L'application de contact tracing TousAntiCovid a dépassé le cap des 10 millions de téléchargements (et modifie ses critères de détection pour notifier des cas contacts), mais le gouvernement a un objectif d'atteindre 15 millions d'activations début décembre, soit pour près de 20 % de la population. Surprise… un SMS du gouvernement est envoyé directement aux Français.

Dans ce SMS qui pourrait permettre d'atteindre plus rapidement l'objectif des 15 millions, on peut lire : " Les commerces rouvrent et davantage de personnes vont se croiser. Pour garder le contrôle de l'épidémie, le ministère de la Santé vous recommande de télécharger l'application TousAntiCovid dès maintenant. "

Un lien idoine (https://bonjour.tousanticovid.gouv.fr) est donné dans le SMS qui souligne le cap récemment franchi des 10 millions. Cette campagne de communication atypique a pu faire sourciller en matière de protection et utilisation de données personnelles, mais rien d'anormal selon la Cnil.

La Commission nationale de l'informatique et des libertés souligne qu'une telle opération est prévue dans des dispositions d'un décret du 27 novembre et dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire pour faire face à l'épidémie de Covid-19.

tousanticovid

Un SMS comme en mars

Le gouvernement peut " demander aux opérateurs de télécommunications de diffuser à leurs abonnés, de manière ponctuelle, des messages d'alerte et d'information pour atténuer les effets de la catastrophe sanitaire. " La Cnil ajoute qu'aucun numéro de téléphone n'est transmis au gouvernement.

" Le message est envoyé par le gouvernement aux opérateurs de téléphonie mobile, qui se chargent, avec leurs propres bases de données, de l'acheminer vers les abonnés. "

Ce n'est du reste pas une première avec l'état d'urgence sanitaire. En mars dernier, après une allocution du président de la République Emmanuel Macron, un SMS avait été envoyé aux Français sur l'entrée en vigueur du premier confinement et des règles à respecter. Tout avait été fait dans le respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD) en Europe.

" Le RGPD permet l'utilisation de données personnelles sans consentement des personnes, notamment dans le cadre d'une obligation légale, de missions d'intérêt public ou pour la sauvegarde des intérêts vitaux des personnes ", avait alors rappelé la Cnil.