L'attaque des macaques féroces
La série débutée en 1998 sur PSone a connu trois excellents épisodes développés par le talentueux studio d'Insomniac Games. Le jeune Spyro se présentait donc au top des jeux de plates-formes, au coude à coude avec un certain Crash Bandicoot, mascotte de Naughty Dog. Après un passage assez remarqué sur GameBoy Advance entre 2001 et 2002 avec Spyro : Season of Ice / Spyro : Season of Flame, l'arrivée de la série sur PS2 a fait l'effet d'un pétard mouillé par de nombreuses lacunes et surtout un intérêt fortement épuisé. Les trois épisodes jusqu'à présents sortis sur la console de Sony seconde génération ne parvenaient pas à remonter la pente qui semble encore à ce jour sans fin.The Legend of Spyro : The Eternal Night se présente comme la suite scénaristique de The Legend of Spyro : A New Begining, également développé par Krome Studios. Vous reprenez donc l'aventure dès la fin du combat final contre la dragonne Cynder qui est revenue à sa forme infantile. Tout se présente assez bien, sauf que les ténèbres vont à nouveau s'abattre sur le monde des dragons puisque Gaul, le roi des singes, compte libérer l'esprit du maître noir, jusqu'alors emprisonné à Convexity. Notre jeune et insouciant dragon violet devra donc empêcher cette apocalypse avant que l'éclipse des lunes célestes ait lieu pendant la nuit des ténèbres éternelles. Spyro sera alors aidé par le mystérieux Chroniqueur pendant ses rêves.
Krome Studios a malheureusement décidé de conserver un univers plus adulte, tout en gardant des héros jeunes et inconscient. Cette nouvelle ambiance qui a déjà montré ses lacunes en 2006 ne promet guère plus d'amélioration avec ce nouveau volet.
Petit dragon deviendra grand
Débutant sans aucun pouvoir hormis la charge la possibilité de planer brièvement, Spyro se présente comme un petit être faible qui, accompagné de son compagnon volant dopé à la pile Duracel, Sparx, ne fera pas le poids contre les hordes de sombres macaques et autres chiens enragés qui n'hésiteront pas à le croquer tout cru. Seulement, une entité nommée Chroniqueur projettera notre jeune héros dans ses rêves afin de l'aider à retrouver ses pouvoirs d'antan.C'est alors que débute une sorte de chemin du combattant qui mettront vos doigts à rude épreuve afin de sauter de plates-formes en plates-formes en évitant de faire le saut de l'ange dans le vide. Le gros défaut de maniabilité commencera d'ailleurs à refaire des siennes car Spyro répond mal aux commandes, faisant un double saut une fois sur deux et planant quand il ne faut pas. Énervant. Quoi qu'il en soit, vous acquerrez très vite le « Temps du Dragon » à utiliser intelligemment via la touche L1 pour un effet « à la Matrix » qui vous sera fort utile pour vous défaire des monstres affamés que vous rencontrerez. Seulement, une icône en forme de sablier se videra progressivement et surtout rapidement pendant l'utilisation de cette fonction.
Votre quête intérieure vous mènera à votre premier pouvoir : la gestion de l'élément de feu. Ce dernier permet de cracher des flammes ainsi que de se transformer en véritable torche vivante dans le but d'effectuer une forte charge frontale. Ces attaques consomment votre jauge de souffle et il faudra trouver des gemmes vertes dans le jeu pour la restaurer.
Les gemmes rouges que vous croiserez dans votre progression restaurent la santé, les bleues permettent d'augmenter la puissance de vos éléments (via la touche select) et les violettes servent à remplir la jauge de furie. Chaque élément possède une attaque spéciale à déclencher à l'aide de la touche R2. Les quatre éléments à débloquer dans l'aventure étant le feu, la glace, l'électricité et la terre, chaque pouvoir permettra de se sortir de mauvaises passes face à certains ennemis récalcitrants et autres environnements peu dociles.
Vous apprendrez via le sage dragon Ignitus que vous devrez partir en quête du Chroniqueur, un dragon de légende qui devrait pouvoir aider à sauver le monde de l'invasion démoniaque. Vous frayer un chemin dans ce monde de tous les dangers ne sera pas chose aisée, surtout au vu des nombreuses lacunes que regroupe le jeu.
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De sombres handicaps
Même si le concept du jeu peut encore passer dans la théorie malgré la présence de ténors dans le domaine de la plate-forme, The Legend of Spyro : The Eternal Night pèche très fortement dans son gameplay. En effet, le jeu aurait pu être agréable si les contrôles n'étaient pas si fastidieux et si peu ordonnés. En phase de plate-forme, on s'arrache vite les cheveux du fait que les mouvements de Spyro sont très lourds et peu précis. On se retrouve ainsi souvent à faire et refaire le même chemin car on s'est misérablement viandé dans une eau empoisonnée ou d'une plate-forme surélevée.Les combats particulièrement nombreux deviennent rapidement une véritable plaie car excessivement brouillons. En effet, il n'est pas rare qu'une troupe de cinq ou six ennemis se jettent sur vous et vos attaques ne leur feront que peu d'effet. C'est donc d'acharnement qu'il faudra s'armer, accompagné d'effets de souffle et de ralentis qui masquent fortement la visibilité de l'action. Même avec tous les efforts du monde, on perd à chaque fois pas mal de vie et forcément les gemmes rouges ne sont pas toujours monnaie courante. On peut aussi indiquer les angles de caméra mous et surtout impossibles à gérer correctement en combat comme en phase de plates-formes car le décor bloque souvent la rotation, ce qui rend la prise en main agaçante au possible.
Ce nouveau volet ne s'en sort pas mieux au niveau de la progression qui se montre molle, accompagnée de cut-scenes à répétition dispensables et surtout agaçantes par des voix françaises sommes toutes moyenne, donnant peu de crédibilité aux protagonistes (le doubleur de Sparx est néanmoins assez convainquant par moments). Le cheminement se présente donc rapidement comme un supplice et c'est avec grande déception que nous nous apercevons que cette licence se gâche au fil du temps, bien que les graphismes n'en sont qu'améliorés. Un background toujours attrayant mais un concept sans aucun doute à revoir.
+ Les plus
- Un moteur graphique honnête.
- Des thèmes musicaux assez bons (pour peu qu'on monte le son dans les options).
- Les moins
- De sévères lacunes de jouabilité.
- Un bestiaire impersonnel.
- Les phases de combat mal gérées.
- Une mise en scène creuse.