L'histoire de la Légende
La Légende de Beowulf est un jeu qui a une histoire. Non, nous n'allons pas commencer ici par vous raconter la trame de ce jeu mais bien vous expliquer l'histoire de Beowulf chez GNT. En effet, nous avions initialement prévu de faire le test de ce jeu sur PC. Les gens d'Ubisoft nous l'avaient d'ailleurs envoyé, ce qui n'est pas toujours le cas avec tous les éditeurs, dans des délais permettant de vous faire paraître un test en même temps que la sortie du jeu. Alléché par le tapage autour du film et promettant un jeu qui pouvait s'appuyer sur une trame scénaristique validée par Robert Zemeckis himself on l'attendait donc fermement.Hélas, trois fois hélas, à peine avions-nous installé le jeu reçu dans sa version PC que nous constations l'impossible. Une fois lancé, il peinait à tourner correctement sur une bécane dotée tout de même d'une 8800 GTX, d'un dual core milieu de gamme et de 2 Go de Ram. En fait la config n'avait rien à voir et il revenait au jeu lui même se s'attirer nos foudres. A peine fini, sorti trop tôt, il bugait à mort que ce soit sous XP ou Vista, malgré les patches. Bref, faire un test relevait de la torture tout en étant dans l'incapacité d'en voir suffisamment pour s’en faire une vraie idée.
Et puis un jour de décembre, un copain qui passait par là me dit "ça te branche Beowulf sur PSP ? Je l'ai pris pour mon frère mais il en veut pas...". Ni une ni deux on se dit qu'on va enfin pouvoir goûter aux joies de ce jeu même si on gardait en tête nos mésaventures du mois de novembre. C'est donc ce que nous nous sommes empressés de faire pour vous faire paraître un test. Décidément, chez GNT on est vraiment prêts à tout pour vous faire partager nos galères. C'est comme ça, on ne peut pas s'empêcher de partager...
Un scénario ? Euh oui sûrement...
La légende de Beowulf s'inspire d'un conte à la sauce nordique comme d'autres avant lui. Vous incarnez ici un héros du passé qui, un jour, battit pour le compte du roi d'alors Hrothgar, Grendel, un monstre envahissant. Beowulf, puisque c'est vous, armé de ses amis "poing gauche" et "poing droit" mis une telle dérouillée à Grendel le vilain et lui arracha si fort le bras droit que celui-ci alla pleurer dans les guenilles de sa mère. Le roi vous chargea alors d'aller saucissonner la madre en question. Quoi alors c'est le jeu des sept familles ? Ensuite on se charge de qui ? Du grand père ? De la tante ?Rassurez-vous cette suite de crimes familiaux a une fin qui vous mène sur le trône. Le reste, TOUT le reste consiste ensuite en une litanie de combats aussi épiques les uns que les autres accompagnés de sbires, certes, mais pas toujours très entraînants. On alterne ainsi entre le monde extérieur et le château d'Hérot, lieu de toutes les orgies et accessoirement anti chambre des équipements. Et c'est aussi ici que vous pourrez récupérer de nouveaux amis qui vous admireront pour votre buste sculpté d'Apollon.
Bref, ce jeu a les idées à peu près aussi courtes que la culotte de poils de mammouth que porte Beowulf. Peut-être suit-il la trame du film. Si c'est le cas, je ne regrette pas de ne pas avoir payé 10 euros au cinoche du coin. Mais encore eusse-t-il fallu qu'il lui donnât une espèce de cohérence pour qu'on y croie un peu plus. Vous enchaînez tout ceci sans grand intérêt hormis de voir la cinématique suivante ou découvrir l'item qui vous permettra de péter la tête à tout le monde encore plus fort !
Un gameplay ? Si si on vous jure !
On passe assez vite sur le scénario sur lequel on ne fondait, à vrai dire, pas grand espoir tant ce genre de sortie subit plutôt qu'elle ne sublime les trames fixées par le cinéma. Par contre pour le gameplay on était en droit d'attendre bien mieux des gens d'Ubisoft habituellement pas manchots dans ce domaine. En lisant la notice et en apprenant les manipulations de base on se dit "ouep ça a l'air pas mal tout ça !". Pour résumer et puisque vous ne possédez pas encore le jeu, heureux que vous êtes, le stick analogique déplace le gros plein de muscles, les boutons de droite servent à donner les coups et réaliser quelques actions et la croix directionnelle est l'interface de commandement des écervelés qui vous accompagnent.Une fois la console en main, la prise de contrôle est de fait quasi immédiate. Toutes les manipulations sont facilement accessibles et on ajoute aussi aisément les pressions des touches L et R pour la garde et la furie Berserk. Oui mais voilà, une fois qu'on sait faire tout cela on tombe ultra vite dans la routine. Les coups s'enchaînent bien mais on frappe souvent dans le vide. En plus, on dispose d'armes bien utiles mais si fragile que quatre à cinq coup suffisent parfois à les briser. Reste alors nos petites mains façon paletot pour finir un travail pas de tout repos. Vraiment irritant.
Enfin, les commandes de nos équipiers sont pas mal faites mais quel manque de jugeote de leur part puisqu'ils ne sont pas capables d'attaquer seuls et on est régulièrement obligés de leur dire quoi faire... Les boulets quoi. Heureusement on dispose de la furie Berserk qui, hormis le fait qu'elle vous alloue le pouvoir de tuer tout le monde même vos teammates, annule tout intérêt puisque vous êtes invulnérable et pouvez l'activer très fréquemment. En gros, on tapote furieusement tout le temps sur nos boutons pour tailler du soldat ou de la bébête sans un grand intérêt là non plus...
Les graphismes ? Dignes d'une console Sony
Contrairement à ce que pourrait laisser croire ce titre, les graphismes sont absolument insignifiants. En fait s'ils méritent le niveau d'une console Sony c'est très certainement celui d'une PS One. Sauf pour les cinématiques en fait car elles donnent un aperçu des capacités de la PSP console pour leur part. On alterne alors entre les phases de lutte sur des niveaux aussi laids que plats et les cinématiques qui donnent de la vie à ce titre. D'ailleurs, les cinématiques sur PSP semblent être les mêmes que sur PC ce qui situe le niveau de celles-ci. Du vrai gâchis en quelque sorte.Les niveaux nous vous le disions ne sont pas fameux. Rigides, ternes et mal fagotés, ils offrent juste la possibilité parfois de prendre certains raccourcis de bon aloi pour la sauvegarde de la santé mentale du joueur. On râle souvent de voir son gus au milieu de deux rochers sans plus pouvoir bouger. On dispose en outre d'une carte dont on cherche encore l'utilité. Sans quasiment aucun repère placé dessus et absolument immobile, la seule indication qu'elle donne est votre position. Un peu comme si au centre commercial du coin le plan vous donnait votre position sans nommer les magasins qui vous entourent...
Enfin, on finira le massacre de la légende de Beowulf par la bande son aussi contrastée que les graphismes. Car les cinématiques ont reçu le même soin pour les voix que les images. Doublées en anglais certes mais au moins elles donnent le change et même l'accent nordique est perceptible. Par contre, les bruitages sont absolument ridicules. Splitch, splatch, chtrunk servent d'alibi aux coups monstrueux que vous portez sur la nuque présentée par le benêt d'en face. On ne parvient jamais à s'imaginer la puissance de la rage de Beowulf avec ces sons. Par contre avec ce test vous imaginez mieux la rage du testeur....
Conclusion (enfin)
C'est avec regret qu'on n'avait pas réussi à vous sortir un test décent du jeu sur PC et c'est avec tout autant de regret que l'on vous fait paraître celui-ci tant ce jeu est navrant. On se demande vraiment quelle idée on eu les gens d'Ubisoft, par ailleurs performants, pour nous sortir un tel navet. On mettrait notre main à couper que, contraints de respecter un délai affligeant pour sortir leur titre en même temps que le film ils aient été obligés de faire quelques concessions puis d'autres puis encore d'autres pour arriver sur un "truc" qui au final ne ressemble plus à rien sinon à un bide.On s'adressera donc avant tout aux grands de ce monde, aux décideurs de la planète vidéoludique qui décident de tout miser sur une licence plutôt que sur un background véritable de jeu vidéo. Economisez vos précieux sous, nul besoin de s'appuyer sur mille trailers de films ou de 14 interview de stars pour faire un bon jeu. Souvent les idées les plus simples sont les meilleures. Et surtout, laissez aux développeurs le temps de faire leur boulot. Alors la planète des jeux s'en portera nettement mieux. On a vu avec The Witcher qu'un petit studio polonais pouvait faire un gros carton avec un projet amené à son terme. Reste aux grandes maisons à réfléchir à cela pour ne pas arriver à des UMD du genre de Beowulf. Allez, on met une pièce pour 2008 ?
La Légende de Beowulf le jeu est disponible sur PSP à partir de 35,40 €.
+ Les plus
- Les cinématiques (pour le contenu)
- Pas de rupture de stock (enfin on ne croit pas...)
- Les moins
- On ne va pas refaire le test mais presque tout...
- Mauvaise utilisation du savoir faire d'Ubisoft