Contenu et installation
La réalité virtuelle a commencé à s'installer du côté des joueurs PC avec des casques tels que le populaire Oculus Rift ainsi que le HTC Vive. Les deux matériels ont la particularité d'être plutôt performants, mais nécessitent également une configuration musclée pour en profiter dans de bonnes conditions. De surcroît, les tarifs se révèlent assez salés, à savoir environ 700 euros pour l'Oculus Rift et environ 950 euros pour le Vive. Vous l'aurez compris, cette incursion à la réalité virtuelle n'est clairement pas pour toutes les bourses, d'autant plus que les jeux ne proposent pas encore une offre totalement alléchante.
Sony a décidé de se lancer dans le marché de la réalité virtuelle avec le PlayStation VR. Initialement connu sous le nom Project Morpheus, ce casque à destination de la PS4 a fait beaucoup parler de lui, notamment car il s'adresse aux possesseurs de console, mais aussi pour son tarif, plus doux que ses deux concurrents. Jugez plutôt, le matériel est proposé au prix de vente de 400 euros. Toutefois et pour le faire fonctionner, il convient de disposer d'une PlayStation Camera ( environ 60 euros ). En termes de prise en main, la manette DualShock 4 peut faire l'affaire, mais certains jeux peuvent exploiter jusqu'à deux PlayStation Move, la manette qui a fait son apparition il y a six ans sur PS3. Bien entendu, vous pouvez ressortir les modèles de l'époque, ou de faire le choix d'opter pour un bundle PS4 de deux contrôleurs - légèrement redessinés - au prix de 80 euros.
Dans tous les cas, le fabricant japonais a joué la carte de l'accessibilité grand public de son casque face aux autres principaux modèles du marché, par son prix, mais aussi pour la simplicité de son installation. La boîte incluant le matériel contient un certain nombre d'éléments à appréhender, notamment une série de câbles qui pourrait rebuter plus d'un gamer. Et pourtant, l'ensemble se montre très aisé à connecter, aidé par un plan précis et des éléments numérotés. Concrètement, il conviendra de relier un petit boîtier annexe - embarquant un processeur traitant le flux vidéo et audio 3D - entre la PS4 ( HDMI + USB ) et notre écran ( HDMI ), tout en assurant une alimentation électrique via un cordon dédié. Cette petite unité de 143 x 36 x 143 mm se révèle centrale à notre installation, puisque le casque s'y connectera via deux prises HDMI qui permettront le traitement de l'image provenant des deux optiques.
Ne soyez pas effrayés par les nombreuses pièces qu'il conviendra de connecter, puisque les explications se révèlent très claires et l'installation ne prend au final qu'une petite dizaine de minutes. Bien entendu, les plus maniaques critiqueront les nombreux câbles à dissimuler habilement dans leur meuble TV. De plus, le modèle actuel de PS4 n'incluant que deux ports USB en façade, la nécessité d'en utiliser un pour l'unité du PS VR sacrifiera une probabilité de recharger nos manettes, en complément de l'aspect légèrement inesthétique. Pour les futurs acquéreurs de la PS4 Pro, sachez que ce modèle disposera d'une sortie USB à l'arrière de la machine. Le carton contient également de la documentation, une paire d'écouteurs intra-auriculaires à connecter au casque, un chiffon pour essuyer les optiques, ainsi qu'un disque Blu-ray contenant une série de démos jouables qui permettent de tester efficacement les performances du matériel. L'ensemble, entreposé dans différents compartiments, propose presque tout ce qu'il faut en profiter sans attendre. En effet, la PlayStation Camera, pourtant nécessaire à l'usage du casque, est absente du pack.
Confort d'usage immersion
Une fois le périphérique connecté, il convient d'allumer notre console, ainsi que le casque, via une télécommande greffée à son cordon d'alimentation. Cela permet également de régler le volume du casque / des écouteurs, mais aussi de couper le son du micro embarqué. Une prise jack permet d'y brancher le support que vous souhaitez. Pour enfiler le casque, la méthode est simple : il suffit de maintenir le bouton situé à l'arrière de l'arceau afin de desserrer ce dernier pour le glisser autour de notre tête. L'ensemble se veut suffisamment renforcé et assure des manipulations sans effort, le tout accompagné par une molette de serrage destiné à ne pas être dérangé lors des mouvements. La base comportant les optiques peut également être réglée en profondeur, permettant notamment de s'adapter aux utilisateurs de lunettes de vue.
La base frontale, les tempes et l'arrière du crâne profitent de renforts en mousse, assurant un confort optimal. Ces surfaces sont également parfaitement lavables. Toutefois, selon les morphologies de chacun, de petites douleurs peuvent être de mise sur les tempes après plusieurs dizaines de minutes d'utilisation. Quoi qu'il en soit, le poids du casque est faible ( 688 grammes ) en raison d'une finition majoritairement composée de plastique et, contrairement au Vive ou à l'Oculus Rift, la répartition nous a semblé mieux calibrée ( moins de poids sur l'avant ), permettant des sessions de jeu plus longues avant de ressentir de la fatigue. L'écran OLED de 14,7 cm n'émet que très peu de chaleur, assurant ainsi de ne pas transpirer à outrance lors des phases de jeu. Toutefois, les bords souples en caoutchouc concentreront de la chaleur à la respiration.
Une fois la PS4 allumée et la mise à jour effectuée pour assurer le support du PS VR, il conviendra de calibrer notre nouveau matériel, à l'aide de la PlayStation Camera, laquelle devra être placée au-dessus ou à la base de notre TV. Cette étape de réglage est enfantine et l'interface rappelle qu'il est possible de recalibrer notre positionnement en maintenant la touche « option » à tout moment dans les menus de la console, ainsi que dans les jeux. Cette option, pratique et relativement accessible est bien pensée, d'autant plus que certains jeux ont tendance à désaxer de temps en temps l'angle de vue. Cela s'est notamment constaté sur des titres relativement nerveux tels que Until Dawn : Rush of Blood, lequel utilise les contrôleurs PlayStation Move.
Dans l'absolu, l'immersion est excellente, à l'instar de l'Oculus Rift ou encore le HTC Vive. La définition est toutefois moins importante, puisqu'il est question de 1920 x 1080 pixels, ce qui représente 960 x 1080 pixels par œil. En conséquence, la netteté n'est pas toujours au rendez-vous avec un aliasing parfois gênant à la lisibilité, mais la fréquence de rafraîchissement peut grimper jusqu'à 120 Hz, ce qui est bien plus important que les deux autres casques précédemment mentionnés ( qui proposent 90 Hz ). Reste que les graphismes dans les jeux ne sont généralement pas très impressionnants, proposant un niveau de détails similaire à la précédente génération de consoles de salon. Certains titres tels que Batman Arkham VR présentent un rendu plutôt propre, alors que d'autres tels que Here They Lie ou encore DriveClub VR arborent des textures parfois très faiblardes, parfois même indignes d'une PS3 / Xbox 360. En bref, le PlayStation VR ne séduira nullement par ses performances graphiques, mais peut se targuer de proposer une excellente immersion dans les jeux, mais pouvant occasionner des nausées chez les plus sensibles...
Quid du Motion Sickness ?
Les témoignages de malaises d'usage des casques de réalité virtuelle pullulent depuis leur disponibilité. Certains joueurs se plaignent de nausées et autres maux de tête après quelques dizaines de minutes de jeu. Ce « Motion Sickness » ( également appelé cinétose ) peut être ressenti si vous ressentez le mal des transports. Cela s'explique par les informations transmises entre nos yeux et notre cerveau : ce dernier estime que nous sommes en mouvement en raison de ce que nous percevons dans les jeux, alors que nos sens communiquent le fait que nous restons quasiment immobiles. Ainsi, votre serviteur a fait face à ces nausées après une petite heure de jeu et ce, après chaque session de test. Ce sentiment est encore plus présent sur le PS VR qu'avec les autres casques du marché, particulièrement en raison de son taux de rafraîchissement plus élevé ( entre 90 et 120 Hz ).
Ces malaises diffèrent toutefois selon le type de jeu. Certains qui proposent le déplacement en caméra libre occasionnent plus rapidement ces nausées, notamment Here They Lie ou encore EVE : Valkyrie. A contrario, des titres tels que Batman Arkham VR se révèlent plus doux avec les déplacements de caméra, ce qui a pour conséquence un inconfort moins prononcé. Dans tous les cas, il est plus que conseillé de faire des pauses régulières toute les demi-heures voire toutes les heures, notamment lors des premiers essais. Il ne faut surtout pas continuer à jouer en cas de fortes nausées, de maux de crâne et autres sueurs froides. Dans certains cas, des vertiges peuvent survenir plusieurs minutes / heures après une session de jeu. Le cerveau tend toutefois à s'habituer à cette pratique après quelques jours d'usage, mais il ne convient de ne pas trop abuser de l'utilisation du PS VR dans un premier temps, surtout si vous êtes sujet à ces malaises, sous peine de nous dégoûter purement et simplement de la réalité virtuelle.
Les contrôles, ses limites et verdict
Dans les jeux, l'usage du PlayStation VR s'effectue avec l'aide de la manette DualShock 4, la manette habituelle de la PS4. Une grande majorité des titres actuellement disponibles peuvent se piloter avec le gamepad, mais certains disposent d'une prise en main plus complète avec l'aide d'un ou deux PlayStation Move. Comme indiqué en début de dossier, il est possible de ressortir les contrôleurs de la PS3, offrant une détection de mouvements plus précise, pour simuler deux mains par exemple. Dans le cas de Until Dawn : Rush of Blood, les déplacements se font automatiquement à l'instar d'un rail shooter, tandis que les PlayStation Move permettent de tirer sur tout ce qui bouge à l'écran.
Le résultat est particulièrement efficace, quand bien même le fait de calibrer à la fois le casque mais aussi les deux contrôleurs occasionnent quelques manipulations dans les menus dédiés à cet usage. De plus, dans le cas d'Until Dawn, nous avons constaté quelques soucis de calibrage au fil des minutes de jeu ( décalages progressifs ), nécessitant de mettre la partie en pause et de re-paramétrer les axes du casque et des contrôleurs. Cela se révèle relativement fastidieux et pénible sur la durée, démontrant la limite de ces périphériques selon la configuration dans laquelle nous nous trouvons (structure de la pièce de jeu, luminosité, etc). En dépit de cette anarchie sporadique et l'encombrement de l'installation, l'usage des PS Move se montre parfois très intéressante malgré l'ancienneté de ces contrôleur. Les jeux Batman Arkham VR ou encore Tumble VR utilisent habilement ces manettes, notamment en raison de la manipulation d'objets à deux mains.
Concernant le choix et la variété en matière de jeux compatibles, il est important de noter que le lancement du PlayStation VR s'est accompagné d'une trentaine de titres qui, malgré de nombreuses licences peu connues, propose de nombreux styles. De EVE : Valkyrie ou encore le remake de l'antique Battlezone - qui proposent des affrontements à bord de vaisseaux futuristes - à la démo effrayante de Resident Evil 7, il est également possible de s'adonner aux joies de la course de voitures avec DriveClub VR, du billard avec Hustle Kings VR, voire du jeu de rythme avec Rez : Infinite et un Hatsune Miku : Project Diva X qui séduira les plus otakus d'entre nous. Des titres davantage orientés grand public tels que Playroom VR ou encore Job Simulator permettront d'initier les joueurs plus irréguliers, surtout que les contrôles se révèlent globalement très intuitifs et peuvent être appréhendés sans avoir à potasser un manuel et / ou autre aide de jeu. Ce dernier point assure clairement un gros potentiel du PlayStation VR – et des casques de réalité virtuelle de façon plus générale – auprès d'un public relativement vaste.
La réalité virtuelle au service de la PS4
449,9€ sur Amazon* * Prix initial de vente : 449,9€.En définitive, l'arrivée de ce PlayStation VR confirme que la réalité virtuelle assure un nouveau type d'expérience dans les jeux vidéo. Encore perfectible, le casque de Sony peut se targuer de proposer un certain confort une fois posé sur notre tête, assurant un énorme potentiel d'immersion. Après avoir testé cette nouvelle manière de jouer, il est clair que des jeux vidéo « standards » se voudront bien plus fades. Un certain nombre de joueurs fera également face à des malaises lors de l'usage de ce casque, notamment ceux et celles qui sont touchés par le mal des transports. Toutefois, ce n'est pas une fatalité car le cerveau tend à s'acclimater à ces nouvelles habitudes après plusieurs essais. Reste qu'en dépit de sa simplicité d'installation et son confort d'usage, le PS VR est au-dessous de ses concurrents sur le plan graphique et propose quelques expériences pénibles quant au calibrage du casque et des contrôleurs PS Move qui montrent parfois leur limite. Malgré tout, les premiers jeux sont déjà intéressants ( mais perfectibles ) et laissent rêveur concernant les futures productions. Enfin, le matériel de Sony gagne des points en raison de son prix de vente bien moins salé que l'Oculus Rift et le Vive : 400 euros. Cela lui permettra très certainement de s'attirer les suffrages pour se retrouver sous les sapins lors des fêtes de fin d'année.
Until Dawn : Rush of Blood / EVE : Valkyrie
+ Les plus
- Bonne ergonomie
- Léger et plutôt confortable
- Simple à installer
- Prix correct face à la concurrence
- Très immersif
- Les moins
- Qualité graphique peu satisfaisante
- Définition faiblarde
- Caméra et PS Move vendus séparément
- Calibrage pas toujours au top sur la durée
- Occasionne des nausées chez certains joueurs ( davantage qu'avec d'autres casques )