C'est une structure unique en Europe : à Toulours, le Geipan (Groupement d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés) recueille chaque jour les témoignages de citoyens ayant observé des ovnis.

L'organisme a un but à la vois pédagogique et scientifique, il est installé dans les locaux du Centre national d'études spatiales (Cnes). "On est là d'abord pour regarder les choses de façon très objective" commente Murielle Richard, "On part du principe qu'on peut trouver une explication".

Ovni 13 novembre

"A 80% il y a une mauvaise estimation de distance. Un témoin ne peut pas estimer la distance d'un objet qu'il n'a jamais vu. C'est la clé de toutes les méprises ufologiques" indique Xavier Passot, responsable de l'organisme.

Ballons-sondes, avions, insectes, oiseaux, phénomènes météorologiques sont souvent à l'origine de ces dérives, hallucinations ou tromperies de l'esprit. Il en va de même pour Vénus, la lune ou l'ISS dans certaines conditions.

Au Geipan, on parle plus facilement de Pan (phénomènes aérospatiaux non identifiés) plutôt que d'ovnis . Entre canulars et phénomènes divers, le Geipan a été amené à travailler sur 304 témoignages au cours des 12 derniers mois, des témoignages filtrés en amont quand des centaines d'autres signalements sont enregistrés.

Le Geipan est actuellement le seul organisme civil dédié aux ovnis en Europe, il ne trouve d'équivalent qu'au Chili et au Pérou. Créé en 1977 sur l'initiative de Claude Poher, un scientifique français ayant rencontré le pionnier américain de l'ufologie Allen Hynek, l'ancien Sepra ( Service d'étude des phénomènes et retombées atmosphériques) après un changement de nom en 1988 avait failli fermer ses portes en 2000.

"C'est un service important à la population. Dans les pays où ça n'existe pas, la population est livrée aux ufologues, qui sont très imaginatifs, et les médias leur emboitent très largement le pas" constate Xavier Passot.

Actuellement, 10% des cas enregistrés conservent leur part de mystère.