Introduction
Voila plus d'un an, 2K Games et Bethesda nous avait totalement conquis avec la sortie du quatrième opus de la saga Elder Scolls, j'ai nommé Oblivion. Et quand on dit conquis, on est vraiment minimaliste dans notre appréciation. Car, attendu alors comme le messie des jeux PC du moment, il avait absolument bluffé tout son monde par la qualité graphique dans son ensemble (immense), par son scénario et ses quêtes à tiroirs, par un gameplay irréprochable et par une ambiance tout ce qu'il y avait de plus convaincante. Bref, il s'agissait d'un must !Mais bon, de longs mois sont passés par là depuis. De longs mois à y jouer certes, mais surtout du temps pendant lequel la concurrence a pu fourbir ses armes et nous sortir des titres tentant de l’ébranler. On pense surtout à Gothic 3 et au plus récent Two Worlds. Si les goûts et les couleurs ne se discutent pas, il y a tout de même fort à parier que dans le cœur des gamers, le premier sorti des trois, Oblivion, avait gardé la préférence des pratiquants pour de nombreuses raisons, rationnelles ou pas. Car il est un fait : le temps abîme la pensée et les souvenirs, transformant le bon en génial et le mauvais en pitoyable.
C'est ainsi qu'il nous est proposé, après l'intermède de la sortie sur Xbox 360, de confronter nos souvenirs pas si lointains avec la réalité d'une nouvelle sortie d'Oblivion. Re-découverte des endroits visités, des combats endiablés et des quêtes introuvables se dit-on ? Oui, mais pas seulement. Car si tout remonte au fur et à mesure que l'on retrouve ses marques, il est quasi sûr que l'on ne peut recommencer deux fois l'aventure de façon totalement identique. C'est donc parti pour une nouvelle épopée et de longues nuits captives devant son écran. Et avant de tomber de fatigue et sombrer dans les bras de Morphée, il fallait bien partager cela avec nos lecteurs... C'est donc dans la suite de ce dossier que vous trouverez nos impressions pas si mitigées que cela.
L'(es) histoire(s) d'Oblivion
Le scénario général d'Elder Scrolls IV: Oblivion que l'on appellera affectivement et plus brièvement Oblivion tout court dans le reste du test a peu bougé depuis la sortie initiale. En fait, la quête principale est identique et seules les quêtes annexes ont été modifiées avec l'adjonction de la quête des neuf. En cela on ne peut pas dire que les développeurs aient voulu faire dans le... neuf ! Mais voila une remarque qui est bien négative quand on pense à ce que constitue ce scénario.En effet, il vous est toujours donné accès à la quête principale qui consiste à assurer la descendance de l'empereur (il ne s'agit pas de prendre part à la reproduction en elle même hein...juste à faire le bodygard !) qui vient de décéder et l'aider à lui permettre d'accéder au trône en défiant les forces du mal. Il vous revient le lourd devoir de fermer les portes d'Oblivion qui laissent dégouliner des tonnes d'horribles créatures sur Cyrodill. Mais il est aussi possible de réaliser cela en l'entrecoupant des aventures annexes que sont les différentes guildes que l'on peut intégrer (mages, guerriers, voleurs, etc...).
Enfin, Oblivion ouvre toujours totalement l'aventure aux chercheurs de trésors qui peuvent tenter de trouver les objets les plus fabuleux, aux alchimistes téméraires voulant réunir les ingrédients introuvables ou aux bons samaritains prêts à aider leur prochain. Bref, il n'y a pas une seule façon de vivre l'aventure d'Oblivion mais des dizaines. Alors d'accord le scénario n'a pas bougé mais on est en droit de penser que malgré tout, il est a peu près certain que le déroulement n'est pas identique en y jouant de nouveau.
Un RPG à la première personne du singulier
De plus en plus de RPG, à la manière des FPS, adoptent ce style de vue si particulier et si immersive qu'est la vue à la première personne. Mais si cet exercice est une fabuleuse réussite sur PC, la transcription sur console constitue souvent une déception. On en veut pour preuve la jouabilité douteuse de nombreux FPS, même parmi les meilleurs, sur les consoles next-gen. Mais puisqu'il ne s'agit malgré tout pas de "tir" au sens propre du terme mais de simples combats dont la précision d'action nécessaire est moindre, on espérait que cet obstacle serait facilement surmonté.Ici encore, les développeurs ont fait des merveilles. La jouabilité est restée identique dans les grandes largeurs, ce qui signifie remarquable lorsque l'on parle d'Oblivion. Notre perso est donc réactif, souple, coordonné et ses actions se fondent à merveille dans cet univers gigantesque. Quand, en plus, on a joué récemment à Two Worlds et qu'on s'est pris la tête pour les trajets à cheval, on bénit le jour où Oblivion est sorti de terre tellement les phases juchées sur nos amis les canassons sont mieux réussies.
Par ailleurs, le rythme même du jeu est toujours aussi prenant, alternant les phases de combats purs et durs à celle d'infiltrations, de filatures, d'explorations ou de recherches. En somme c'est toujours le calme avant la tempête ou la tempête avant le calme mais ce n'est jamais soporifique. Il faut ajouter à cela le fait que les temps de chargement sont très bien gérés et hachent très peu l'aventure. Certaines maps sont chargées en même temps que vous évoluez et les vrais chargements visibles ne prennent que quelques petites secondes.
Si c'est beau, c'est Oblivion
En bon joueur qui bégaye ses expériences vidéoludiques, on ne pouvait pas tenter d'explorer à nouveau Cyrodill en oubliant les merveilles graphiques qui avaient été observées lors de la version PC. Bien sûr, il fallait une bonne machine pour pouvoir les exploiter totalement. Mais un monde si vaste et si réussi n'a jamais été réellement revu depuis, quoi qu'on en dise. La petite dernière next gen et ses petites performances pouvait elle donc nous contenter ? A cette question, la réponse reste mille fois oui. Il est clair que sur ce point, la différence ne tourne pas forcément en faveur de la console de Sony. Mais c'est réellement réussi.En effet, si l'ensemble restait plus fin sur PC, il fallait une machine qui assurait derrière. On ne dit pas que la PS3 est donnée non plus, mais avec un ordi valant 600 euros on ne pouvait pas totalement exploiter ce jeu graphiquement. Et pour comparer avec ce qui est comparable en terme de matériel, c'est à dire la version XBOX 360, c'est un peu meilleur et tant la profondeur de champ que le niveau de détails ont été revus à la hausse. Seuls quelques ralentissements par endroits peuvent surprendre sans toutefois être ni trop fréquents ni trop gênants.
Enfin, on ne peut parler de la réussite et de la beauté d'Oblivion sans évoquer les thèmes musicaux. Tantôt poignants, tantôt rythmés, tantôt discrets, ils sont d'une propreté indéniable. On sent que les efforts ont porté de nouveau leurs fruits. En ajoutant des voix convaincantes et sortant un peu du marasme généralement constaté dans ce domaine, on perçoit un peu mieux toute la qualité de présentation de ce hit. Tout est donc fait pour qu'on en prenne plein les mirettes et les esgourdes et quasiment rien ne vient perturber tout ceci. Que c'est bon...
Conclusion
Ubisoft a peut être remplacé 2K Games dans l'intervalle, il faut bien avouer que l'on retrouve notre Oblivion comme on l'avait laissé dans ses souvenirs et c'est déjà une prouesse. En sus, Bethesda a fourni quelques efforts supplémentaires pour tout ce qui est affichage des dialogues et bugs linguistiques. Il y a donc très peu à redire sur cette sortie. Et si on avait du attendre un peu après la date de mise en vente de la console pour pouvoir en bénéficier, le résultat justifiait ce délai.Si vous cherchez le dernier jeu tout nouveau et que personne ne connaît, passez votre chemin. La reprise de Elder Scrolls IV: Oblivion est le réchauffage d'un plat duquel on s'est déjà resservit plusieurs fois. Mais à la façon d'un bon bœuf bourguignon ou d'un pot au feu, plus le temps passé à cuire est important meilleur est le goût. Et même si le comportement se rapproche alors de la boulimie tellement l'envie de jouer toujours plus est forte, on est à des années lumières du gavage... A déguster intensément !
+ Les plus
- Réalisation sans faille
- Ambiance géniale
- Rejouabilité phénoménale
- Testeur heureux
- Les moins
- Vie sociale difficile à concilier en même temps