Introduction

Décidément, chez Ubisoft Montréal on aime le Moyen-Orient et tout ce qui touche de près ou de loin à cet univers mystique et exaltant. En effet, quelques mois après avoir fait le bonheur de millions de paires d'yeux et de nombreux joueurs avec leur sublime Assassin's Creed décliné sur pas moins de quatre supports différents, ils nous refont le coup du voyage aux confins d'un monde ancien et à la culture empreinte de contes ou légendes persanophones. Et cette fois-ci, ce n'est pas Altaïr que nous dirigerons mais son cousin éloigné le Prince de Perse.


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Toutefois, le prince n'est pas un petit nouveau, loin s'en faut. C'est même un des premiers personnages ayant incarné le jeu vidéo avec autant de charisme. On se souvient, pour les dinosaures du pad, de ses premiers mouvements d'une fluidité absolue sur Amiga il y a de cela près de vingt longues années... en 1989 si notre mémoire ne nous fait pas trop défaut. Et pour rompre avec la dernière trilogie commencée par "Les sables du temps", les développeurs ont avant tout axé l'action sur la plateforme et un esprit graphique unique à ce jour.


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Perse, mère de tous les contes

Le prince est donc de retour. De retour chez lui. Du moins c'est ce qu'il escomptait avant. Avant quoi ? Et bien, au début, on ne mesure pas vraiment justement ce quoi. Mais puisqu'on est là pour vous parler du jeu, on va vous donner quelques billes. Notre beau jeune homme à l'écharpe bleue sur la tête vient donc à peine de piller un tombeau qui aurait pu remplir les sacs de dix mules (dixit le prince lui même toujours aussi modeste) qu'une jeune et jolie princesse, Elika, lui tombe dessus. Tomber au sens propre évidemment. La voyant courir poursuivie par d’étranges personnages, il lui vient en aide, de façon tout à fait désintéressée bien sûr.


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C'est alors qu'il affronte le père de la princesse Elika, le roi donc si vous avez suivi, qui avant de succomber à ses assauts, tranche un arbre qui servait de prison à un dieu Cruel, Ahriman. Heureusement, Ahriman n'est pas libéré tout de suite et le Prince et Elika disposent de quelques heures pour garder le méchant bien au chaud. Pourquoi eux ? Tout simplement parce que la princesse est une Ahura chargée de garder l'arbre en question et que depuis qu’Ormazd, frère d’Ahriman et dieu bénéfique bienveillant, a disparu, ils sont la seule protection du monde face à la colère d'Ahriman.


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Là, vous vous dites que c'est super compliqué et que la cinématique d'introduction plantant le décor fait mille heures. Détrompez-vous. Le scénario est en fait transmis au joueur tout au long de l'aventure par la simple pression de la gâchette lorsqu'une icone apparait. De la sorte, on prend le temps de discuter avec Elika pour tout savoir de l'histoire ou alors on lui fait fermer son clapet et l'on se contente d'aller droit devant pour simplement débarrasser le monde de cette corruption. On est donc, au choix, actif pour la lecture ou actif pour l'action mais jamais au repos total, ce qui évite les longueurs.


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Immortel

Mais vous vous en doutez aussi, c'est avant tout pour l'action et la plateforme que l'on vient à se bouger avec Prince of Persia. Et sur ce point peu de surprises. On est donc en possession d'un être doté d'un gantelet et d'aptitudes physiques hors normes. Mais il n'est pas invulnérable. C'est pourquoi la belle Elika reste à ses cotés telle le parfait complément, et lui vient en aide régulièrement. Par exemple, en lieu et place d'un double saut traditionnel, on a droit à des pouvoirs magiques pour un tel franchissement. En outre, si le beau prince succombe lors du combat, la jolie demoiselle le secoure pour éviter le game over ce qui a aussi la particularité de redonner de la vie à l'ennemi.


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C’est peut être d'ailleurs sur la facilité générale de ce soft dans sa partie plateforme et l'impossibilité de mourir qui font planer le plus de doutes. Certes, ce choix opéré par les développeurs n'est pas l'équivalent d'un cheat mode vidant de toute substance le contenu de ce jeu mais cet artifice tout comme les largesses de timing pour les pressions de boutons accordées au joueur rendent un poil trop évidentes les mêmes phases qui auparavant nous faisaient nous tracasser devant leur longueur et leur caractère périlleux.


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N'empêche, on prend un plaisir énorme à sauter de mur en mur, de corniche en corniche, à escalader des feuillages touffus alors que l'on porte Elika sur son dos. Et puis un élément a été intégré pour durcir un peu le jeu dans sa phase exploration et réflexion, outre les minis puzzles à résoudre. Ce sont les sphères qui autorise Elika à activer des pouvoirs et sont le seul moyen de déverrouiller certaines zones. Vous imaginez donc sans mal que pour finir ce jeu, il vous faut trouver un maximum de sphère et ainsi chercher par tous les moyens le chemin vous y menant.


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Total Cel-shading

Cel shading: le terme est désormais bien connu des joueurs du monde entier. Mais pour ceux qui le découvrent où ne connaissent pas encore sa signification, il s'agit d'un effet de style, d'un procédé renforçant les contours d'une forme, d'un personnage, d'un objet, pour augmenter son caractère et le détacher légèrement du fond sur lequel on le perçoit. Cette mise en forme n'est pas nouvelle, Jet Set Radio en 2000 ayant été le premier à utiliser ce que l'on peut aussi dénommer comme un effet bande dessinée ou cartoon. Mais rarement un tel artifice avait été usité à un tel degré de perfection.


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Car l'ensemble du jeu, qui repose essentiellement sur une présentation graphique tout à fait exceptionnelle, ressemble à s'y méprendre à un dessin animé. Les phases de jeu sont donc parfaitement identiques aux cinématiques mis à part les angles de caméra et les traveling absolument somptueux. En fait, le jeu est aussi féérique que les contes des milles et une nuit dont il se montre si proche dans l'atmosphère du début. En fait, le seul élément qui nous a un tantinet obscurci le tableau tient dans le bestiaire trop réduit même dans le nombre de boss famélique.


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Mais cette petite exception ne limite en rien les qualités graphiques de ce jeu. On passe donc presque autant de temps à jouer qu'à observer des environnements d'une beauté fatale d'autant que la jeune Elika vient de chasser le mal qui le corrompt et que le gris et le noir font place à une végétation verdoyante et parfois même exubérante. Les mouvements de caméra et une musique d'ambiance parfaitement en accord avec ces instants de calme sont alors la cerise délicieuse sur le gâteau fin et gouteux. Un délice.


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Conclusion

On ne peut qu'être admiratif devant le travail une nouvelle fois exceptionnel d'Ubisoft Montréal. Il y a du génie dans ce jeu là et il faudrait être fou pour passer à coté. En investissant dans Prince of Persia, vous vous garantirez alors une quinzaine d'heures passée en compagnie de personnages aussi beaux et terriblement bien animés, que de décors grandioses et à la frontière entre le sublime et le fascinant. Les mirettes des enfants risquent fort d'être éberlués et ce n'est pas un hasard si le dernier petit garçon de 4 ans qui a vu le jeu sur ma télé m'a demandé de quel dessin animé il s'agissait.


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Dans le cas d'un tel jeu, on passe donc plus facilement sur les quelques défauts présents telle qu'une certaine répétitivité, une facilité trop importante, des commandes qui parfois répondent de façon étonnante ou des puzzles arrivant de nulle part. Car ce qui importe dans Prince of Persia, c'est l’absolue certitude que l'on arrive à un stade important du jeu vidéo, celui ou le jeu est quasiment éclipsé par l'œuvre graphique. Certes cela fait plus interaction par instants. Mais d'une part ce n'est pas le premier et d'autre part c'est probablement un des plus beaux jeux existants.


Prince of Persia est disponible sur Xbox 360 à partir de 64,90 €

+ Les plus

  • Sublime, somptueux, fabuleux
  • Suffisamment long pour un jeu d'action
  • Euh, quand est ce que le jeu charge ?
  • Chekpoints très fréquents

- Les moins

  • Répétitif
  • Trop facile