Texas Instruments, géant des semiconducteurs, a été plutôt durement touché par la crise économique mondiale au second semestre 2008. La chute des commandes de puces mobiles chez les grands fabricants, dont Nokia, mais aussi la concurrence forte d'autres fondeurs, comme Qualcomm, ont mis à mal les résultats financiers du groupe qui s'est lancé dans un plan de réduction des coûts qui a coûté plusieurs centaines d'emplois en France, le site de Villeneuve-Loubet ( région niçoise ) ayant perdu un tiers de son effectif, sans compter la réduction d'activité au niveau des sous-traitants.

Alors qu'il était très impliqué dans les composants radio pour téléphones portables, le fondeur a commencé à s'intéresser aux processeurs d'applications et multimédia, dans l'espoir de prendre pied sur les segments des netbooks et des MID ( voir notre dossier ) et aux composants analogiques, secteur sur lequel il est encore possible d'obtenir une belle croissance.


Rebond des commandes au deuxième trimestre
Si Texas Instruments faisait part de prévisions sombres pour son activité jusqu'à présent, Ron Slaymaker, responsable des relations investisseurs, a indiqué dans une conférence pour les analystes que les commandes de composants ont été meilleures que prévues en avril et en mai.

Toutes les gammes de produits semblent connaître un regain de demande même si les composants analogiques restent l'un des principaux moteurs de croissance pour le fondeur. Dans un court communiqué, il indique qu'il s'attend désormais à un chiffre d'affaires compris entre 2,30 et 2,50 milliards de dollars au deuxième trimestre, contre une fourchette précédente de 1,95-2,40 milliards de dollar.

La prévision de résultat par action passe quant à elle à une fourchette de 0,14 à 0,22 dollar par action, au lieu de 0,01 à 0,15 dollar par action. Ces nouvelles prévisions ont favorablement surpris les analystes et confirme un possible rebond du secteur, entrevu depuis le mois de mai.


Indice d'une reprise légère ?
S'il se confirme, ce rebond pourrait signifier que le plus dur est passé et que l'économie s'achemine vers une reprise. Cependant, il faudra plusieurs mois, voire plusieurs trimestres, avant que les effets ne migrent vers des compartiments plus visibles de l'économie.

La SIA ( Semiconductor Industry Association ) prévoit tout de même un recul de l'ordre de 21,3% du marché des semiconducteurs en 2009, représentant 195,6 milliards de dollars, alors que le secteur pesait 248,6 milliards de dollars en 2008.

Malgré tout, une croissance de 6,5% est attendue en 2010, soit un marché de 208,3 milliards de dollars, suivie d'une 2011 en croissance également de 6,5%, à 221,9 milliards de dollars. On le constate, le retour aux niveaux de 2008 prendra trois à quatre ans minimum.