Premiers pas difficiles
Annoncé par Capcom comme un titre majeur et original, Dark Void s'est par la suite présenté au public par le biais de vidéo qui ont, petit à petit, refroidit l'enthousiasme distillé par son éditeur. Alain n'a même jamais été vraiment tendre avec ce titre au travers de ses actualités. Maintes fois repoussé, on s'attendait donc à ce que Capcom et Airtight Games, son développeur, travaillent en profondeur sur ce jeu et prennent le temps de nous fournir un résultat convainquant. C'est du moins ce que l'on espère d'une attente prolongée. Mais très rapidement, aux premiers instants de prise en main, Dark Void se montre bien en deçà de nos attentes. Et ce n'est pas sa particularité, celle de nous offrir des phases de gameplay aérienne et sur lesquelles semblaient se reposer les développeurs qui changeront notre jugement.
Tout commence déjà par la découverte des personnages qui vont, une poignée d'heure durant, nous accompagner dans nos pérégrinations. Notre héros, Will, se montre aussi charismatique qu'un oeuf de poule. Un peu lourdaud à prendre en main, l'homme se distingue, malheureusement pour lui, par une synchronisation labiale assez laborieuse. Les animations, les doublages, nous donnent l'impression de jouer à un jeu d'un autre temps, d'une autre plateforme. Les graphismes au fil du jeu nous laisseront par la suite la même impression. C'est donc mal commencer notre aventure. Le héros n'a pas la fraîcheur ni le dynamisme d'un homme qui s'apprête à sauver le monde. Pour dire, sa "co-équipière" semble le prendre pour un "gentil" copain, pas futé pour un sou...
Et puis surtout, il y a ce scénario quasi inexistant. On ne comprend pas vraiment la première scène du jeu qui nous place directement dans un combat aérien et dont vous aurez toutes les difficultés du monde à venir à bout. Par la suite, vous retrouvez Will et ses acolytes, qui subissent un crash aérien. La terre est inconnue, l'un des passagers a disparu et vous êtes attaqué par des sortes d'androïdes particulièrement hostiles. On apprendra par la suite que ces Aliens fomentent un plan de conquête de la planète, ce contre quoi vous devrez lutter, avec la force d'un seul homme. Le tout n'a rien d'original, se montre même excessivement banal et sans crédibilité. Mais surtout, l'avancée dans l'aventure manque de liant, de construction, de background..., d'éléments qui auraient pu nous tenir en haleine et nous aider à comprendre nos actes. On se contente ici de suivre le déroulement du jeu, de nous défendre et de remplir nos objectifs sans se sentir une seule fois concerné par les évènements.
Dans les airs comme sur terre
Dans un premier temps, le titre vous placera dans un simple jeu de tir à la troisième personne. L'heure n'est pas encore à la voltige et ces phases, annoncées comme les plus intéressantes, ne représentent finalement pas une grosse partie du jeu. Armé comme il se doit, votre première mission sera donc d'avancer d'un point A vers un point B en suivant un objectif donné. Sur votre chemin, des ennemis ont été placés, par groupe, permettant ainsi d'alterner des phases de promenades à celles de combats. Vos ennemis, des grands robots élancés, ont la cuirasse épaisse et ne tomberont pas rapidement. On vous conseillera de viser la tête pour gagner du temps. L'IA est une donnée qui semble avoir été oubliée dans le développement, tant vos ennemis se montre assez idiot et n'attendent de toute façon qu'une chose, se faire tuer.
Le titre se montre très linéaire, très répétitif aussi. Oubliez les surprises, il vous faudra régulièrement vous mettre à couvert et prendre le temps de tuer les aliens. Les développeurs ont cependant ajouté des phases d'actions verticales ou, au choix et selon le chemin, vous devrez éliminer des ennemis en dessous de vous ou au contraire, au-dessus. Des phases qui peuvent se montree pénibles pour peu que vous soyez mal placé, la caméra étant dans ce cas votre pire alliée. Mais à couvert, vous ne craindrez finalement pas grand chose, attendant simplement de voir les têtes surgir afin de les blinder de balles. Heureusement, les munitions ne manquent pas, le titre proposant régulièrement des réapprovisionnements. Dans tous les cas, on ne vous demandera pas de mettre votre cerveau en éveil, mais plutôt en pilotage automatique tant le déroulement de l'histoire se passe de façon très attendue.
Et puis surviennent les phases de vol. Légère d'abord, puisque Will hérite d'un très léger jetpack qui lui permettra, dans un premier temps, de sauter plus loin, de faire l'acrobate dans les zones de plateformes et de se laisser tomber dans de longues descentes. Rien de transcendant pour le coup. D'autres équipements viendront toutefois agrémenter votre envie de voler et vous permettront cette fois de rester dans les airs plus longuement et même de procéder à des combats "aériens"... Le constructeur de ces différents modèles n'a pas inclus l'option vitesse, donc ne vous attendez pas à vous sentir pousser des ailes. Vous êtes là-haut ce que vous êtes ici bas, le Will lourdaud qu'il faut déplacer. Sans aucune conviction, ces phases de combats aériennes auront bien du mal à procurer un quelconque plaisir, ponctué en plus par des phases de QTE longues et plombantes.
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Conclusion
Dark Void ne fait donc pas dans l'originalité ni dans le plaisir de jeu. Quelques heures passées en sa compagnie suffisent à dresser ce constat : il s'agit ni plus ni moins que d'un jeu de tir à la troisième personne auquel on a tenté d'ajouter quelques phases aériennes peu réussies. Le titre affiche surtout une grande linéarité, un scénario inexistant, des mécanismes de jeu cent fois vus et revus.
Dark Void rejoint ainsi la liste des jeux plus que moyens dont le souvenir ne tardera pas à glisser de nos mémoires. Entre Bayonetta ou encore Darksiders, dans des genres différents, le joueur a en ce moment de quoi s'occuper, sans avoir à perdre du temps sur un titre aussi moyen.
+ Les plus
- Tentative d'apporter un peu de diversité dans le gameplay
- Les moins
- Une IA absente
- Un scénario inexistant
- Très linéaire et sans surprises
- Banalité du gameplay et de la mise en scène