Introduction
Depuis quelques années déjà, le Role Playing Game est passé dans une autre dimension. Si les premiers jeux de ce genre ne sont pas si récents, il faut bien avouer qu'avec le temps leur évolution a plus ressemblé à une transformation qu'à un lifting. En effet, dans sa prime jeunesse, et compte tenu des capacités technologiques de l'époque, le RPG était souvent un jeu excessivement narratif. On y combattait certes, on y suivait une histoire de prince, de chevalier, et blablabla...on y faisait progresser son perso et c'était à peu près tout.Puis vint un second temps, celui des RPG protéiformes. Ce qualificatif leur revient parce qu'ils ne se contentaient plus simplement de faire suivre au joueur un parcours pavé strict et limité mais qu'il offrait la possibilité de faire tout autre chose. Les exemples les plus connus sont bien entendu les Final Fantasy qui permettaient de se divertir soit via le parc d'attraction ou bien grâce à un jeu de cartes tenant plus du Magic que de la belote ou encore en prenant part aux fameuses courses de Chocobo. A l'époque, on en prenait déjà plein les mirettes grâce aux cinématiques somptueuses qui agrémentaient bien souvent ce type de soft.
Enfin, la dernière évolution fut de vouloir faire de ce type de jeu un amoncellement de capacités vidéo ludiques. Ceci a fait ce que nous connaissons désormais et qui se nomme toujours RPG. Ce titre lui revient de par la dimension évolutive des personnages et équipement mais pourrait tout aussi bien s'appeler jeu d'action tant il a été emprunté au Hack and Slash (pour la répétitivité des combats et la gestion des sorts et matériels de guerre) ou au FPS (pour la vue à la première personne). De même on peut aussi parler de jeu d'aventure puisque l'exploration est une donnée intégrée. Voilà donc les forces du RPG moderne, qui, nous l'espérions en installant Two Worlds, constitueraient le socle du jeu qui nous intéresse aujourd'hui.
Plongée dans le monde de Two Worlds
On ne rentre pas dans Two Worlds comme dans un moulin monsieur ! Ou, pour rester plus terre à terre, on ne peut envisager de pénétrer dans l'intimité de ce jeu et découvrir son univers sans passer par la case "notice de jeu". C'est le tout premier enseignement qu'il convient de retenir de notre première approche de ce titre. C'est une évidence de le dire, mais compte tenu des piètres fascicules qu'il nous ait été donné de voir ces derniers temps, constater un si joli packaging avec une notice si "fourmillante" d'informations et si épaisse au sens propre comme au figuré est vraiment du plus bel effet.C'est donc ici que commence votre aventure, par votre lecture assidue et intéressée de ce morceau de papier glacé. On y apprend donc qu'un Dieu dissident et révolutionnaire Aziraal, a tenté de prendre le contrôle du monde et qu'il a été terrassé il y a maintenant plus de 300 ans au grand désarroi des Orcs, ses fidèles créatures. Depuis, peu de choses se sont passées. A vrai dire uniquement des événements sans incidence sur le cours de l'histoire. Mais voila, votre sœur jumelle, Kyra, a été enlevée par une sombre nuit de pluie.
Le rapport ? Et bien justement, c'est ici que se trame toute l'histoire. Car votre mission, si vous l'acceptez (euh... non c'est pas ici monsieur Phelps, et le parchemin ne s'autodétruira pas à la fin de la lecture) est de tenter de percer le mystère qui entoure sa disparition et ce que ce Dieu peut bien avoir à faire dans tout ça. Et franchement, quand on voit la frangine, bah il faut bien dire qu'on a envie de la retrouver la bougresse, même si cette dernière remarque est purement macho et sexiste il faut bien l'avouer. Mea culpa, mea maxima culpa, je me fouette, je me flagelle pour avoir eu de telles pensées...bien évidemment !
On flotte, on nage ou on rame ?
Comme vous le voyez, les trames qui soutiennent l'histoire ne sont pas absolument nouvelles. Du coté de la jouabilité, on n'en attendait ni plus ni moins. Ceci signifie qu'ayant atteint des sommets avec les autres RPG précédemment cités et plus particulièrement Oblivion, il paraissait assez difficile de les surpasser. Donc, à tout le moins, faire aussi bien relevait déjà du pari réussi. Les premiers contacts sont tout à fait révélateurs de la jouabilité en générale du soft. En effet, les commandes sont assez simples et il n'est pas nécessaire de triturer mille touches pour réaliser les différentes actions proposées.De cela il n'est aucunement question. En fait, vous déplacer, frapper, utiliser des sorts ou actions spéciales et user de votre barre de raccourcis sont les seules manipulations impératives. Les entorses et autres luxations ne sont ainsi pas au menu. Mais ce qui surprend tout de suite, c'est la variété des différents adversaires qui sont opposés dans leur dimension "répondant athlétique". C'est ainsi que les premiers trolls étêtés et quelques loups éventrés, fonce sur vous un ours assez mal poilé. Et là, c'est le drame ! Bref, c'est un élément surprenant mais qui donne une profondeur réelle à la jouabilité puisque obligeant le fossoyeur que vous êtes à choisir ses victimes et donc son chemin.
Au tout début, il est donc préférable d'éviter les grandes embardées dans les bois et, si vous croisez quelques créatures trop puissantes (ou trop nombreuses) malgré ces conseils, préférez la fuite en bon couard. On peut toujours revenir plus tard pour leur botter les fesses ne vous inquiétez pas ! Pour clore le chapitre du gameplay, il est impératif de revenir sur ce qui est le plus énervant : les balades à cheval qui sont tout sauf reposantes. On ne sait quelle mouche a piqué les développeurs mais franchement la maniabilité irritante du canasson donne envie de le fourguer à la boucherie chevaline la plus proche...
Une vague de couleurs, un océan de mélodies
Du coté des graphismes, on sent que les développeurs ont essayé de faire un soft complet, aux paysages variés (foret, montagne, désert entre autres) et à l'esthétisme certain. Lorsque l'on parcourt les différents paysages, leur mise en valeur par la lumière du jeu est vraiment du plus bel effet. Les plans d'eau sont absolument magnifiques et invitent clairement à faire trempette histoire de voir de quoi il retourne. Bref, de prime abord, nos sens sont flattés par tant de beauté et de finesse. Mais très vite on se rend compte que tout n'a pas reçu le même soin, à commencer par les PNJ.En fait, c'est bien simple, on a le sentiment que ces personnages ne sont pas entièrement finis tellement certains traits de visage sont disgracieux. L'animation de leur organe vocal est elle aussi ratée. Cela est vrai pour la concordance entre les sons qui sortent de leur lèvres et la position de ladite bouche. Mais c'est aussi vrai pour les voix en elles-mêmes qui, sauf quelques exceptions, adoptent un ton qui ferait pâlir d'ennui un ermite agnostique. Les acteurs qui ont prêté leurs voix devaient vraiment avoir fait le doublage en pensant à autre chose tellement cela sonne creux.
Le reste de la bande son est beaucoup plus convainquant. Toutes vos actions sont bien modélisées accoustiquement parlant, les environnements sonores collent parfaitement avec ce qui est en train de se passer et les thèmes musicaux possèdent un cachet réel. Enfin, on pourra parler du gigantisme de ce jeu qui prend tout son sens au niveau graphique car si comme nous vous l'avons dit, il est varié et bien réalisé, cette remarque prend encore plus de sens lorsque l'on parcourt ce vaste monde. Pour le coup, ce constat laisse à penser que pour nous pondre un tel soft, les développeurs ont du y passer un long moment.
Conclusion
La découverte de Two Worlds est à la fois une très bonne surprise et une demi-déception. On savait très bien que pour pouvoir égaler les meilleurs il allait falloir une performance exceptionnelle et l'on sait que ce type de bonheur n'arrive pas si souvent. Mais malgré tout il faut impérativement saluer l'ambition de ce soft, car s'il n'est pas parfait, il est bien plus conséquent que la plupart des horreurs qui sortent toutes les semaines. Là dessus, il y a peu à reprocher aux différentes équipes qui sont à l'origine de ce titre.Il est vraiment dommage que la réalisation laisse les quelques failles trop voyantes car sans cela nous aurions vraiment eu en main un soft de tout premier ordre. Dernier détail, une fois l'installation du jeu terminée, opérez absolument la dernière mise à jour qui autorise un confort de configuration des touches et boutons de la souris bien supérieurs à la version de base. De plus, et même avec cette MAJ, plusieurs plantages sont survenus lors des parties ce qui fait un peu mauvais genre. Heureusement, pour finir sur une note plus positive, que les temps de chargement sont infinitésimaux et que le lancement du titre et le chargement de la partie ne prend que quelques secondes...
+ Les plus
- Univers vaste et soigné
- Scénario et quêtes complémentaires
- Packaging luxueux
- Les moins
- Animations et dialogues trop cahoteux
- Adversaires un peu rigides
- Cours d'équitation gratos