Un Japon féodal bien peuplé
Initiée en 2004 sur PS2, la série Samurai Warriors se présente comme une franchise alternative à Dynasty Warriors, célèbre beat'em all typiquement japonais développé par le studio Omega Force. En dépit de son approche similaire, les différents volets de la série s'avèrent moins populaires que la licence phare de la société nipponne. Et pourtant, les qualités sont bien présentes, mettant de côté l'histoire des Trois Royaumes au profit d'un contexte japonais au cours du XVIème siècle, en pleine ère Sengoku. Toutefois, Omega Force tarde à apporter des corrections suffisamment pertinentes au fil des années, se contentant généralement d'apporter quelques fonctionnalités intédites au gameplay.
L'arrivée de Samurai Warriors 4 marque un virage dans la série, celui de la PS4. Si d'autres productions du studio japonais ont déjà fait leur apparition sur la dernière console de salon de Sony, ce nouveau titre est spécifiquement prévu sur cette machine, bien que des éditions dématérialisées sont également disponibles sur PS3 et PS Vita. Les fans de la première heure verront rapidement les différences notables de ce quatrième épisode, que se soit dans ses nouveautés en matière de gameplay mais aussi et surtout une avancée technique espérée depuis un certain temps.
Dans son approche, Samurai Warriors 4 ne change pas la recette en proposant un mode histoire similaire aux précédents volets de la franchise, traitant toujours de la conquête du Japon entre plusieurs personnages historiques dont Yukimura Sanada, Shingen Takeda ou encore le célèbre seigneur démon Nobunaga. Aussi, d'importantes batailles auront lieu pour récupérer des régions du pays du soleil levant. Si le contexte est historique, les dialogues s'avèrent souvent axés sur le second degré, évitant de ce fait un côté trop austère en terme d'approche. Malheureusement, les anglophobes apprendront avec un certain dépit que ce nouvel épisode n'est – une fois de plus – pas traduit en français : il faut se contenter des voix japonaise et des sous-titres en anglais.
Comme à l'accoutumée, le mode histoire du jeu se découpe en plusieurs scénarios, permettant de suivre les différents clans qui se partagent l'archipel et qui cherchent à s'étendre sur le territoire. Chaque chapitre permet de prendre part à un nombre variable de combats, dont la difficulté s'avère progressive. Si le choix du scénario est laissé au joueur, il faudra toutefois en finir certains pour pouvoir en débloquer d'autres et, dans un même temps, des personnages supplémentaires. En effet, il faudra prendre son mal en patience pour pouvoir contrôler certains combattants, puisqu'il conviendra de terminer certaines missions et / ou remplir des conditions spécifiques dans plusieurs cas de figure. Quoi qu'il en soit, les fans de la série ne seront pas étonnés par cette méthode coutumière.
La gâchette facile
S'il est question d'un Samurai Warriors flambant neuf, le gameplay de cet épisode ne change pas drastiquement par rapport aux volets antérieurs. Aussi, il conviendra toujours d'enchaîner frénétiquement les appuis de boutons pour enchaîner les attaques et exterminer soldats comme officiers ennemis par centaines. Comme à son habitude, le titre est jouissif, mais les réfractaires des beat'em all seront toujours hermétiques à ce gameplay souvent jugé comme répétitif. Malgré tout, le jeu propose des combos différents au fil de l'expérience acquise in-game. En effet, les premiers niveaux permettent de simples enchaînements, mais il sera rapidement possible de combiner des coups normaux et plus puissants pour assurer des attaques aux propriétés alternées.
En définitive, vous pourrez effectuer des dash à répétition afin de vous frayer un chemin à travers les hordes de soldats ennemis, chose très grisante surtout que le jeu affiche désormais un plus grand nombre d'adversaires à l'écran que par le passé. Le clipping est évidemment toujours de mise, mais le champ de vision permet désormais de voir plus aisément le volume de soldats qui s'affrontent sur le champ de bataille. Malgré tout, l'intelligence artificielle n'a pas évolué d'un iota, puisqu'elle se contente généralement d'attendre de prendre des coups. Dommage, car cela rend toujours le jeu plutôt facile dans les modes de difficulté au-dessous de Nightmare.
Bien entendu, pas de Samurai Warriors sans technique Musô. Cette attaque spéciale, toujours à déclencher suivant une jauge spéciale, permet d'effectuer des attaques plus ou moins dévastatrices. En sus, il sera possible d'effectuer des attaques Hyper de temps à autres, afin de démolir les troupes ennemies pendant quelques secondes et ce, de façon très rapide. Enfin, la gâchette R1 permet – parfois en combinaison avec un autre bouton – de déclencher des assauts et techniques spécifiques à chaque personnage. Autre élément intéressant, votre combattant gagnera en efficacité par type d'attaque, si ces derniers sont effectués de façon régulière. Un diagramme permet de connaître précisément les performances de votre personnage, poussant à varier les attaques pour être plus efficace sur le terrain.
Au fil des affrontements, des armes, gemmes et objets spéciaux pourront être débloqués. Ces derniers peuvent être utilisés en cours de jeu pour assurer un multiplicateur de dégâts pendant quelques secondes, ou encore un gain provisoire de défense, d'expérience et autre jauge Musô. Ces atouts s'avèrent importants, afin de faire plus facilement face à certains officiers diablement résistants. Les armes débloquées peuvent être améliorées au travers du magasin, en y intégrant des gemmes pour en booster les compétences. Il est également possible de reforger les équipements pour les utiliser pour d'autres protagonistes, ce qui se révèle très utile.
Si certains pourraient relever l'aspect trop répétitif du jeu et que les objectifs de mission sont initialement très simples ( battre le boss ), force est de constater que des événements viennent ponctuer la mission en cours, nécessitant ainsi d'effectuer des actions annexes parfois nécessaires à la réussite de la campagne. D'autres objectifs sont annexes et offrent, s'ils sont remportés, des équipements supplémentaires ou débloquer un personnage. Cela permet toujours d'assurer une rejouabilité bien connue des amateurs de la franchise. Précisons que les missions nécessitent toujours de sélectionner deux personnages. Cela permet notamment d'avoir deux rayons d'attaque en cours de jeu, le second personnage pouvant être piloté par l'IA lorsque vous ne l'utilisez pas. Un système d'ordres simples est intégré pour assurer son efficacité : attendre, protéger ou action libre. Dans ce dernier cas, force est de constater que l'efficacité n'est malheureusement pas toujours au rendez-vous.
Un Musô réussi
En sus de son mode Story, Samurai Warriors 4 propose un mode Chronicle qui permet de créer votre propre personnage suivant un éditeur certes un peu faiblard en termes de possibilités, mais offrant tout de même suffisamment de choix pour créer un protagoniste convainquant. Après avoir choisi une région du Japon et un fil de vie au travers de votre mentor, il conviendra de se déplacer sur le territoire et de faire face aux différentes batailles pour gagner de l'expérience et débloquer des personnages supplémentaires. Des zones du territoire permettent d'acheter des armes, mais aussi de parler avec vos alliés pour renforcer vos liens d'amitié et gagner en efficacité en combat.
Au-delà du mode solo, il est bien évidemment toujours possible de jouer en coopération à deux joueurs sur le même écran, mais aussi en ligne. Toutefois, la qualité graphique sera revue à la baisse dans ces cas de figure.
Sur le plan visuel justement, le titre propose de gros efforts par rapport aux précédents volets. S'il n'est clairement pas question d'une réalisation qui fait totalement honneur aux performances de la PS4, des améliorations appréciables sont de mise. En effet, la distance d'affichage est améliorée, laissant apparaître bien plus de personnages à l'écran que par le passé. En conséquence, le clipping s'avère moins présent, assurant moins de mauvaises surprises. Le framerate se veut plus stable, chose clairement appréciable pour assurer un confort de jeu optimal. Enfin, la modélisation des personnages est satisfaisante, notamment dans le déclenchement du Musô ou de l'attaque Hyper qui affiche des visages de très belle facture. Pour autant, les animations affichent toujours la même rigidité qu'à l'accoutumée.
S'il ne révolutionne pas la saga, Samurai Warriors 4 se montre plus convaincant que ses aînés. En effet, le titre dispose de quelques nouveautés tels que les ordres à donner au second personnage et la possibilité de passer d'un combattant à l'autre à l'aide d'une seule touche. La réalisation se veut également bien plus réussie que par le passé, quand bien même le rendu global est encore bien loin des capacités de la PS4 ( textures faibles, animations rigides, décors vides, etc ). Le contenu se montre toujours aussi gigantesque, offrant une fois de plus un jeu chronophage et diablement jouissif. En conséquence, il s'agit clairement d'un des volets les plus convaincants de la série, si ce n'est le meilleur.
+ Les plus
- Toujours aussi défoulant
- Bonne durée de vie
- Nouveautés de gameplay appréciables
- Graphiquement en nette hausse...
- Les moins
- ... mais encore fade au niveau des textures et animations
- Intelligence artificielle standard
- Sous-titres uniquement en anglais