Ezio, grand charmeur
Assassin's Creed a marqué les esprits lors de sa sortie. Pour autant, si le jeu a séduit, les défauts étaient pourtant aussi de la partie. Répétitif, très linéaire, manquant terriblement de contenu pour diversifier l'aventure principale, le premier volet a connu quelques ratés. Aussi, attendons-nous mieux de ce deuxième volet, qui devrait, si tout va bien, avoir appris de ces erreurs passées. Changement de héros, changement d'époque, changement de lieu, nous voilà en 1476, au cours de la Renaissance italienne, et incarnant un certain Ezio Auditore. Si Altaïr a pu se montrer froid et mystérieux, Ezio lui, a du sang latin qui lui coule dans les veines. Il a la verve de tous les Italiens, se trouve séduisant, est amateur de jolie filles, parle avec les mains et n'hésite pas à se battre pour régler des comptes personnels. Le début de l'aventure est haute en couleur et encore loin des complots qui désarment les grandes familles italiennes.
Le début du jeu prend le temps de poser les bases de ce nouveau personnage, que l'on découvre dans son quotidien, un quotidien a priori fait de désinvolture. Quelques pas donc pour prendre en main ce nouveau héros, qui lui aussi, aime grimper aux murs avec souplesse et sauter de toits en toits pour remporter des courses, notamment contre son frère. L'occasion de remplir quelques missions, d'apprendre à quoi servent les touches, de rencontrer toute la famille d'Ezio, de découvrir la magnifique ville de Florence. En bref, quelques pas pour découvrir tranquillement les premières possibilités du jeu. Ceci ne sera qu'un avant-goût, une petite mise en bouche. Le vif du sujet prendra le temps de s'installer, Ezio laissera tomber son rôle de séducteur pour s'habiller d'un nouveau costume, venger sa famille et déjouer d'autres plans machiavéliques.
Du contenu divers et varié
Le pari des développeurs pour ce deuxième volet était d'apporter les modifications au gameplay sur des points qui n'avaient pas du tout séduit dans le premier Assassin's Creed. Aussi, ceux qui auront pris en main Altaïr ne pourront manquer de remarquer de vrais changements. On commence par un des aspects important, la linéarité. Ici, Ezio est guidé par une quête principale. Les missions s'enchaînent permettant au scénario de se dérouler à son rythme. A vous donc, encore une fois, les allers et retours, les remises de courrier, les recherches d'informations, les assassinats, la libération de prisonnier, etc... Vous vous laissez donc guider par le titre. A ceci viennent s'ajouter les quêtes secondaires, celles qui permettent au scénario de faire une pause, et vous de gagner quelques florins ici et là. Aider les citoyens, les membres de votre famille, vos prochains complices seront donc votre lot. En parallèle à toutes ces missions, le titre vous proposera de retrouver quelques éléments bonus, tels que des coffres remplis de monnaie, la découverte des Tombeaux, ces lieux secrets et bien mystérieux, la récupération des glyphes, etc... Si vous avez reproché à Assassin's Creed premier du nom d'aller droit au but, ce deuxième volet lui ne manque pas de contenu pour diversifier votre aventure.
A tel point que les développeurs auraient pu en faire trop ? La question se pose en effet quand on évoque la présence de Tombeaux. Il s'agit en fait de "donjons" dans lesquels vous attendent des défis. Acrobaties et réflexion en sont les maîtres mots. Ces Tombeaux n'interviennent pas dans l'aventure principale et sont surtout à considérer comme des à-côtés, des niveaux bonus. Ceux qui aiment que leur aventure soit diversifiée apprécieront, les autres qui n'aiment pas être interrompus grogneront de mal-aise. A chacun sa façon d'appréhender sa partie, mais cette fois, il sera impossible de reprocher aux développeurs un manque d'imagination et de contenu.
Dans tous les cas, on ne s'ennuie pas sur ce nouveau volet. Les missions principales se montrent à ce point diversifiées que vous n'aurez jamais l'impression de répéter les mêmes gestes. On apprécie donc, même si bien sûr l'ensemble se montre très dirigiste. Mais libre à vous, si vous n'êtes pas satisfaits, de varier encore et de passer sur les quêtes annexes. Mais immergé dans l'aventure, il se peut que ces dernières soient mises de côté dans l'optique d'avancer sur une aventure tout simplement captivante. Vous êtes donc libre de vos mouvements, le choix est présent et il ne vous reste donc plus qu'à en disposer ou non.
Ezio gagne en aptitudes
Ezio gagne en aptitudes et en nouvelles armes. Sa palette de coups s'enrichit, ses qualités de voltigeur aussi. Très fougueux, le héros est capable de grimper n'importe quelle façade, de sauter de toit en toit, et ainsi de s'échapper aux gardes à ses trousses. Ezio se montre aussi plus familier des armes, plus expert en la matière aussi. Aussi vous amuserez-vous à tuer vos ennemis perché dans le vide. Et puis les armes, Ezio dispose d'un bel arsenal, grâce notamment à l'ami de la famille, Leonard de Vinci. Celui-ci lui confectionnera en premier lieu un gant comportant deux lames cachées, une arme très efficace pour les assassinats propres et discrets. Viendront par la suite des armes à feu, et un fumigène très utile lui aussi. Le célèbre inventeur fera même bénéficier son jeune ami d'une de ses inventions qu'on vous laissera découvrir. Là encore, les développeurs ont cherché à varier vos possibilités surtout en matière d'assassinat.
Les assassinats d'ailleurs se voient quelque peu modifiés. Terminés les énigmes et la réflexion, un assassinat est désormais vu comme l'aboutissement d'une série de missions. La liberté vous est offerte d'appréhender vos victimes comme vous le souhaitez : en fonçant droit au but ou en faisant preuve d'un peu plus de subtilités. Les puristes seront déçus de voir perdu "l'enrobage" autour de l'assassinat comme le proposait le premier volet. Mais là encore, libre à vous d'opter pour la voie qui vous conviendra le mieux sur le moment, puis d'assumer les conséquences de vos actes. Fuir dans la majorité des cas et attendre que l'alerte s'éteigne.
Ezio ne sera pas seul dans cette aventure puisqu'il gagne en complices. Trois factions peuvent interagir avec vous pour peu que la bourse de Ezio le permette. D'où l'importance de trouver des coffres. Les services se monnaient donc, mais se révèlent très utiles pour dissiper la vigilance des gardes. Les Mercenaires pourront tuer à votre place, les voleurs assureront vos arrières en attirant les soldats ailleurs et les courtisanes elles, useront de leurs charmes. Vous n'aurez alors plus qu'à vous fondre dans des groupes et avancer à la vue de tous mais dissimulé. En cas de poursuite, vous pourrez également lancer des florins à la foule qui ne manquera pas de se jeter sur la monnaie, au grand désarroi des soldats qui du coup, seront ralentis. Le système des factions est assez plaisant, facultatif mais ô combien efficace quand on en maîtrise toutes les ficelles.
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Conclusion
Assassin's Creed 2 fait donc nettement mieux que son prédécesseur un proposant un contenu largement plus étoffé. L'action se montre plus présente, plus dynamique aussi. La liberté de mouvement aussi vous permettra d'appréhender l'aventure comme bon vous semble : c'est à dire de diversifier votre aventure en mêlant quête principale et à-côtés ou au contraire de ne se consacrer qu'à la seule histoire principale, déjà elle-même diversifiée dans ses missions.
En plus du contenu, Assassin's Creed 2 livre quelques charmes de l'Italie : les villes, Florence ou Venise, sont sublimes, fourmillent de détails, leurs rues sont toujours animées... Ezio séduira les joueurs du premier volet, mais attention, il se peut aussi que tous les changements vous interpellent. Cet Assassin's Creed 2 suit une évolution naturelle, propre à toute suite, mais ne gomme pas tous les défauts du premier. Mais dans tous les cas, ce titre est une des meilleures références de cette année. Ubisoft assure encore un jeu de haut niveau et l'on apprécie de s'y perdre.
+ Les plus
- Contenu plus étoffé
- Nouvelles aptitudes de Ezio
- Présence des factions
- Modélisation parfaite des villes
- Un scénario captivant
- Les moins
- Quelques bugs graphiques gênants
- La refonte des assassinats