Une nouvelle référence sous Klipper

Après une K1 et une K1 Max (voir nos tests) bien accueillis sur le marché de par leurs innovations, mais non sans quelques défauts, Creality récidive avec la K1C, une variante de son imprimante 3D CoreXY haute vitesse et haut de gamme.

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Creality a ainsi récemment embrassé la cinématique CoreXY de plein fouet pour ses imprimantes 3D grand public, et compte en faire son principal cheval de bataille. Ainsi, la gamme K1 se présente comme le fleuron de la marque et connait une nouvelle variante estampillée "C" faisant référence à ses nouvelles capacités d'impression, notamment orientées vers l'impression de filaments techniques, chargés au carbone.

Rappelons que la gamme K1 constitue le haut du panier chez Creality, du moins dans les imprimantes 3D destinées au grand public, et qu'elles inaugurent l'intégration native de Klipper au sein des machines de la marque.

Klipper est un système différent de Marlin, l'OS traditionnellement utilisé ces dernières années sur les machines grand public. L'OS se démarque par une puce dédiée et un environnement Linux qui permettent un traitement plus rapide des données en plus grande quantité qui laissent la place à plus de fonctionnalités et de données télémétriques. En résultent d'excellentes performances, principalement dans les vitesses d'impression, permises par la mise en place de certaines fonctions comme la gestion du pressure advance, et de la compensation de résonnance via accéléromètre.

Une K1, en mieux

Avec la sortie de la K1, Creality avait fait un bond en avant significatif dans les technologies et le matériel proposé.

Habitué aux imprimantes cartésiennes, Creality embrassait la cinématique CoreXY qui permet, par un jeu de courroies, d'imposer le fonctionnement simultané de 2 moteurs pour la gestion d'un seul axe. Le tout combiné à Klipper, un nouvel extrudeur et une enceinte fermée démontrait l'envie de Creality de proposer de nouveaux standards plus largement inspirés des imprimantes industrielles.

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Malheureusement, pressé par la concurrence (notamment Bambulab), Creality a fait le choix de sortir sa K1 dans la précipitation et la machine présentait quelques problèmes principalement localisés au niveau de l'extrudeur, de la tête d'impression, ainsi que de la structure propice à la génération de VFA (Vertical Fine Artefacts).

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Avec la K1C, Creality espère faire oublier les défauts de la K1 et propose ainsi une "nouvelle" machine, mieux équipée et profitant de nombreuses corrections et améliorations.

Les principaux changements annoncés par Creality sont ainsi :

  • De nouveaux ventilateurs de tête équilibrés pour limiter les perturbations et la résonnance
  • Une nouvelle conception de tête avec une buse traversante trimétal faisant office de heatbreak (dans le style de l'E3D Revo)
  • L'intégration d'une caméra AI
  • La prise en charge des filaments abrasifs chargés de type phosphorescent, bois, métal, carbone...

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Concernant les performances de l'imprimante 3D, on reste plus ou moins sur les bases de la K1 :

  • Technologie FDM par dépôt de filament fondu
  • Volume d'impression de 220 x 220 x 250 mm
  • Vitesse max d'impression de 600 mm/s
  • Extrudeur double entrainement entièrement en métal
  • Hotend capable d'atteindre 300°C
  • Plaque d'impression PEI avec zone de nettoyage de buse
  • Double Système d'autoleveling entièrement automatique.
  • Prise en charge d'une large gamme de filaments : PLA, ABS, ASA, PETG, TPU, filaments carbone ou chargés de pulpe de bois, poudre de diamant, poudre métallique.
  • Système de changement rapide de buse, fonctionnement full metal (pas de PTFE)
  • Caméra AI intégrée
  • Système de filtration de l'enceinte de l'imprimante

Installation et premières impressions

Pas de grandes surprises au déballage de la K1C par rapport à la K1, on retrouve une machine quasiment assemblée et bien protégée. La machine est toujours livrée avec une notice et un ensemble d'outils nécessaires à son assemblage et son entretien. Néanmoins, Creality se veut moins généreuse avec la K1C : aucune buse de rechange n'est proposée dans le pack.

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Le montage est simple et ne requiert que quelques manipulations : insertion de l'écran dans les fentes prévues, assemblage de la poignée de porte, installation du support de bobine à l'arrière ainsi que du filtre à l'arrière, c'est tout.

En moins de 10 minutes, on peut lancer la machine et procéder aux réglages initiaux qui sont complètement automatisés : on renseigne le WiFi, on peut associer la machine à son compte Creality Cloud selon envie, puis la machine procède à divers tests : moteurs, chauffe, ventilation, leveling, matrice de points de palpation et compensation de résonnance. La procédure prend une dizaine de minutes et la machine est ensuite prête à l'emploi.

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Niveau design, aucun changement majeur si ce n'est quelques modifications subtiles.

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Les pieds en caoutchouc de la machine sont désormais proposés d'une pièce et non deux comme sur la K1, ils apparaissent également moins rigides.

On repère également que le logo de la marque sur le châssis supérieur n'est plus chromé et collé, il s'agit d'un logo peint.

On note que la jointure de la porte profite d'un joint d'étanchéité qui permet de mieux conserver la chaleur dans l'enceinte. Le ventilateur d'extraction est également légèrement différent avec une grille de protection. On peut y fixer un "filtre" fourni à l'arrière pour les filaments dégageant des odeurs.

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Creality a installé des joints sur la porte

Il s'agit là d'une certaine déception : le filtre fourni se résume à un disque en nid d'abeilles fermé par des grilles et qui renferme quelques pellets de charbon actif. D'une part il n'y en a que très peu : difficile d'espérer un filtrage des odeurs avec si peu de charbon actif, d'autre part, on aurait apprécié un filtre HEPA pour l'impression d'ABS ou d'autres filaments techniques qui ont tendance à dégager certes des odeurs dérangeantes, mais également des particules ainsi que d'autres émanations nocives. Certes, c'est un début, mais il n'est pas vraiment approprié de parler de "filtre" en considérant le module fourni par Creality.

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On peut également repérer la présence d'une caméra AI, accessoire fourni d'origine sur K1 Max mais qui reste en option sur K1.

Enfin dernier point visible dissociant la K1C de la K1, le chariot du lit d'impression qui présente une plaque de façade indiquant la mention K1C et le volume de la machine. Cette plaque n'a visiblement qu'un but esthétique et ne semble pas pouvoir être retirée, elle empêchera l'installation de certains mods, notamment celui consistant à installer des ventilateurs radiaux sous le lit d'impression pour diffuser l'air chaud et procéder à une chauffe contrôlée de l'enceinte, nécessaire à certains filaments techniques comme le nylon. Néanmoins, l'aspect plus étanche de l'enceinte de la K1C devrait rendre ce mod caduc, la régulation de l'enceinte étant laissée à la chauffe du lit et une gestion de l'extraction par le ventilateur du fond.

Dans son ensemble, la K1C reprend donc les bases de la K1 avec le dernier extrudeur Hummingbird en date, tout en métal et révisé ne présentant plus les problèmes connus sur la première version.

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La nouvelle buse "Unicorn" promet un fonctionnement full metal : il s'agit d'une buse qui mise sur la combinaison de 3 métaux différents pour proposer une rupture thermique tout en n'ayant pas recours à l'utilisation d'un tube PTFE. Cela permet d'imprimer des filaments à plus haute température et donc d'étendre la polyvalence de la machine.

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Dans les faits, ce type de buse long format est un parti pris assez surprenant puisqu'elle impose un changement de matériel aux utilisateurs et affiche un prix bien plus élevé que les buses traditionnelles (qui sont déjà propriétaires sur ces machines de par leur longueur située entre celle d'une V6 et d'une Volcano). Pour limiter le besoin d'en changer et pour garantir la prise en charge des filaments chargés, Creality a choisi un modèle renforcé qui ne devrait pas souffrir avec les filaments abrasifs. Par ailleurs, il apparait que les hotends conventionnelles ne sont pas compatibles pour un éventuel remplacement : le diamètre de la partie heatbrak de la buse Unicorn de la K1C étant plus petit que les HB traditionnels.

Des performances un cran au-dessus

Grâce à sa tête chauffante capable d'atteindre 300 °C, à sa cinématique CoreXY et à Klipper, la K1C est capable de proposer des impressions allant jusqu'à une vitesse de 600 mm/s

Dans les faits, cela concerne surtout les déplacements max de la machine, la limite physique étant la capacité de la machine à refroidir correctement les couches à mesure de leur empilement.

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Reste que sur les tests d'impression à 600 mm/s la machine s'en sort sans problème. Néanmoins, on aura plutôt intérêt à limiter sa vitesse d'impression autour des 300 à 400 mm/s avec 200 mm/s sur les périmètres extérieurs.

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L'accélération maximum de 20 000 mm/s² est respectée, et l'autoleveling a gagné en efficacité, notamment par une procédure révisée et l'ajout d'un tampon en silicone au fond du lit qui permet de mieux essuyer la buse avant les points de palpage.

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Le système de poulies de la K1

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Les nouvelles poulies de la K1C

Autre point qui n'est pas directement abordé par Creality : la potence a connu quelques améliorations : elle se veut plus rigide et mise désormais sur des poulies plus petites à 20 dents. Cela permet également un transfert plus direct du couple moteur, ces derniers ont également été modifiés : ils sont plus courts que sur K1. L'objectif est de limiter le VFA (Vertical Fine Artefacts), des motifs redondants qui émanent de la potence et qui sont différents du ghosting et ringing que l'on peut effacer via l'Input Shaping. Dans les faits, la situation est grandement améliorée et le VFA est désormais quasi inexistant, preuve en est des tests menés sur les deux machines.

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Au rayon des améliorations peu évoquées, on note également un mode "silencieux" dans la machine qui permet de limiter les vibrations et bruits des moteurs pour ne pas dépasser 45 dB

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Enfin, si les menus de base et l'interface Web n'ont que peu évolué, la machine a l'avantage d'être immédiatement proposée avec un accès root activable. Cela permet en outre l'installation d'une interface tierce (Fluidd ou Mainsail, voire les deux) pour un accès total à la machine et l'installation de macros personnalisées et autres mods, mais aussi la prise en charge de l'impression directe depuis d'autres logiciels de découpe que Creality Print.

Les tests

Lors de nos tests, la K1C a proposé une expérience exemplaire : pas de bouchon, pas de sous-extrusion ni même de problèmes de VFA.

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A gauche un test VFA sur K1, à droite sur K1C

Les tests de VFA prouvent que les ajustements réalisés par Creality fonctionnent : si les artefacts n'ont pas totalement disparu, ils ne représentent qu'une infime partie de ce que l'on pouvait constater sur la K1 première du nom.

La vitesse d'impression est toujours au rendez-vous, et permet d'imprimer des pièces en quelques heures là où il fallait parfois des jours sur d'autres machines.

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Le fameux test du benchy est réalisé en 17 minutes seulement avec un rendu impeccable.

Les tests de porte à faux sont également probants avec une ventilation puissante qui autorise l'impression sans défauts jusqu'à un angle de 80°, situation impressionnante.

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La gestion des filaments chargés ne pose également aucun problème particulier. Nous avons pu imprimer un masque Oni en PETG chargé en particules de carbone, à 300 mm/s en seulement 5 heures.

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Globalement, la K1C remplit toutes les promesses que Creality avait réalisées lors de la sortie de la K1, elle se présente comme une K1 bien plus aboutie, sans les défauts de jeunesse et avec quelques options qui la rendent encore plus séduisante.

La caméra intégrée propose quelques fonctionnalités basées sur l'intelligence artificielle : elle propose de détecter la présence d'une précédente impression avant le lancement d'une nouvelle pour éviter d'endommager la machine, ou la détection de spaghettis ou décrochements de la pièce imprimée, mettant en pause l'impression tout en demandant à l'utilisateur le comportement à suivre.

On pourrait faire mieux

Malgré ses atouts, la K1C présente également quelques défauts qu'il est bon de signaler.

D'une part, si Creality a tenté de rendre son imprimante plus étanche pour l'impression de filaments techniques haute température, on note que le passage situé au-dessus de l'écran reste assez imposant.
La situation est d'autant plus notable que plusieurs mods sont déjà sortis sur les plateformes de fichiers STL, permettant de combler assez proprement l'espace. On aurait aimé que Creality s'en charge par elle-même.

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Le "filtre" présenté par Creality comme une option permettant de réduire les odeurs est peu efficace : comme dit plus haut, il n'embarque que très peu de pellets de charbon actif, avec des espaces assez grands pour que l'air passe au travers sans être totalement filtré par les pellets.

Et quand bien même, mettre en avant l'impression de filaments techniques tels que l'ABS ou l'ASA sans aborder la question de la filtration des particules fines reste problématique. Certains utilisateurs pourraient penser que le "filtre" proposé par Creality suffit à les protéger des émanations toxiques de certains filaments, or il n'en est rien.

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On regrette toujours le menu très limité proposé par "Creality OS 2.0", une base Klipper bridée à l'extrême qui impose une procédure de root. Alors certes, avec la K1C, l'option de root est livrée de base, mais on aurait aimé voir Creality directement proposer une interface Mainsail ou Fluidd avec un accès total au firmware de l'imprimante et de ses fonctionnalités.

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La gestion de l'Input Shaping (compensation de résonnance) n'a pas bougé depuis le lancement des K1 et K1 Max avec une mesure limitée à l'axe Y et une fréquence calquée automatiquement pour les deux axes et limitée à l'algorithme "ei". Il faudra procéder à des modifications pour récupérer un accès à l'input shaper complet des deux axes et à une sélection plus pertinente de l'algorithme le mieux adapté.

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En dehors du root, on aurait enfin aimé que Creality ouvre la connexion WiFi de la machine à d'autres slicers que Creality Print comme Orca, PrusaSlicer ou SuperSlicer, pas forcément pour la gestion de l'interface Web (qui reste trop limitée de toute façon), mais pour l'envoi direct des fichiers sans fil et pourquoi pas même l'impression en direct.

Bilan

Avec la K1C, l'objectif de Creality est sans doute de faire oublier la K1 trop souvent associée à ses défauts de jeunesse. On voit encore nombre d'utilisateurs acquérir une K1 demander sur les groupes spécialisés l'avis d'autres utilisateurs afin de savoir s'ils sont ou non dotés d'un extrudeur "V1" problématique (la plaque arrière qui maintenait les deux engrenages d'entrainement se déformait sous la chaleur du moteur, écartant ainsi les deux axes et stoppant l'extrusion) afin de se rassurer.

L'objectif est globalement réussi : la K1C ne présente pas de défaut majeur et coche toutes les cases pour venir concurrencer d'autres machines du même segment : Bambulab P1 et X1, Qidi Xmax 3, FlashForge Adventurer 5M, le tout à un prix plus attractif, puisqu'annoncé à 559 $ avec un lancement fixé au 25 janvier.

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Les améliorations proposées par la K1C font mouche : le VFA n'est plus, et la possibilité de root permet de prendre le plein contrôle pour aller au-delà des limites imposées par le constructeur.

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La K1C conjugue vitesse d'impression et qualité, et l'argument de la gestion des filaments carbone est un véritable plus : même si l'utilisateur n'est pas spécialement intéressé par cet aspect, l'intégration d'une buse renforcée est un gage de longévité.

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Alors faut-il investir dans la K1C si l'on est déjà équipé d'une K1 ? Si les VFA ne sont pas énormément prononcées sur votre K1, l'évolution vers la K1C se veut dispensable. Par contre, en tant que première machine ou si vous n'êtes pas déjà équipé, mieux vaudra s'orienter vers une K1C qu'une K1, même si l'impression de carbone n'est pas une priorité.

La machine de Creality se présente ainsi telle que la marque aurait souhaité lancer sa K1 : sans défaut majeur et avec un rapport performances / prix très intéressant.

L'imprimante 3D Creality K1C est disponible au prix officiel de 599 € sur le site de la marque, avec une précommande à partir du 25 janvier 2024 et des offres spéciales comme 5% de réduction pour un prix final de seulement 569 €.

+ Les plus

  • La vitesse d'impression
  • La gestion des filaments techniques
  • La gestion des VFA enfin maitrisée
  • La qualité globale d'impression

- Les moins

  • Le menu toujours limité
  • L'input shaping réduit à l'axe Y
  • Le filtre anecdotique