Un retard justifié ?
Fable III a été officialisé quelques mois à peine après la sortie du second opus, une situation qui a sans surprise inquiétée les fans. En effet, le développement de Fable III a pris deux fois moins de temps, un empressement de la part des responsables qui laisse craindre le pire. La version PC a elle bénéficié de presque sept mois supplémentaires nécessaires pour adapter le titre.
Que les joueurs se rassurent, ils n’auront pas besoin de terminer Fable : The Lost Chapters et Fable II afin de profiter pleinement de ce troisième épisode. Il a été conçu pour le grand public et les nouveaux venus. C’est à l’aide de nombreux indices visuels et sonores que ces derniers pourront comprendre entièrement le contexte.
Fable III nous propose un concept divisé en deux grandes parties, la conquête du monde d’Albion et le maintien au pouvoir. La première partie est la plus longue, elle consiste ni plus ni moins à réunir une bande de héros prêts à mettre un terme au règne de Logan, l’actuel Roi d’Albion et le frère du héros. Pour parvenir à nos fins, il faudra sans surprise accomplir des quêtes principales et secondaires.
Celles-ci permettent aussi à notre héros de progresser et d’accéder à des compétences nouvelles à l’aide de seaux de la guilde. Ces quêtes pousseront le joueur à combattre des monstres, à interagir avec les NPC ainsi qu’à explorer l’environnement. Afin d’améliorer sa situation matérielle, il pourra alternativement effectuer des travaux manuels (forgeron, pâtissier) ou gérer un empire immobilier.
Dans la première occupation, on devra participer à un mini-jeu rythmique à la manière un peu d’un Guitar Hero. La gestion de nos propriétés se fait via une interface vue du haut. Elle est simple et permet d’effectuer des choix basiques comme la vente et la rénovation. Le monde de Fable III est autonome, les NPC ont chacun un planning quotidien que le joueur peut bouleverser.
Il peut interagir avec les habitants d’Albion à l’aide de gestuelles. Cet aspect social est toutefois basique et peu réaliste. A l’instar des précédents opus, le protagoniste peut avoir des relations intimes avec des NPC, se marier, avoir des enfants et même divorcer. Ces possibilités permettent au héros de se sentir moins seul dans cet univers.
La seconde partie consiste à profiter tout simplement de son pouvoir royal capable d’affecter la population entière. Le joueur pourra ainsi autoriser à nouveau le travail des enfants, limiter leurs droits ou encore exploiter une mine sans se soucier des conséquences sur l’environnement. La gestion de l’inventaire se faire au travers du sanctuaire.
Il s’agit d’un lieu virtuel contenant l’ensemble de nos armes, costumes et autres trophées. Nous pouvons naviguer librement dans le sanctuaire divisé en sections comme l’armurerie et la salle des trophées. Il nous offre un meilleur aperçu des objets que nous pouvons arborer au cours de l’histoire et nous évite ainsi de nous perdre dans une interface autrefois lourde et peu réactive.
Une carte du monde est aussi présente et permet au public de se téléporter rapidement d’un lieu à un autre. Cette possibilité est très utile dans le cas notamment des joueurs prêts à finir le jeu dans son intégralité. Cela comprend la collecte des clés d’argent et d’or réparties à travers Albion. Les artistes ont fait un effort afin d’offrir aux joueurs des environnements variés.
Une performance en demi-teinte
Ainsi, le joueur pourra explorer une forêt luxuriante, une vallée enneigée, des plaines désertiques et hostiles ou encore des égouts insalubres. Ces lieux seront bondés en ennemis qu’il faudra combattre coûte que coûte. Les combats sont toujours aussi simples et basiques, ils dépendent foncièrement de trois armes : l’arme blanche, l’arme à feu et les sorts magiques.
Pour s’en sortir, le joueur peut améliorer ses compétences et se procurer un armement supérieur. Les quêtes annexes sont là pour répondre à ces besoins. Malheureusement, ces quêtes sont souvent banales et peu entrainantes. Elles servent surtout à nous faire explorer les différents niveaux qui artistiquement parlant sont plutôt satisfaisants.
Ils sont proprement mis en valeur à l’aide d’effets spéciaux précis et variés. La majorité des animations des NPC et du décor se veut convaincante. La modélisation est propre à défaut d’être détaillée. Mais le jeu a un avantage de taille, il tire franchement bien parti de la puissance des PC afin de nous proposer un univers précis.
Les différences entre les versions PC et Xbox 360 sont visibles, elles se situent au niveau de l’éclairage, de la distance d’affichage et de l’aliasing. Lionhead Studios a toutefois conservé l’excès de flou et de lumière de la version Xbox 360, un excès qui nuit à la précision visuelle du titre. L’interface et les contrôles exploitent le couple clavier/souris. Cette exploitation est cependant maladroite et incomplète.
Les PC permettent au moins de raccourcir notablement les temps de chargement augmentant par la même occasion l’immersion du joueur. L’ensemble supporte la 3D Stéréoscopique que nous n’avons malheureusement pas pu tester. Le mode Hardcore est la dernière spécificité PC, un mode de difficulté élevé augmentant la résistance des ennemis et supprimant l’énergie régénérative.
Le scénario est lui classique et inégal, tantôt ce dernier nous propose des choix effectivement durs et lourds de conséquences, tantôt ce dernier tombe dans la classique opposition entre le bien et le mal. Les dialogues sont heureusement bien écrits et les doublages de qualité. Au même topo au niveau de la bande sonore toujours réalisée par l’incontournable Russell Shaw.
Le mode co-op n’ a pas été supprimé, loin de là. Il est cette fois complet et permet à deux joueurs d’effectuer ensemble des quêtes ou d’explorer l’environnement. Cette coopération utilise enfin les personnages issus du mode solo. Ainsi, l’avancement obtenu au cours de ces sessions co-op seront conservées et visibles dans le mode solo.
Bon et sympathique au possible, le jeu manque d’ambition et reste campé sur ses positions. Lionhead Studios s’est contenté d’apporter quelques améliorations à un concept ouvert et simple à la fois. Mais cette ouverture est superficielle et pas forcément utile. La simplicité pourra faire fuir les joueurs expérimentés car elle est imposée.
Configuration de test :
- Asus P8P67 Deluxe
- Intel i7 2600K
- 12Go DDR3-1600
- nVidia GeForce 260GTX
- Samsung SyncMaster T240MD
- Creative Sound Blaster X-Fi Titanium
- Sennheiser PC 360 G4ME
+ Les plus
- L'univers artistique
- Le mode co-op fonctionnel
- Les graphismes supérieurs
- Les moins
- Trop simplifié
- Adaptation maladroite
- Quêtes secondaires parfois inutiles