" pleinement.

Toujours est-il que les solutions proposées ne sont pas toutes idéales. Ainsi, il manque toujours quelques applications qui ne paraissaient pourtant pas si importantes avant qu'elles ne disparaissent, et qui se font cruellement sentir.

On développe malgré tout néanmoins de nouveaux réflexes, comme la recherche d'alternatives qui nous font découvrir parfois quelques petites pépites.

On prend ainsi conscience du monopole exercé par Google lorsque l'on est non pas à la recherche d'un équivalent à un service, mais d'un équivalent au système de Google tout entier.

Je m'explique : lorsque l'on utilise les services de Google, que cela soit Drive, Photos, Maps, Search, Gmail, Agenda... toutes les données profitent d'une convergence qui donne du sens à l'écosystème en place. On retrouve les données en un clin d'oeil, on peut piocher depuis Gmail dans son espace Drive ou Photos pour envoyer du contenu et le partager à des proches, ou inversement, aller dans Drive ou Photos pour renvoyer du contenu vers Gmail... Tout est ergonomique, interactif, tout s'inscrit dans une dynamique de service unique et connecté...

Et finalement plus que simplement Gmail ou Photos, c'est cette convergence des services qui est véritablement appréciable. On trouvera facilement d'autres services tiers qui proposeront des fonctionnalités qui vont au-delà de leurs équivalents chez Google, mais aucun système ne propose une interopérabilité des applications et services du niveau de ce que propose Google.

Et c'est là que l'on regrette que Huawei ne propose pas d'environnement avec un système similaire. Huawei pourrait se contenter de reprendre les applications les plus médiocres disponibles actuellement, et en faire un véritable atout simplement en les connectant les unes avec les autres pour proposer un service "complet".

On en revient systématiquement à se dire qu'aucun éditeur n'a eu l'idée à ce jour de proposer ainsi un ensemble de services communicants entre eux pour venir concurrencer Google sur ce terrain. Et c'est véritablement là que le monopole de Google s'exerce... Des messageries, il en existe des milliers, idem pour les services de stockage Cloud, de services de géolocalisation, de logiciels de bureautique, de stockage photo... Mais aucun éditeur n'a pris l'initiative à ce jour, en dehors de Google (et Apple), de proposer un ensemble de services pour Android, ou même PC.

Mon expérience n'en reste toutefois pas là et ressort malgré tout assez positive. Au fil de mes recherches, j'ai ainsi pu voir que la qualité des services de Google reposait surtout sur le tout qu'ils constituent... Mais dans les détails, chaque service proposé par la marque manque parfois de précision, de fonctionnalités avancées que l'on peut plus facilement trouver ailleurs.

Ce que l'on perd en ergonomie par manque de communication et de synchronisation entre les services, on le retrouve très souvent en confort d'utilisation par l'intégration d'options et fonctionnalités bien senties ou plus avancées, ainsi qu'en optimisation des applications.

Je pense qu'il est une étape à franchir pour se détacher définitivement de Google et qu'elle n'est en réalité pas si difficile... Mais notre confort, et, disons-le, l'effet de groupe, fait que l'on peut voir cette étape comme insurmontable. Je dirais plutôt que Huawei est en passe de réussir son coup et de s'imposer malgré tout sur le marché du smartphone même sans jouer main dans la main avec Google... Même si le marché européen aura un peu de mal à se détacher des outils de Google, Huawei ne devrait plus tarder à proposer son propre écosystème à partir de quoi les choses seront bien plus faciles.

C'est aujourd'hui à chacun de se faire son idée. Le concept n'est pas forcément en faveur de Huawei : lorsque l'on achète un smartphone haut de gamme au prix fort, on ne s'attend pas à devoir faire des efforts et à prendre sur soi pour changer ses habitudes. Mais pour quiconque se donne vraiment les moyens, le P40 Pro est un smartphone formidable et ses capacités en photo font très rapidement s'effacer ces quelques contraintes.

Bilan

Le P40 Pro s'inscrit une fois de plus comme une réussite incontestable chez Huawei. Le smartphone a quasiment tout pour lui : design à tomber, performances impressionnantes, partie photo hallucinante... Seuls les services Google lui manquent pour en faire le smartphone idéal.

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Mais le P40 Pro est également un symbole : celui de la contestation face à la domination et au monopole de Google sur le marché du mobile et des services en ligne.
Mon expérience ne sera peut-être pas partagée par tous les utilisateurs qui pourraient être rebutés par un terminal sans les services de Google, mais Huawei offre l'occasion de se poser la question de notre dépendance, en tant qu'utilisateur, qu'européen ou même Français aux services du géant Américain.

Fait-on ainsi le choix des outils de Google par simple commodité, est-ce un véritable choix ? Passons-nous à côté de services bien plus aboutis, tout autant gratuits et pourtant bien moins populaires ? Très certainement...

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Me concernant plus particulièrement, le point le plus handicapant de l'absence des GMS reste l'impossibilité de synchroniser Chrome pour récupérer ses favoris depuis le téléphone vers le PC, et ce en usage particulier comme professionnel. Je pourrais très bien choisir de basculer vers Firefox, Opera ou tout autre navigateur pour récupérer ce confort, malheureusement il existe quelques raisons techniques qui me contraignent à rester sous Chrome pour l'instant.

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À chacun de se demander ainsi s'il est prêt à franchir le pas pour une expérience différente. Toute la question est véritablement là : est-on prêt à payer un smartphone haut de gamme au prix fort tout en devant en plus réaliser quelques concessions et changements dans nos habitudes ?

La question se pose également de savoir combien de temps mettra Huawei à proposer un écosystème aussi convergent et dense que Google ? Si le Mate 30 avait beaucoup de peine sur ce terrain, les choses ont beaucoup évolué avec le P40... Sans doute que Huawei nous réserve de bonnes nouvelles avec le Mate 40, il est de toute façon évident que la marque compte proposer ses propres alternatives et investit lourdement pour cela afin de revenir conquérir le marché Européen tout en mettant un terme définitif à sa dépendance à Google et aux USA.

Pour rappel, le Huwaei P40 Pro est proposé au prix officiel de 899,99 €. Vous le trouverez sur le site officiel de Huawei qui propose jusqu'au 30 septembre 2020 des cadeaux gratuits avec d'une part un étui (valeur 44,99 €) et d'autre part la montre connectée Huawei Watch GT 2e (159,99 €).
Vous trouverez également le Huawei P40 Pro chez les différents revendeurs français comme Amazon, Fnac, Darty ou Cdiscount, mais aussi à prix réduit chez Rakuten ou Ebay.

+ Les plus

  • Le design
  • L'équipement
  • Les performances
  • La partie photo exceptionnelle
  • L'écran grand et lumineux
  • EMUI 10

- Les moins

  • L'absence des services mobiles Google
  • Pas encore toutes les applications disponibles
  • Certains services inexistants, mais Huawei progresse