Facile à compter

Avant de s’attaquer aux entrailles de la version PSN de UNO, il est utile de traiter prioritairement des bases de ce jeu qui, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ne sont pas toutes récentes. En effet, ce jeu a été inventé en 1971 et édité par la société Mattel. Composé de 108 cartes de différentes couleurs,  chiffrées de 0 à 9 et parsemées de jokers et autres cartes bonus aux vertus sadiques, UNO peut se pratiquer jusqu’à dix joueurs. A partir de là, une pléiade de règles - ou variantes - permettent de renouveler efficacement l’intérêt.

Le but de UNO n’est pas d’engranger les cartes, mais de s’en défaire. Pour ce faire, il « suffit » de s’en libérer au moment opportun, suivant la couleur et / ou la valeur de la carte posée par son voisin. Par exemple, si ce dernier applique un 8 rouge, vous devrez poser une carte rouge, ou un 8 dans la couleur de votre choix. Dans le cas où vous ne disposez pas des bon atouts en main, il sera nécessaire de piocher une carte (ou plusieurs, selon les règles appliquées). D’autres cartes dites bonus permettent également de se dépêtrer d’un mauvais pas tout en offrant un magnifique handicap pour le joueur suivant. Les cartes +2 voire +4 peuvent ainsi être déposées afin d’éviter une pioche. Le cas du +4 est particulier puisqu’il s’additionne aux vertus du joker et qu’il permet également de changer de couleur pour le prochain tour de jeu. Cependant, le joueur suivant n’est pas forcé de se résigner à grossir son jeu puisqu’il dispose de l’option de contestation (via la touche carré). Ainsi, si le poseur de la carte +4 a demandé une couleur qu’il n’a pas en main, la contestation réussit, lui offrant un total de 6 cartes supplémentaires pour son plus grand plaisir. Cette option, bien que mal expliquée dans le jeu, se révèle décisive dans de nombreux cas, et nécessite d’être attentif à la stratégie du joueur.

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Lorsque l'un des joueurs parvient à se libérer de la majorité de ses cartes et qu’il ne lui en reste plus qu’une en main, il se doit de dire « UNO » sans tarder. Le réflexe doit être systématique puisque les autres joueurs plus attentifs pourront une nouvelle fois procéder à une contestation qui aura pour conséquence d’ajouter deux cartes supplémentaires à l’aspirant vainqueur. Frustrant, n’est-il pas ? Sur ce point, le titre de GameLoft met bien en évidence la possibilité d’appuyer sur triangle pour dire « UNO », ou d’appuyer sur R1 pour contester en cas d’oubli. Ainsi, il suffira d’être attentif à ce qui s’affiche sur l’écran, chose peu exigeante puisque l’interface demeure très (trop ?) épurée.

Niveau accessibilité d’ailleurs, UNO demeure presque trop assisté. En effet, les cartes se mettent d’elles-mêmes  en sur-brillance lorsque notre tour de jeu arrive, allant même jusqu’à présélectionner la carte idéale à jouer. Si cette solution demeure efficace pour les débutants et pour le dynamisme de la partie, force est de constater que la stratégie s'avère diminuée au profit d’un style de jeu nettement plus bête et creux. Car oui, si le jeu se base prioritairement sur les réflexes, la mémoire est fortement mise à contribution, notamment pour deviner et mémoriser les habitudes de ses adversaires et, surtout, de savoir sur quelles couleurs ils ne peuvent pas enchérir afin de les mettre à l'amende. Pour cela, diverses variantes des règles chercheront clairement à travailler cette optique et cela tombe bien puisqu’elles sont toutes présentes dans le titre de GameLoft.

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A jeu sadique, joueur sadique

Bien évidemment, UNO ne se cantonne pas qu’à proposer les règles de base, bien que les premiers essais dans les tournois en solo ne se réservent qu’à ces fonctionnalités. Bien vite, la féroce règle du 7-0 viendra titiller votre patience et mettra à rude épreuve votre habilité à vous souvenir des cartes adverses. Concrètement, lorsqu’une carte 0 est posée, tous les joueurs doivent donner leur jeu à leur voisin, suivant le sens rotatif. Ainsi, chaque joueur sera avantagé ou désavantagé, faisant jaillir diverses remarques et autres insultes pour les plus aigris. Bien plus ciblée, la carte 7 permettra d’échanger directement sa main avec celle d’un des joueurs. Cette solution s’avère salvatrice pour se libérer de sa pile de cartes, si l’on a le réflexe et la logique de la jouer au bon moment du jeu. Cette seule règle permet de se bâtir une véritable stratégie, même si le hasard demeure toujours le premier couteau.

L’autre règle, appelée le « saute-mouton », sert essentiellement à agrémenter le dynamisme de jeu et les réflexes. Dans la pratique, lorsque vous disposez de la même carte (couleur et numéro / signe) que celle qui vient d’être posée, vous pouvez jouer sans attendre votre tour via la touche L1. Cette opération fait évidemment passer des tours et, dans le cadre ou plusieurs joueurs ont des cartes identiques, offrent un joyeux bordel à grands coups de « changement de sens » et « passe ton tour ». Je vous laisse imaginer les parties qui incluent la totalité de ces règles, multipliant la durée de la partie.

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Si les tournois en solo sont au nombre de 15 - et jouables jusqu’à six au maximum - le versant le plus intéressant de UNO  se situe évidemment au niveau du mode multijoueur. Comme l’image de marque du jeu se veut très conviviale, GameLoft a eu la bonne idée de proposer un mode local praticable à quatre joueurs. En sus, un mode en ligne est présent, permettant cette fois-ci des parties à six au maximum, suivant les paramètres appliqués à l’origine. L’intérêt est ainsi décuplé, notamment par la possibilité de parler via micros. Qui plus est - et comme la version iPhone - il est possible d’accéder « à chaud » une partie en cours, excluant ainsi les temps d’attente. On regrettera cependant l’impossibilité de filtrer les sessions par région. Ainsi, difficile de trouver aléatoirement des joueurs français pour se tailler une barre de rires. Dans le même esprit, impossible d’inviter un ami local en tant qu’invité dans une partie online. Bref, si les possibilités sont présentes, force est de constater que le développeur n’est pas allé jusqu’au bout du sujet.

Techniquement enfin, UNO se veut très classique, voire un poil trop sobre. Basé sur le moteur de la version iPhone, cette édition PSN implante uniquement la création d’un joueur via des paramètres vraiment peu variés. La modélisation finale se révèle ainsi assez pauvre. En bonus, un panel de fonds d’écran unis sera accessible, au même titre que différents motifs pour les cartes UNO. Bref, pas de quoi fouetter un chat, même si nous étions en droit d’attendre une interface bien plus chatoyante et fouillée, en comparaison avec l’édition mobile.

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UNO se révèle très efficace, d’autant plus qu’il est le seul représentant sur PS3. Le concept de jeu demeure toujours très addictif et regroupe une large série de règles permettant de renouveler réellement l’intérêt sur le long terme. Si le mode multijoueur demeure bien conçu en local, force est de constater que le jeu en ligne n’a pas été suffisamment creusé pour se définir en tant système complet. En effet, l’absence de filtres par région confronte rapidement les joueurs à la barrière de la langue, découlant ainsi sur des parties muettes. Qui plus est, il est impossible de jouer avec un invité (via une seconde manette) sur une session en ligne. En terme de réalisation, l’ensemble demeure trop minimaliste, malgré un effort effectué sur la création de son avatar. Malgré tout, UNO demeure un bon titre à ressortir de temps à autres pour des parties multijoueur.

+ Les plus

  • Facile à prendre en main
  • Multijoueur local jusqu'à quatre
  • Mode en ligne avec micro
  • Accès « à chaud » aux parties en ligne

- Les moins

  • Réalisation un poil pauvre
  • Impossibilité de filtrer les parties online par région
  • Impossibilité d'inviter un joueur local dans une partie en ligne
  • Musiques énervantes