Le pétrole, le nerf de la guerre
Alors qu’on doutait clairement des intentions de Kaos Studios pour son manque de clarté, ce dernier a eu le bon réflexe d’organiser une session de test destinée à recueillir les critiques des joueurs mais aussi et surtout à offrir au public un bref aperçu de son concept fondateur. C’est au travers d’un unique mode de jeu ainsi que de deux différentes cartes que cette preview se base, un ensemble certes limité mais qui sait tirer son épingle du jeu.A l’image des excellents Battlefield 2142 et autres Enemy Territory : Quake Wars, Frontlines : Fuel of War nous propose d’évoluer dans un groupe militaire soudé et interdépendant. Cela signifie qu’en l’absence d’un minimum de coopération, la victoire est difficilement concevable puisqu’il s’agit ni plus ni moins de capturer des points de contrôles.
Le jeu oppose deux grandes factions que sont la Coalition Occidentale et l’Alliance de l’Etoile Rouge se battant pour une seule et même cause, le contrôle des dernières ressources pétrolières du monde. Dans cette réalité alternative, le monde semble déjà être au bord du précipice économique suite à la raréfaction soudaine de l’or noir qui a logiquement fait chuter les bourses mondiales.
Afin de limiter les dégâts, les pays industriels se sont tout bonnement appropriés par la force de ces puits pétroliers, une quête qui finira par générer des zones de tension puis créer un véritable conflit international. Dans ce contexte on ne peut plus tendu, le joueur incarnera alors un soldat d’élite chargé de sécuriser ces ressources et de repousser l’ennemi aussi loin que possible.
Un ensemble très conservateur
Comme son nom l’indique, le jeu se focalise sur un important point militaire et stratégique, l’avancée de la ligne de front. Pour la faire progresser, les deux camps devront accomplir des objectifs repartis à travers l’ensemble de la carte. Dans cette preview il n’était alors question que de venir capturer des points stratégiques représentés sous la forme d’un parc ou d’une station de ravitaillement.En faisant progresser cette ligne, le camp victorieux gagne non seulement des points mais pourra de plus réapparaître directement dans ce nouveau lieu sécurisé, regroupant munitions et véhicules militaires. Ces importants supports logistiques sont très souvent au centre des combats qui doivent être orchestrés de façon intelligente afin de tenir durablement la position.
L’avantage du jeu voire du concept réside dans la totale liberté de jeu qui n’impose véritablement que des naturelles restrictions géographiques et humaines. Ainsi, le joueur habile peut très bien grimper au sommet d’une centrale de raffinement pour avoir une meilleure vie d’ensemble. Cependant, le gameplay a été pensé pour contrebalancer cela et un sniper à la vue perçante pourra très bien le déloger.
Cette ouverture logistique conduit à une complexité de jeu typique. En effet, les joueurs débutants vont être confrontés durant les premières heures de jeu à cet obstacle culturel qu’est la connaissance stratégique des différentes cartes. A force de jouer et donc de mourir, le joueur acquiert très naturellement des réflexes et points de repères nécessaire pour organiser de façon personnelle sa progression.
De plaisantes innovations
Il existe en tout et pour tout sept différentes classes militaires spécialisées dans l’assaut, le support militaire, le combat rapproché ou encore le tir de haute précision. Ces dernières divergent uniquement dans leur inventaire initial qui ne pourra aucunement être modifié. Ces restrictions ont pour rôle de maintenir un certain équilibre des forces.Des spécialisations militaires au nombre de quatre sont aussi à prendre en considération en début de partie et ont toute une grande utilité, tout dépend en définitive du joueur et de sa façon d’aborder les choses. En pratique, seules trois spécialisations connaissent un vrai succès puisqu’elles ont pour vocation d’être hautement offensives.
Les dispositifs de contre-mesures exploitent les ondes électromagnétiques pour neutraliser l’ensemble des dispositifs électroniques durant un laps de temps donné et n’ont de ce fait une réelle force de frappe. Le support au sol à lui la capacité de déployer des tourelles défensives. Bien placées ces dernières peuvent se montrer meurtrière et efficace en tout point.
La possibilité de réparer rapidement les véhicules rend cette spécialisation très attractive pour les joueurs maîtrisant un tant soit peu les tanks et autres hélicoptères. Le technicien drone aura lui la chance d’utiliser des drones de reconnaissance et de combat, cependant durant cette phase de pilotage le joueur est à la merci de n’importe quel ennemi, gare donc aux joueurs mesquins.
Quelques défauts par ci par là
Pour finir nous avons le support aérien qui comme son nom l’indique permet de commander des frappes aériennes stratégiques d’amplitude progressive allant de la bombe intelligente à la bombe incendiaire. A noter que l’ensemble de ces spécialisations possèdent trois niveaux successifs d’amélioration suivant une courbe d’efficacité progressive.Cela ne nous empêchera pas pour autant d’utiliser simultanément les trois compétences actives. Qu’ils soient urbains ou ruraux, les environnements sont d’un terme général plutôt réussis et fournis en nombreux détails, le seul bémol provient des modèles de collision qui ne sont pas actuellement optimisés et permettent à un maigre buisson d’arrêter une balle de fusil sniper.
Le level-design a été bien pensé dans le sens où il offre de nombreux recoins et façons d’aborder un même problème. Avec les véhicules qui sont omniprésents, les combats gagnent clairement en intensité, on regrettera uniquement la politique du « premier qui tire à gagné » et l’absence de dégâts localisés, s’attaquer au blindage avant ou arrière d’un tank ne change strictement rien.
Le moteur graphique remplit avec succès son contrat technologique sans pour autant se montrer gourmand et particulièrement complexe. D’un point de vue sonore, Frontlines sait se montrer présent à tous les niveaux, notamment durant les bombardements aériens qui sont plus vrai que nature, les coups de feu sont eux un peu plus en retrait.
Mission optimisation
Pour sa première sortie vidéoludique, Kaos Studios s’en tire bougrement bien, on pourra pester il est vrai sur nombre de points techniques et artistiques, mais dans l’ensemble le jeu laisse présager de bonnes choses à venir si ce n’est plus. D’autant plus qu’il faille prendre en considération son stade de développement actuel qui reste sommaire et timide.Quelques défauts et de nombreuses satisfactions, voila comment résumer nos impressions face à un jeu surprenant et plaisant. On compte bien évidemment sur les développeurs pour exploiter un concept diablement efficace et mettre sur pied d’ici quelques semaines une véritablement machine à optimiser, car dans le cas contraire les amateurs de FPS sauront quoi faire, aller chez la concurrence.
Date de sortie prévue pour le premier trimestre 2008 sur PC et Xbox 360.