Simple remake ?
GoldenEye 007 porte peut-être le même nom que son illustre prédécesseur, mais il ne cherche aucunement à se faire passer pour un simple remake, loin de là. Cette mouture Wii est un nouveau jeu, un jeu bien à part doté de missions exclusives et d’une belle adaptation conceptuelle. Eurocom s’est bien entendu reposé sur le titre originel mais les innovations sont légion.
Tout d’abord, Pierce Brosnan a été remplacé par Daniel Craig qui prête sa voix et son visage à son double virtuel. En plus des répercussions visuelles, ces changements affectent aussi l’esprit et le déroulement du jeu composé de quatorze missions reparties à travers six chapitres. Des missions du jeu originel ont été supprimées comme Silo ou encore Caverns.
En procédant ainsi, les développeurs ont pu fluidifier la trame scénaristique et ajouter des cadres géographiques nouveaux comme Barcelone et Dubaï. Dans la peau de James Bond, le joueur se doit d’accomplir une batterie d’objectifs dont le nombre dépend du niveau de difficulté choisi. Pour profiter pleinement du level-design complexe et intéressant, il est nécessaire de jouer dans le mode le plus difficile. Entre dix et quinze heures vous seront nécessaires pour découvrir le mode solo.
Il existe au total cinq niveaux de difficulté dont deux sont directement issus du premier volet. Le mode 007 Classic forcera les joueurs à utiliser soigneusement les gilets pare-balles, l’énergie vitale du héros ne se rétablira pas contrairement aux niveaux de difficultés inférieurs. Le mode Course contre la Montre sera adressé aux véritables experts qui auront l’occasion de faire publier leurs records.
Les objectifs nous sont dévoilés à l’aide de cinématiques précalculées et doublées, un sympathique plus. On notera aussi la présence d’une meilleure mise en scène reposant sur des scripts ainsi que des QTE, une paire offrant aux joueurs une compréhension supérieure du scénario certes basique mais proprement exploité.
Le public a aujourd’hui le choix de jouer pleinement la carte de la discrétion ou de la boucherie. Pour faire un carnage, rien de plus simple : se faire entendre ou se faire repérer visuellement. Une fois l’alarme déclenchée, il est impossible de revenir en arrière pour des raisons logiques. Les niveaux ont été bien adaptés pour permettre une discrétion totale.
De plus, le héros peut désormais neutraliser un ennemi discrètement à l’aide d’animations crédibles. Daniel Craig oblige, peu de gadgets seront utilisés pour faciliter la tâche du joueur si ce n’est le polyvalent téléphone portable nécessaire pour prendre des photos de cibles ou encore pirater des tourelles automatiques.
Hormis quelques clins d’œil à la version Nintendo 64, le jeu tâche surtout de s’adapter au mieux aux actuelles productions vidéoludiques. On pourra ainsi retrouver des scènes ralenties typiques d’un Modern Warfare, de plus nombreuses scènes à véhicule (moto, tank) et des confrontations avec des boss.
Mission accomplie
En plus d’avoir le choix des armes, le public pourra aussi profiter du titre à l’aide de contrôleurs de jeu variés comme le couple Wiimote/Nunchuk, la manette Gamecube ou encore le Controller Classic Pro. Eurocom a fait en sorte de proposer une flopée de réglages hautement personnalisables permettant à tout type de joueur de jouer dans des conditions optimales.
Posséder une interface claire, une difficulté équilibrée ou encore un gameplay huilé ne sont pas les seules préoccupations du studio américain. Il a aussi fait en sorte de nous présenter une intelligence artificielle efficace et agressive à la fois. Nos ennemis courent, se mettent rapidement à couvert, tentent même de plonger pour éviter de mourir bêtement. En surnombre, ils n’hésitent pas à nous contourner dès que possible. Cela change du premier volet.
Les thèmes originaux n’ont pas été repris au grand dam des fans, mais la bande sonore reste dans l’esprit d’un James Bond et se montre relativement adaptée. L’épais mode multi-joueurs viendra doper la durée de vie du jeu et rappeler aux aficionados de bons souvenirs. Disponible en écran splitté ou bien sur Internet, le mode supportera jusqu’à huit joueurs simultanés.
Les personnages du scénario principal seront jouables au même titre que d’emblématiques figures de la saga James Bond comme Baron Samedi ou Oddjob. Le mode multi possède une composante RPG permettant au public d’accéder à des armes et des gadgets nouveaux. Cette accession se dessinera via la collecte de points d’expérience.
Impossible en revanche de personnaliser complètement nos armes et grenades qui seront disponibles au travers de lots. Il sera toutefois possible de moduler les parties selon les modes de jeu (Deathmatch, Team Deathmatch, etc) et d’appliquer des règles uniques. Elles nous imposeront par exemple de viser uniquement la tête pour tuer un opposant.
Jouer en mode écran partagé implique néanmoins une triste contrepartie, la diminution du rythme de jeu. Dans ce mode, l’intensité des parties est amoindrie afin très probablement de supporter l’agitation des quatre joueurs simultanés. En revanche, jouer seul en ligne est digne d’un Call of Duty. On regrettera seulement l’absence de communication vocale ou encore textuelle, les affrontements sont donc limités au niveau social.
Manquent aussi à l’appel les bots, leur présence aurait permis aux débutants de peaufiner leur technique avant de se frotter aux joueurs humains. GoldenEye 007 possède heureusement des bruitages précis permettant d’apprécier le concept. Les doublages en revanche sont surjoués et manquent malheureusement d’implication. Au niveau visuel, il n’y a rien à redire, le moteur graphique exploite étonnement bien la console de Nintendo, les animations de grande qualité sont heureusement présentes pour crédibiliser le tout.
Eurocom nous a concocté un jeu excessivement propre et bien adapté aux normes vidéoludiques actuelles, un jeu qui ne se repose pas sur ses acquis. En adaptant le concept et en supprimant des missions peu intéressantes, les responsables ont su dynamiser le tout et faire de GoldenEye 007 un excellent jeu de tir que les fans devront acquérir le plus vite possible.
+ Les plus
- Le rythme de jeu
- Une adaptation moderne
- Le choix entre discrétion et passage en force
- Très accessible et simple à prendre en main
- Les moins
- Doublages français
- Le mode écran partagé ralenti
- Absence de communication en ligne