Le messie est enfin arrivé
Relativement prévoyante, la firme THQ a su organiser la sortie de Supreme Commander dans ses moindres détails, de la fermeture de la beta à la sortie du jeu final elle s’est véritablement surpassée dans l’art de la promotion et de la persuasion.
Loin de vouloir vendre un tas d’idées mal conçues, Gas Powered Games et THQ ont su véritablement redéfinir le genre RTS laissant les Earth 2160, Command And Conquer : Generals, et autres Seigneur des Anneaux : Bataille Pour La Terre du Milieu 2 loin, très loin derrière.
La cité terrienne et ses « esclaves cybernétiques»
Mais que les fans de RTS se rassurent, cette comparaison n’est valable que pour le seul et unique aspect conceptuel, car dans le fond un Command And Conquer : Tiberium Wars procure autant de sensation fortes que le gigantesque Supreme Commander à l’exception faite que ces deux jeux n’offrent pas la même échelle du jeu.
Ayant pu jouer et finir la démo de Tiberium Wars, j’ai pu ressentir une nette différence séparant ces deux protagonistes. Effectuer une comparaison juste et équitable entre les deux titres serait quasi-impossible dans le sens où ils visent à atteindre des buts conceptuellement opposés.
Des innovations, mais pas de révolution
Alors qu’Electronic Arts se veut plus rassurant, normatif et instinctif, THQ arpente des sentiers relativement plus ardus de par son expérience en la matière, et son explicite ambition de s’imposer comme le RTS de l’année 2007. Et pour se faire, le jeu a du tordre le cou à de nombreux préjugés.
Le départ pour Seraphim II, berceau des Illuminés Aeons
Extrêmement intenses et accessibles, les RTS d’aujourd’hui comptent essentiellement sur le maintien d’un flux tendu d’ennemis sans faire part d’une quelconque résistance. Dès lors qu’on s’attarde à attaquer l’opposant via de multiples manières ce dernier n’aura alors tendance qu’à baisser les bras et perdre tout sens de la stratégie.
Le docteur Gustav Brackman en embarquement immédiat pour la planète mère de la nation Cybran
Contrairement aux RTS de base, Supreme Commander amoindrit substantiellement la dynamique de jeu pour ainsi laisser place à une énorme gestion économico-militaire. S’ajoute à cela, une intelligence artificielle ingénieusement pensée et dont la complexité s’avère tout bonnement surprenante.
Les traditionnels menus de briefing et de compte-rendu
Même s’il ne s’agit point d’intelligence évolutive, les développeurs ont su anticiper les réactions humaines via de simples mais efficaces subterfuges. Ainsi il m’est arrivé durant la seconde mission de la FTU (Fédération Terrienne Unie) de vouloir tout bonnement anéantir les champs de force ennemis en utilisant une dizaine de lance missiles sol-sol.
Une IA optimisée pour les amateurs de RTS
Si ma stratégie s’avérait juste durant une bonne poignée de minutes, le commandant Aeon s’est finalement rendu compte de ma sournoise et rudimentaire offensive. Ce qui a eu pour conséquence d’ameuter une dizaine de bombardiers aériens vers mon compact troupeau dont la destruction était plus qu’évidente.
Champ de force par ci, champ de force par là, les commandants restent décidément prudents
Cette initiative a toutefois porté ses fruits, ayant détruit un bon paquet de générateurs d’énergie, j’ai malgré tout pu perturber la production énergétique de mon ennemi et ainsi mener à bien l’offensive finale grâce à l’exploitation pure et simple du terrain. Placés en hauteur, mes unités gagnaient sensiblement en portée effective tout en s’offrant une belle couverture, valable tout du moins en trajectoire balistique directe.
Explosion terrestre ou sous marine, l’effet reste toujours aussi impressionnant
Similaire aux intelligences artificielles en vigueur dans les jeux vidéos actuels, celle de Supreme Commander se différencie très légèrement de ses confrères par l’ajout de nombreuses optimisations ne faisant plus de l’ennemi un simple opposant à écraser mais d’un concurrent doté d’une énorme capacité à penser.
Cutter géant ou Forteresse volante, le CZAR inspirerait t-il d’Independance Day '
D’aspects peaufinés et un tant soit peu complexe, cette IA compte avant tout sur ces qualités d’ubiquité lui permettant d’être au four et au moulin. Alors que le joueur lambda peinera à gérer un nombre incalculable de fronts militaires et chaines de productions, l’ordinateur se contentera de se reposer sur notre cher et tendre processeur dans le but unique de nous détruire.
Un court mais intense scénario
Basée sur une interminable liste de scripts, l’intelligence artificielle présente dans les jeux vidéo reste techniquement limitée, mais force est de constater que développeurs et scientifiques avancent de concert dans cette impressionnante discipline.
Après la fête, le plus dur reste à faire
Comme vous avez pu le remarquer, le grand changement entreprit durant la sobre beta-test et le jeu final s’opère au niveau du mode solo. Bien que scripté, le déroulement scénaristique du jeu permettra aux joueurs de s’assimiler des réflexes stratégiques nécessaires à la bonne réalisation de notre campagne d’extermination.
Il a joué, il a perdu
Extermination est un terme quelque peu radical je vous l’accorde, mais selon le contexte géopolitique en vigueur dans Supreme Commander ces agissements bénéficieront de la bénédiction totale de l’état major et de nos supérieurs hiérarchiques. Clairement absent durant la beta, un peu moins durant cette courte mais utile démo le scénario vient immerger le joueur dans un chaotique univers de destruction et d’abnégation morale.
Sept bombes nucléaires sur le pas de lancement et l‘explosion associée… un véritable feu d’artifice
Supreme Commander nous plonge dans un lointain futur à l’heure où la race humaine semble avoir développée les premières utilisations à grande échelle de la physique quantique. Afin d’assurer la pérennité et le bien-être de l’humanité, scientifiques et militaire se sont accordés sur l’importance technologique d’un tel projet qui fut mené à bien quelques décennies plus tard.
L'Homme est ses légendaires incertitudes
Les scientifiques ont, en effet, découvert et mis au point le moyen de voyager sur de très longues distances via des portails quantiques interconnectés. Depuis ce jour, l’humanité n’a de but que de venir explorer et coloniser des systèmes galactiques entiers sans pour autant se soucier des probables conséquences qu’auront ces voyages intergalactiques.
Cybran ou FTU, l’UCB mérite amplement son titre d’arme de destruction massive
Dans son fier élan de conquête, l’humanité se fera le porte parole de l’exploration spatiale en venant développer de nombreuses colonies au nombre de 110 en l’an 2526. L’infinitésimale taille de la galaxie n’a toutefois pas découragé les hommes venus de tous horizons à rejoindre le programme d’exploration intergalactique.
Un inégal combat
En plus d’être pacifiques, ces expéditions viseront avant tout à nouer des contacts avec une probable race extra-terrestre, ce qu’elles ne feront jamais tout du moins officiellement. Car les terriens de la planète Seraphim II vont véritablement perdre contact avec la Terre durant de nombreuses semaines.
A chacun son style
Dans le doute et la méfiance, la Terre va finir par décréter l’état d’alerte maximal dans cette zone de la galaxie en attendant de plus amples renforts. Du coté des terriens de Seraphim II, la méfiance semble elle aussi relevée à la rencontre des Seraphims, de paisibles mais intransigeants extra-terrestres qui vouent leur existence à la Voie. Ce train de vie on ne peut plus noble offre à ses croyants la possibilité de vivre en harmonie avec la nature et faire abstraction de nombreuses dissensions environnantes.
La technologie au service de l'Humanité
La peur au ventre, de nombreux terriens n’oseront jamais nouer le contact avec les Seraphims, mais autres plus courageux dépasserons ces quelques préjugés au fil des rencontres jusqu’à même bénéficier de leurs enseignements religieux et culturels. Sous la menace xénophobe des terrains venus en renforts ces derniers vont vouer leurs derniers moments d’existence à transmettre leur savoir aux plus fervents croyants humains.
Un site d’artillerie Tech 3 de la FTU et ses effets à court termes
Après l’utilisation malheureuse d’une arme biologique conçue pour anéantir les Seraphims, ces quelques initiés prendront un nouveau départ grâce à la création des Illuminés Aeons, successeurs spirituels des pacifiques Seraphims.
Des sols détaillés à souhait accompagnés de superbes effets spéciaux, que demander de plus '
Entre temps, l’humanité s’est précautionneusement perfectionnée dans le domaine de la robotique et de l’intelligence artificielle, jusqu’à même organiser la fusion entre une IA et un cerveau humain sous l’égide du docteur Gustav Brackman. Tout se déroula durant des années dans le plus respect éthique, mais le gouvernement terrien préoccupé par l’ascension de ces androïdes décida de mettre court à l’émancipation de ces robots en implantant un protocole de contrôle à tout nouvel androïde construit.
Avant et après le passage de mes Spiderbots, unités expérimentales des Cybrans
Sous la pression du gouvernement, Brackman dû se plier aux exigences terriennes sous peine de voir son financement réduit à peau de chagrin. Aux idées relativement claires, le docteur n’eut de choix que de venir quitter son monde originel afin de fonder la nation Cybran, composée de ses plus proches collaborateurs libres par ailleurs de toute influence terrienne.
L'avènement d'un commandant
C’est dans ce contexte mitigé que nous incarnerons le plus grand espoir militaire de notre nation, débutant en temps que « bleusaille » notre capacité à reverser la situation fera de nous un indispensable élément dans la hiérarchie militaire.
Une faune timide, mais justement représentée
Ce scenario des plus traditionnels dans le monde des RTS servira de base conceptuelle à l’un des jeux les plus en vue en cette année 2007. Aux commandes d’une UCB, unité de commandement blindée, le joueur devra mener à bien différentes incursions militaires (au nombre de six par camp).
Le commandant ennemi en grande difficulté
Les missions sont régulièrement subdivisées en objectifs d’importance croissante. De la destruction d’un poste avancé ennemi à l’anéantissement de la flotte entière de la FTU, l’accomplissement de chacun de ces objectifs annoncera un savoureux changement d’échelle. Suivant de prés notre progression militaire, l’état major se fera un plaisir de nous donner l’accès à des unités plus abouties.
L’UCB ennemi, une cible à ne manquer sous aucun prétexte
Et au fur et à mesure que l’on avance dans le jeu, l’utilisation de plus amples unités se fera largement sentir, pour ne pas dire indispensable. Une occasion immanquable de vous présenter l’arborescence technologique de Supreme Commander. Cette organisation logistique présente néanmoins de grandes similitudes à travers les trois camps que sont la FTU, la nation Cybran et les Illuminés Aeons.
Un problème de taille '
En effet, on peut tout d’abord différencier les unités selon leur mode de transport privilégié à savoir terre, mer et air. Une fois cette distinction faite, nous pouvons là encore repartir ces différentes unités à travers cinq niveaux technologiques. Les bâtiments civils et l’UCB feront partie intégrante du niveau 0, tandis que les autres unités militaires seront triées suivant leur efficacité et leur puissance militaire. Ainsi le tank léger sera considéré comme une unité de niveau 1, alors que son homologue le robot d’assaut lourd sera lui membre du niveau 3.
Petite base deviendra grande
Quant au niveau 4 dit expérimental, ce dernier sera considéré comme le fleuron technologique de notre grande armée. Dès lors que le surnombre ne suffit plus, il convient de modifier sa stratégie selon de nouvelles données stratégiques et géographiques. Ces unités expérimentales en font sans aucun doute partie, extrêmement massive ces dernières offrent une puissance de feu incommensurable au prix d’une énorme quantité de ressources (énergie et masse).
Terre, mer ou air, la vue satellitaire nous offre de nombreuses et importantes informations
Il en va de même pour les infrastructures, hormis le fait que leurs rôles différeront singulièrement selon les cas. Qu’elles soient logistiques (usines, générateur), offensives/défensives (silo nucléaire, champ de force), ou encore informatives (radar, sonar), ces infrastructures respecteront une hiérarchie indispensable à la bonne tenue du gameplay.
Une fois la cavalerie passée, il ne reste plus qu’à tout nettoyer
Cette classification permettra d’organiser logiquement une infrastructure économique cohérente dans le temps puisqu’il ne suffira pas de construire une seule et même unité expérimentale dès le début afin de remporter la partie.
La stratégie au c?ur du jeu
Le temps et les ressources nécessaires à sa construction nécessiteront une lourde machine économique, que ne peuvent supporter trois extracteurs de masse et un seul générateur d’énergie. Il sera toujours possible de la construire dès lors qu’on possède un ingénieur de niveau 3, mais d’un aspect stratégique il me parait plus raisonnable de parachever notre économie avant d’envisager la construction de tels mastodontes.
Attaquer en surnombre reste une bonne option
A la manière des trop nombreux RTS, le scénario se montre trop peu novateur pour permettre aux joueurs de passer de longues et interminables soirées, mais les dix-huit missions (six par camp) donneront très clairement du fil à retordre aux amateurs de RTS. La difficulté étant modifiable uniquement en début de campagne, il conviendrait selon moi de jouer dans le mode de jeu le plus difficile afin de prolonger cette longue et jouissive expérience vidéoludique.
Un champ de force au repos et en pleine action
Linéaires et répétitives, ces missions ne sont que le prélude d’un exceptionnel mode multi-joueurs orchestré par la plateforme GPGnet. Imitant de près comme de loin, le célèbre développeur Blizzard, Gas Powered Games réunit en un même lieu les joueurs du monde entier afin qu’ils puissent affronter jusqu’à huit sur une unique carte.
Une base ennemie en pleine expansion technologique
Exempt de scenario, le mode multi-joueurs doit son succès à l’exceptionnel potentiel stratégique offert par Supreme Commander. De façon immédiate, le jeu reprend les traditionnelles ficelles des RTS, à savoir la sélection, l’exécution des ordres et la construction. Mais en parallèle, THQ a adopté un point de vue plus profond donnant naissance à un système d’ordonnancement avancé.
Complexe, rebutant mais pas inaccessible
De la modification des formations à la synchronisation de groupe (attaques groupées et formations compactes) en passant par la construction et le transport continu des unités de guerre, Supreme Commander effectue là un véritable coup de force conceptuel que ses concurrents ne sont pas prêt d’oublier.
Sécuritaire ou ultra-sécuritaire, faites votre choix
Mais le bébé de Chris Taylor n’a pas encore fini de faire parler de lui, outre la possibilité de créer des mods, c’est au niveau de l’échelle de jeu que le jeu tire toute son essence et son charme si unique. On pourrait d’ailleurs comparer l’immense Oblivion au noble Gothic 3 afin de souligner l’écart géospatial présent entre Supreme Commander et les traditionnels RTS.
Ne pas toucher, sous peine d’être littéralement incinéré
Cet aspect bien que minime fait toute la différence dans le cas de Supreme Commander. Conscient de cet énorme potentiel, le problème majeur restait avant tout de pouvoir adapter ce vaste changement à un gameplay quelque peu vieillissant. Une mission que THQ semble avoir menée de main de maître tellement le jeu nage dans son élément et ne souffre d’aucune saccade conceptuelle.
Mobiles ou fixes, les champs de force restent une valeur sure
Souvent critiqué pour sa pauvreté graphique, il est indéniable que le jeu présente un vide artistique rarement vu dans un RTS. Le simple fait de jouer Command and Conquer : Tiberium Wars ne pourra qu’illustrer à merveille ce désert scénaristique. On ne peut toutefois le critiquer la modélisation générale de l’environnement, des différentes unités et bâtiments inclus dans le jeu. Elles bénéficient d’une excellente texturisation et d’animations soigneusement travaillées, un travail d’ensemble très pro répondant aux nombreuses attentes du public.
Conclusion
Afin de parachever cette épique aventure, Chris Taylor s’est attaché les services du grand Jeremy Soule. Sortant de son domaine de prédilection à savoir les bandes originales de RPG/MMORPG, le maître d’œuvre s’en sort majestueusement bien et nous procure une fond sonore des plus épiques qui soit.
La Guerre des Etoiles ' Non…. Supreme Commander
Véritable bombe dans le monde des RTS, Supreme Commander a longtemps défrayé la chronique, et ce à juste titre. A la vue des nombreux arguments qu’il nous propose le fan de RTS ne peut aujourd’hui que s’incliner devant ce véritable chef d’œuvre vidéo ludique à condition par ailleurs de respecter des exigences matérielles minimales.
Certains sont prêts, d’autres le sont visiblement moins
Comme l’a justement remarqué l’un de nos lecteurs, il ne s’agit non pas de se procurer une authentique machine de guerre, mais d’effectuer un large consensus entre processeur, carte graphique et mémoire vive.
Configuration de test :
- ASUS P5B
- Intel Core 2 Duo E6600 O/C @ 4Ghz
- Corsair PC6400 4096Mo XMS2 TwinX (4x1024Mo) Pro
- nVidia Geforce 8800 GTX O/C @ 620Mhz/1020Mhz (GPU/GRAM)
- SoundMAX HD Audio
- Maxtor 320Go 7200RPM S-ATA 2 16Mo
- Iiyama ProLite E430S
+ Les plus
- L?échelle de jeu
- Durée de vie presque infinie (en multi)
- Excellents graphismes
- Univers sonore travaillé
- Grande ergonomie
- Enorme profondeur de jeu
- Exploite les processeurs multi-c?urs
- Les moins
- Nécessite une bonne config
- Mode solo relativement court
- Quelques incohérences dans l?IA
- Scénario des plus basiques
- Rythme moins soutenu
- Pauvreté de la mise en scène