Deux DLC, deux aventures
Grand Theft Auto : Episodes from Liberty City est le regroupement de deux DLC que sont The Lost and Damned (TLAD) et The Ballad of Gay Tony (TBGT). Ces deux contenus additionnels ont fait parler d’eux du fait notamment de leur exclusivité. Microsoft a en effet déboursé la somme de cinquante millions de dollars afin d’obtenir de Rockstar une clause d’exclusivité.
Cette clause semble être limitée dans le temps, c’est tout du moins ce qu’ont admit les développeurs. La situation s’est récemment débloquée avec la mise en circulation d’un patch PC qui comporte de fortes allusions au premier DLC. Selon ce dernier, TLAD ne devrait pas tarder à sortir sur PC pour le plus grand bonheur des joueurs.
En revanche, les propriétaires de Playstation 3 ne seront toujours pas concernés ni même évoqués par Rockstar Games qui se terre dans un silence des plus angoissants. Ils sont pourtant nombreux et prêts à débourser quelques dizaines d’euros pour mettre la main sur un imposant ensemble qui apparaît à ce jour comme l’un des meilleurs contenus payants.
Les DLC précités n’ont qu’un seul et unique but, exploiter cet immense univers qu’est Liberty City et nous faire vivre de nouvelles aventures. Pour se faire, Rockstar a introduit de nouveaux héros tout aussi charismatiques que Niko Bellic. Ils ont en commun une expertise militaire sans précédent ainsi qu’un surprenant instinct de survie.
The Lost and Damned
The Lost and Damned nous propose de découvrir un univers beaucoup plus sérieux et sombre que celui du jeu originel. Il se veut certainement plus proche de la réalité dans le sens où notre héros et ses comparses tentent tout bonnement de survivre dans une ville rongée par la violence et l’égoïsme. Ce trop plein de sérieux joue justement en la défaveur du scénario.
On y incarne Johnny Klebitz, vice-président d’un gang de motards, essayant tant bien que mal d’assurer la bonne tenue du groupe en l’absence de son président. Ce dernier, fraîchement sorti d’une longue cure de désintoxication, va devoir accepter un Johnny en pleine ascension. Celui-ci est beaucoup plus fourbe que Niko Bellic, s’y attacher est clairement plus difficile.
Etre le vice-président d’un groupe est une grande responsabilité que le joueur devra pleinement assumer à bord de motos rustiques. Les motos seront d’ailleurs le principal moyen de transport du héros qui sera souvent accompagné de ses coéquipiers. Ultérieurement, il sera possible de les appeler en renfort avant d’effectuer une périlleuse mission.
Contrairement à Niko Bellic qui devrait entretenir régulièrement ses relations, Johnny lui n’a besoin de compter que sur son gang. Plus il fait appel à ses alliés, plus leurs capacités militaires augmenteront et leur efficacité avec. Il est donc judicieux de rester près d’eux. Cette intéressante dimension de groupe qui est tout bonnement jouissive.
Se promener dans les rues de Liberty City aux côtés de son gang confère au joueur une sensation de toute puissance. Et justement les motos ont subi de puissantes modifications comportementales rendant plus stable notre héros. A moto, il devient bien plus difficile de tomber qu’autrefois. Ces deux roues sont aussi plus contrôlables lors des courses urbaines.
Heureusement, car ces bolides interviennent très souvent et abandonner la moto fétiche du héros peut conduire à l’échec d’une mission. Gare donc aux abandons et aux accidents de la route. Les couleurs utilisées sont plus ternes, Rockstar a même inclus dans le titre un filtre de grain pour appuyer ce changement artistique.
Johnny le nettoyeur
Sauf que ce filtre dégrade notablement l’image et ne donne pas un résultat convaincant. Il est toutefois possible de le désactiver et c’est peut être la meilleure chose à faire avant de débuter pleinement le jeu. Il faudra entre huit et dix heures pour terminer ce DLC, c'est-à-dire accomplir l’ensemble des missions principales.
Elles se déroulent toujours dans Liberty City et viendront même croiser le chemin de Niko Bellic. Toutefois, celles-ci sont très superficielles et ne participent pas vraiment à la bonne narration du scénario qui nous laisse sur un sentiment d’inachevé. Ce n’est pas le cas du contexte environnant qui est lui extrêmement solide.
TLAD comporte cinquante-quatre pistes musicales, une vingtaine de véhicules supplémentaires et une bonne poignée de missions annexes. Il y en a pour tous les goûts, que ce soit pour les amateurs de guerilla urbaine, de courses illégales ou encore loisirs virtuels (émissions TV, spectacles, mini-jeux). Rockstar n’a pas lésiné de ce côté-là.
A noter aussi l’arrivée d’armes destructrices comme le fusil à canon scié, les bombes artisanales ou encore le lance-grenades. Cet arsenal sera utilisable dans les modes multi-joueurs dont la plupart ont été adaptés aux deux roues. Seul bémol, toutes ces nouveautés sont uniquement valables pour TLAD et ne peuvent être transposées sur le jeu original.
Au final, The Lost and Damned est un solide DLC qui pêche il est vrai sur le scénario. En revanche, il possède bien d’autres arguments de qualité pour justifier son prix. Il est accompagné de solides améliorations de jeux, d’une bande son du tonnerre ainsi que d’excellents doublages.
The Ballad of Gay Tony
The Ballad of Gay Tony présente un esprit plus proche du jeu original avec son lot de personnages loufoques et de missions suicides. Nous avons cette fois la chance d’incarner Luis Lopez, garde du corps et associé de Tony « Gay » Prince, le roi de la nuit à Liberty City. Il possède entre autres les deux boites de nuit les plus branchées de la ville.
Celui-ci aura toutefois la négligence de s’associer à des personnes peu recommandables. En tant qu’ami et associé, notre héros aura le devoir d’éloigner cette pesante menace et de faire le nettoyage dans l’entourage de Tony. TBGT nous compte plus précisément l’histoire des fameux diamants volés qui est évoquée aussi bien dans le jeu original que dans The Lost and Damned.
Luis croisera donc le chemin de Johnny ainsi que de Niko. Il nous arrivera même de revivre des missions dans une perspective différente. Luis est un héros plus ouvert et expansif, mais il a aussi une situation sociale plus confortable. Il n’a aucunement besoin de grimper l’échelle sociale et de prouver aux autres sa valeur.
Durant l’histoire, il veillera surtout à conserver son statut, protéger ses amis proches, sa famille. Cette inversion de situation l’amènera à connaître des gens excentriques comme Yusuf. C’est le mégalomane de service, celui qui nous proposera d’accomplir des missions dignes d’un James Bond. Voler un blindé léger ou encore une rame entière de métro en sont des exemples.
Ces missions requièrent souvent l’emploi du parachute qui effectue tant bien que mal son retour. Et sa présence est franchement plaisante, le parachute confère au joueur de spectaculaires vues et une jouissive sensation de liberté qui n’était autrefois permise que par les hélicoptères.
Cette fois, le rôle des hélicoptères est augmenté, le joueur devra faire preuve d’énormément de patience pour arriver à bout de certaines missions. Si l’arrivée d’un hélicoptère militaire pourra en rassurer certains, l’absence d’un quelconque mécanisme de visée automatique inquiétera tout le monde. Détruire un hors-bord en mouvement nécessitera précision et entraînement.
Lou pour les intimes
Les missions terrestres demanderont elles aussi une bonne maîtrise des armes à feu car les fusillades sont légions. Les armes introduites sont plus meurtrières les unes que les autres, on atteint ici le summum de l’efficacité. Entre le stable FN P90, le surpuissant fusil à pompe automatique armé de munitions explosives ou encore les bombes collantes, il ne fait aucun doute que les bourrins seront largement satisfaits.
Les perfectionnistes auront la possibilité de recommencer l’ensemble des missions qui sont désormais notées sur divers critères. En termes de missions secondaires, TBGT se montre plutôt complet, le joueur peut mener à bien des guerres de gangs, accomplir des sauts en parachute et participer à des triathlons dans tout Liberty City. Au niveau des mini-jeux, on notera la possibilité de gérer les boites de nuit, de concourir dans des compétitions martiales et même d’enflammer la piste de danse.
La parte multi-joueurs n’a fait l’objet que de peu d’améliorations. Les nouveautés présentes dans le mode solo sont entièrement reprises comme les nouvelles armes, le nitro des véhicules ou encore le parachute. Aucun nouveau mode n’est à signaler et c’est bien dommage, il aurait été par exemple judicieux de proposer des épreuves en parachute.
A l’instar de The Lost and Damned, The Ballad of Gay Tony souffre de carences scénaristiques. Mais le reste est de très bonne facture, les missions principales sont divertissantes, la bande sonore excellemment bien adaptée, les armes idéales et les nouveaux personnages tout bonnement hilarants.
Un explosif mélange
Grand Theft Auto : Episodes from Liberty City a l’avantage d’être un stand-alone et fonctionne donc sans le jeu original. Cela autorisera les possesseurs de petits disques durs d’économiser un tant soit peu d’espace. Pas besoin non plus d’attendre que le jeu se télécharge sur le Xbox Live, en cas d’intempérie il suffit de sortir le disque.
En contrepartie, il vous faudra débourser cinq euros de plus, c’est tout simplement le prix de la liberté. Comme on a pu le constater, Grand Theft Auto : Episodes from Liberty City regroupe en son sein deux excellents DLC qui brillent notamment par leur réalisation globale. Ils apportent énormément d’améliorations et nous proposent de redécouvrir la ville sous un jour nouveau.
Car il faut le rappeler, à la base ce ne sont que deux DLC. Mais la firme a largement repoussée les limites des actuels DLC et offre au public deux grandes aventures. A la fin, nous n’avons pas l’impression d’avoir fini un DLC, mais plutôt un nouveau jeu. Et ces packs additionnels ont été justement regroupés afin de permettre à tous de connaître les joies des deux roues et du monde de la nuit. Rockstar a effectué un travail d’orfèvre, un travail bien au dessus du lot. Il s’agit tout simplement des deux meilleurs DLC développés à ce jour, rien que ça.
+ Les plus
- Durée de vie élevée
- Deux univers riches
- Réalisation au poil
- Nouvelles armes
- Le parachute
- Les moins
- Peu d'améliorations graphiques
- Problèmes de caméras