Truecrypt_logo En début de mois, le logiciel de chiffrement gratuit, open source et multiplateformes TrueCrypt a refait parler de lui avec la sortie d'une version 6.0, et dans la foulée 6.0a, apportant son lots de nouveautés avec la prise en charge des multicoeurs, le chiffrement de systèmes d'exploitation en entier, de partitions étendues.

Cependant, ce sont les versions antérieures de TrueCrypt qui reviennent sur le devant de la scène suite à la découverte de Bruce Schneier qui avec des chercheurs de l'Université de Washington a mis à mal la fonctionnalité deniability de TrueCrypt, portant par la même occasion un discrédit quant à la fiabilité de cette fonctionnalité pour la dernière mouture du logiciel.

L'une des fonctionnalités phares de TrueCrypt est le chiffrement de disque avec deniability (ou déni). Il est ainsi possible de non seulement chiffrer des données, mais également de les cacher à l'intérieur d'autres pour les rendre en somme invisibles. Leur existence ne peut alors être prouvée, ou plutôt elle est niable d'où la notion de déni plausible. Selon Schneier, le système d'exploitation Windows Vista, le traitement de texte Microsoft Word et le logiciel d'indexation de données locales Google Desktop, compromettent la fonctionnalité deniability pour un DFS TrueCrypt (Deniable File Systems) créé. Ces applications écrivent des fichiers temporaires comme les récents changements apportés à des documents, dans la partie chiffrée du disque, ce qui nuit à l'intégrité de la fonctionnalité deniability, en révélant l'existence de données dissimulées.

" Si vous ne chiffrez pas votre disque entièrement, il y a une possibilité, et c'est même très probable, que l'information de la partition chiffrée sera victime d'une fuite sur le reste du disque non chiffré. Le chiffrement intégral est la meilleure option ", indique Schneier qui escompte en dire plus à l'occasion du Usenix HotSe'08.

Cette fuite d'information semble avoir été palliée dans la dernière mouture de TrueCrypt. Néanmoins, même si Schneier et ses collègues ne peuvent pas casser la fonctionnalité deniability de TrueCrypt 6.0, il estime que mieux vaut " ne pas faire confiance " en cette dernière.